5 mai 2018

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] La Saignée de l’Eglise

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 5 mai 2018

A la mort de son Fils, Marie était la seule à conserver la foi.
Qu’elle soit consolée maintenant en voyant notre foi !

Voici quelques réflexions intéressantes émanant d’un collègue qui s’efforce de résister à la mutation de la Fraternité Saint-Pie X, créée par Mgr Lefebvre, en cette Néo-fraternité voulue par Menzingen ; tout comme il reste opposé à la métamorphose de l’Église catholique traditionnelle en cette Néo-église conciliaire. Ces considérations, à l’origine privées, semblent trop précieuses pour ne pas être publiées. L’occasion en était qu’un confrère lui avait écrit en espérant que pour Pâques « l’Église (et la FSSPX) pourraient bientôt ressusciter des morts ». Voici ce qu’il a répondu :

« Un homme de 60 ans, que je tiens pour sage, m’a confié le jour du Samedi Saint : “L’Eglise doit être crucifiée comme l’a été son divin Maître le Vendredi Saint . . . nous vivons actuellement ce Vendredi Saint de l’Église . . . . Le Samedi Saint de l’Église est encore à venir, et il faudra encore un certain temps avant qu’il n’advienne. “

A quoi je voudrais ajouter ces quelques réflexions.

L’Église est encore très loin de la résurrection. Elle doit d’abord saigner, jusqu’à en mourir de la manière la plus douloureuse. Elle semblera même disparaître. La FSSPX et ses prêtres voudront-ils participer à la gloire de cette mort par la saignée ? Dieu seul le sait. En tout état de cause, c’est la mort par effusion de sang qui est la semence de la résurrection.

Il est possible que la FSSPX refuse de prendre part à cette saignée de l’Église, préférant continuer de s’introduire doucement dans cette communauté multiconfessionnelle que préside le Pape ( ?) François. En effet, Menzingen et l’abbé Schmidberger ne font-ils pas depuis des années tout ce qu’ils peuvent pour transformer la Fraternité Saint Pie X en une espèce de Fraternité Saint-Pierre ? N’empêche, la FSSPX devra tout de même répandre son sang, car il est probable que, d’une manière ou d’une autre, la persécution à venir touchera tout le monde, particulièrement les gens portant la soutane. Seulement, dans ce cas-là la souffrance de la Fraternité ne sera pas comme celle des glorieux apôtres de la fin des temps ; elle sera, hélas, plutôt comme une punition réservée à ceux qui ont failli, à cause de leur confort matériel, de leur tiédeur et de leur infidélité à Mgr Lefebvre, fondateur de la Fraternité . . .

(S’il y a ci-dessus un point d’interrogation concernant le “Pape François”, c’est que, pour des raisons objectives il y a au moins une certaine incertitude, un doute, quant à savoir s’il est pape ou non. C’est précisément la raison pour laquelle, en 1988, de la manière la plus douce qui soit, le Ciel a séparé la Fraternité d’une Rome devenue quelque peu schismatique . . . . En effet, nous n’avons plus la même Foi que les autorités actuelles du Vatican, nous sommes vraiment en dehors de leur communion, ou excommuniés – ce qui fait notre bonheur et notre honneur – tout comme lors de l’après-midi du premier Vendredi Saint, où l’Église, fortement réduite en nombre, ne se trouvait qu’à l’extérieur de Jérusalem, au Calvaire . . . ) – fin des réflexions du confrère.

En vérité, rien n’éclaire mieux l’état actuel de l’Église que le récit évangélique de la Passion du Christ et, inversement, on peut dire que rien ne jette autant de lumière sur le récit évangélique que la désolation actuelle de l’Église. En effet, bien que prévenus à maintes reprises par Notre Seigneur, les apôtres ne voulaient pas croire à la réalité de l’heure de la Passion (Mt. XVI, 21 ; XVII, 21 ; XX, 17–19). De même aujourd’hui, au milieu de tels tourments de l’Église sous des papes si inadéquats, trop de bons catholiques n’arrivent pas à croire qu’il puisse s’agir encore de l’Église du Christ.

Mais le dessein de Dieu, lorsqu’Il créa l’univers, était de partager son bonheur divin en peuplant Son Ciel de créatures rationnelles, angéliques ou humaines, qui choisiraient – librement – de le rejoindre dans Sa demeure céleste. Le mot clé est ici “librement”. Avec la faculté de raison, Dieu donne à tout être humain, dès qu’il en fait usage, le libre arbitre. Dès ce moment-là pour chacun d’entre nous, Il agence les circonstances de telle manière que le choix pour nous est réel entre le Ciel et l’enfer. Et il va jusqu’à accorder aux êtres humains autant de liberté qu’il en faut pour tuer Son propre Fils et pour abattre l’Église de Son Fils ; mais jamais Dieu n’ira jusqu’à en accorder assez pour anéantir Son Fils ou Son Église. Par conséquent, il permet des tribulations impensables pour Son Église, et entre aujourd’hui et la fin du monde seul le temps nous dira jusqu’où peut aller cette permission qui nous dépasse. Mais c’est la sagesse de Dieu qui dépasse de loin nos faibles pensées (Isaïe, 8,9).

Kyrie eleison.