12 juillet 2015

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Des Papes Conciliaires – IV

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 12 juillet 2015

Monseigneur n’a-t-il jamais parlé d’« esprits pourris » ?
En d’autres mots il a bien relevé la débilité des esprits libéraux.

Beaucoup de lecteurs de ces « Commentaires » trouvent qu’en ce moment ils traitent trop souvent du sédévacantisme ou de la position qui stipule que le Siège de Rome est vacant, c’est-à-dire qu’aucun Pape depuis Vatican II n’a été Pape. Or, si un Catholique doit s’en tenir à cette opinion pour ne pas perdre la foi, qu’il s’y accroche, car sa foi est souveraine (Héb. XI, 6). Mais l’opinion en elle-même est dangereuse justement parce qu’elle peut être le début d’une glissade vers la perte de la foi, et voilà pourquoi ces « Commentaires » insistent tellement à décourager le sédévacantisme. D’une opinion, cela devient trop facilement un dogme, puis le super-dogme et la mesure pour juger si quelqu’un est Catholique ou non, ce qui est suivi par le risque de glisser dans une incrédulité totale envers la structure de l’Église et dans la « religion à la maison », même jusqu’à la perte de la foi catholique. Considérez ce que Monseigneur Lefebvre a dit (très légèrement adapté) à la fin de 1979 dans une conférence aux séminaristes à Écône :
« Il faut être prudent. Il est évident que si le Pape Paul VI n’est pas Pape, les Cardinaux qu’il a faits ne sont pas Cardinaux, donc ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul Ier, ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul II validement, ça c’est clair . Je ne pense pas que l’on puisse dire des choses comme cela, je pense que c’est une affirmation exagérée, ce sont des raisonnements trop absolus et trop rapidement affirmés. Je pense que la réalité est plus complexe. 
Je crains que ceux qui raisonnent comme cela ne négligent, d’une certaine manière, et la théologie morale et l’éthique. Ils raisonnent de manière purement spéculative. La théologie morale et l’éthique nous apprennent à raisonner et à porter des jugements sur les personnes, sur les actes selon tout un contexte de circonstances que nous sommes obligés d’étudier : “Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando”, les sept circonstances que nous devons examiner pour juger de la moralité d’un acte. Alors, on ne peut pas rester dans la pure stratosphère, je dirais dans la pure théologie dogmatique : tel acte est hérétique, la personne a fait tel acte, donc elle est hérétique. Mais cette personne est-elle consciente de l’acte qu’elle a fait, l’a-t-elle fait véritablement par elle-même, est-ce qu’on ne l’a pas trompée, est-ce qu’on ne l’a pas forcée? 
Je pense que l’on résout ainsi les graves problèmes que posent le Pape Paul VI, le Pape Jean XXIII, le Pape Jean-Paul Ier. Par exemple, le Pape Jean-Paul Ier a fait une affirmation au sujet de la liberté religieuse, citée par les journaux : Il avait pensé d’abord que la nouvelle définition de la liberté religieuse par le Concile était inadmissible parce que l’Église affirmait le contraire, mais après avoir étudié d’un peu plus près le document du Concile et tout son contenu, alors il a constaté que l’Église s’était trompée auparavant. Or, je ne sais pas si c’est la formule exacte qu’il a employée, mais de dire que l’Église puisse se tromper sur un sujet comme celui de la liberté religieuse, . . . , c’est inimaginable ! Mais je pense que cela fait partie de ces esprits libéraux. Le libéralisme est comme ça. Le libéralisme affirme et contredit, et si on lui montre que ce qu’il a dit n’est pas vrai, alors il retrouve une autre formule ambiguë, équivoque, il reste toujours dans un milieu nuageux, des expressions qui ne sont pas claires, des choses qui sont à double-sens . . . . Que de choses sont comme cela dans le Concile, que de formules équivoques, peu claires, qui sont tout à fait dignes d’esprits nébuleux, d’esprits libéraux . . . . À mon sens, je pense que le fait que le Pape soit libéral explique suffisamment la situation dans laquelle nous nous trouvons. »
Ici, Monseigneur Lefebvre ne dit-il pas exactement ce que ces « Commentaires » ont proclamé si souvent ? Et la raison pour laquelle ils en parlent si souvent, c’est qu’ils voient ici la clé pour éviter le libéralisme sans avoir recours au sédévacantisme, bref, pour ne pas finir par perdre la foi.

Kyrie eleison.