10 novembre 2012

[Blog Abbé Laguérie] Une lettre de l’abbé Aulagnier à l’abbé Perrel. 13 août 2012

SOURCE - Abbé Aulagnier, ibp - publié sur le blog de l'abbé Laguérie - 10 novembre 2012

Dès qu’il apprend, depuis le Brésil, le décret de Rome du 18 juillet, l’abbé Aulagnier s’y soumet immédiatement, comme tous les prêtres sérieux du Bon Pasteur, à de (très) rares exceptions près. Cette lettre enflammée à notre cher Recteur du séminaire, l’abbé Perrel, est un cri de fidélité à Rome et à l’Institut du Bon Pasteur. Puissent ces sages avis de notre doyen, fondateur avec nous de l’Institut et plus encore bras droit de Mgr Lefèbvre dans la fondation du district de France de la FRAT, être entendus partout en France et même au delà des Alpes ! Merci à l’abbé Aulagnier, Le Bon, comme le fût pour la France, Jean, deuxième du nom.
Lettre à M l’abbé Perrel du lundi 13 août 2012

Cher confrère,

C’est avec un peu de lenteur que je réponds à votre courriel du 8 août. Je reviens de dix jours au Brésil qui furent suivis d’une retraite à la Rivardière qui s’est fort bien déroulée. je suis enfin à mon bureau ce lundi 13 août.

C’est au Brésil que j’ai lu la communication de M l’abbé Billot nous informant de la décision de Rome. "Roma locuta est, causa finita est". Cela vaut pour tout, surtout en matière disciplinaire. Ainsi, quant à moi, je prends acte de la décision romaine et renonce à mon "titre" de premier assistant. Jusqu’à nouvel ordre. Et je vous encourage à faire de même...et de le faire savoir à tous , autrement vous allez au "casse pipe" et vous mettrez votre position de supérieur de séminaire en péril - ainsi que le séminaire. Il vous appartient d’accepter la décision romaine, de vous y ranger, de renoncer à votre titre de "Supérieur Général" et de collaborer gentiment avec M l’abbé Laguérie jusqu’au prochain chapitre général. Il interprête d’une manière "très minimale" le texte romain...Son interprétation devrait être acceptée raisonnablement de tous...Le point le plus important aujourd’hui c’est l’union des cœurs. Vous devez y contribuer plus que tous si vous avez souci du bien commun. Vous devez encourager le corps professoral à venir à la retraite organisée par M l’abbé Laguérie...et prêchée par le Père abbé émérite de Fontgombault à la Rivardière. Une seule chose compte pour moi aujourd’hui c’est de faciliter l’union de tous....sinon l’Institut du Bon Pasteur aura du mal à en sortir....Il faut très rapidement restaurer l’estime de tous et que cela se sache au plus vite et que les autorités ecclésiastiques brésiliennes ne changent pas d’avis et nous accueillent dans leurs diocèses...Il faut avoir le sens "politique"...Notre installation au Brésil était-elle nécessaire ? OUi, bien sur. Alors il faut agir en conséquence.

Je ne reviens pas sur ce que je vous ai dit de M l’abbé Carusi. Il faut l’éloigner du séminaire, sinon il fera un mal énorme. Il est bien trop dur....Il est normal qu’il aille se "frotter" ailleurs pour "se faire les dents". L’apostolat lui fera le plus grand bien. L’attitude qu’il a eu même à votre égard, le lendemain du chapitre et dont je fus témoin, devrait, si vous êtes raisonnable, vous mettre en garde et vous faire comprendre le bien fondé de ce conseil. Je n’y reviendrai pas.

De grâce, M l’abbé, laissez de côté votre personne et ne pensez qu’au bien commun de l’œuvre....sinon vous n’aurez jamais l’occasion d’être "supérieur" de quoi ce soit... l’Institut n’existant plus. Ce qui serait très regrettable étant donné le grand bien fait par le Bon Pasteur. Je reviens du Brésil très heureux de tout ce que j’ai vu. Les séminaristes brésiliens se sont parfaitement comportés lors du colloque "montfortain". Leur tenue a été remarquable, la liturgie très belle. La messe de cloture a été célébrée au monastère de saint Benoît à Sao Paulo, Daniel a célébré la messe le dimanche soir assisté de diacre et sous-diacre, le chant grégorien a été remarquablement interprété ainsi que le chant polyphonique. Le maire de Sao Paulo était présent...La nef était pleine...de gens qui n’étaient pas montfortains...Ce serait bien dommage que tout cela cesse...

Je prie pour vous et si vous le souhaitez je peux aller vous rencontrer là où vous voulez. Union de prières. Bonne fête de l’Assomption. Haut les coeurs. PA