13 juin 2015

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Train-Train Quotidien

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 13 juin 2015

Les anciennes méthodes ont-elles cessé de fonctionner,

Ou réclament-elles une nouvelle force attentionnée ?


Un bon nombre de messages électroniques qui traversent mon bureau virtuel valent la peine d’être partagés avec les lecteurs de ces « Commentaires ». Que je vous en cite deux (abrégés et adaptés, comme d’habitude). Le premier vient d’un jeune laïc, ancien séminariste à Winona et maintenant père d’une famille nombreuse. C’est un de ces Catholiques que l’on ne pourra jamais accuser de sous-estimer la puissance universelle de l’apostasie contemporaine, quoiqu’il soit résolu qu’il y a encore et toujours quelque chose à faire. Il écrit :—
« Le libéralisme institutionnalisé d’aujourd’hui et le cri assourdissant de la foule moderne pour libérer Barabbas peuvent fort bien entraîner une moisson de martyrs. Je peux comprendre d’où vous venez lorsque vous vous demandez si Dieu veut encore aujourd’hui une institution traditionnelle comme un séminaire, par exemple. Au XIXe siècle, Don Bosco a dû inventer une nouvelle sorte de « coopérateur » laïc pour son travail auprès des garçons, pas une Confraternité ni un Tiers-Ordre, car il disait que le diable avait changé de tactique, et qu’ainsi il devait faire de même. Les bons Catholiques furent surpris, mais son nouvel ajustement des anciens procédés s’avéra une réussite. 
« Je mentionne cela car pour garder la Foi aujourd’hui, c’est comme aller à l’encontre des rapides les plus impétueux. Garder toute ma famille ainsi que moi-même sur le chemin du Ciel exige tout ce que je suis et tout ce que j’ai. Évoquant les mots de Saint Paul (II Cor. XI, 28–29) : « Qui est faible que je ne sois faible aussi ? », je me rappelle comment il y a des années vous nous avez dit à nous autres séminaristes, que, dans quelqu’endroit où nous nous retrouverions un jour, nous aurions à mettre de l’ordre dans un chaos déchaîné. Ce chaos est maintenant plus intense qu’il ne l’était il y a 25 ans, car la vie de tous les jours a beaucoup changé depuis les derniers 15, 30, 45 ans. Le monde dévore maintenant les âmes pour son déjeuner, et cela d’une manière sophistiquée et implacable. Les parents doivent adapter des principes éprouvés pour contrer les nouvelles tactiques du Diable, car ce qui fonctionnait auparavant ne fonctionne pas nécessairement aujourd’hui. Ce sont « ces frondes et ces flèches » de l’éducation actuelle des enfants qui me font me demander si la nécessité de méthodes différentes pour en arriver aux mêmes résultats ne pourrait s’appliquer aux séminaires et aux vocations eux aussi. »
Le deuxième courriel vient d’un prêtre de la « Résistance » qui affirme que les anciennes méthodes sont toujours bonnes, mais qu’elles doivent être fidèlement mises en œuvre. Il écrit :
« C’est incroyable comme plusieurs de nos gens ne pratiquent pas les choses élémentaires de la vie catholique. Ils veulent plaire à Dieu. Or, les initiatives catholiques et les projets spéciaux ne sont pas mauvais en eux-mêmes, mais ils sont bien moins importants, difficiles et méritoires que le train-train quotidien. Nos gens veulent éviter le péché mortel, et c’est à peu près tout. Combien de fois est-ce que j’entends qu’ils ont « oublié » leurs prières du matin et du soir, ou celles d’avant et après les repas. Et la lecture de la Bible, la vie des saints, le catéchisme ! Voilà pourquoi je travaille, à temps et à contretemps, à convaincre mes gens de l’importance d’une vie catholique stable et régulière, à les convaincre que c’est cela qui plaît vraiment à Dieu. 
« La même chose s’applique à la « Résistance ». J’ai dit à mes gens que la véritable épreuve sera celle de tenir bon, de persévérer. C’était relativement facile, il y a deux ou trois ans, lorsque nous étions en bataille rangée, frappant à gauche et à droite, mais maintenant cela ressemble plus à une guerre de tranchées. Et nous tiendrons le coup en tant que mouvement si chaque prêtre et chaque laïc catholique tient le coup dans sa vie quotidienne. »
Dieu n’a créé aucune âme pour l’Enfer (I Tim. II, 4). Il s’ensuit que chaque âme peut trouver les moyens d’aller au Ciel, si elle le veut. Ces moyens peuvent bien être difficiles, mais ils ne seront pas compliqués, sinon, ils seraient inaccessibles à beaucoup. Les méthodes anciennes, surtout le chapelet quotidien, ne sont pas compliquées, mais elles doivent être mises en pratique.

Kyrie eleison.