14 septembre 2007

Erreur quant au Motu proprio
2007-09-14 - par Austremoine - leforumcatholique.org
Au fur et à mesure que le temps passe, certains, simples fidèles ou média, semblent surpris de ne pas voir un déferlement de la messe tridentine. Pour les uns c’est une grande déception, pour les autres un gros soulagement. Pourtant, Mgr Fellay avait donné son sentiment à maintes et maintes reprises sur ce sujet, sentiment aujourd’hui vérifié : oui le motu proprio est une bombe nucléaire, mais les effets les plus importants ne se produisent pas lors de l’explosion. Non, ce sont les radiations que nos ennemis doivent craindre, et on ne mesure pas les conséquences de celles-ci immédiatement. Seul le temps permettra de prendre l’ampleur du phénomène.
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de déferlante de la messe tridentine ?
La première raison est que cette messe s’est beaucoup étendue avec le temps à travers les différents instituts et fraternités. « Les besoins » comme disent si bien nos épiscopes sont donc couverts ! Les fidèles qui se sont battus durant tant d’années n’ont également aucune raison d’aller se jeter subitement dans les bras d’une église conciliaire qui a tout fait pour les combattre et les ghettoïser, que ce soit par l’excommunication pour la FSSPX avec tout ce qui en découle, ou par les restrictions permanentes imposées aux communautés ED.
La deuxième raison est que l’exclusion a été tellement forte et l’interdiction de la messe tridentine tellement factuelle que les chrétiens en général ignorent tout de cette liturgie. Tout au plus ont-ils en tête ces clichés péjoratifs et dénigrants collés volontiers par ceux qui ont décidé de détruire le rite bimillénaire de l’Eglise. Or on ne peut aimer ce que l’ont ne connaît pas. Le peuple chrétien, ou ce qu’il en reste, redécouvrira donc petit à petit, au fil d’occasions diverses, ce rite qui a fait tant de Saints. Et ils apprendront à l’aimer au fur et à mesure, voyant leurs âmes nourries par une liturgie si parfaite.
La troisième raison est que le clergé subit un véritable espionnage. C’est la course à la dénonciation de celui qui portera la soutane, qui dira un peu trop de latin, dont les idées seront trop conservatrices etc…Le motu proprio est un premier coup de butoir porté à cette chape de plomb qui impose le silence et l’inertie d’une liturgie mortifère et d’une doctrine dévoyée. Il fallait beaucoup de courage aux curés attachés à la tradition, il en faudra encore, même si la pression commence doucement à s’inverser.
Alors parler de déferlante, non, et croire en un bouleversement de situation est utopique. Mais par contre, il est clair que la tradition agit comme un rouleau compresseur. Elle avance lentement et rien ne l’arrêtera. Le motu proprio ne lui donne que plus de force, c’est un élan donné, c’est une barrière qui saute. Rien de plus. Mais c’est énorme !
Que nos amis ne soient pas déçus, le bon Dieu agit dans les cœurs et sa grâce travaille dans le silence et dans le temps. Le bon Dieu n’est pas pressé, mais il est tout puissant. Il y a trente ans, il ne restait que deux évêques à tenir le coup, aujourd’hui la tradition est forte et nombreuse, et chaque année des prêtres vraiment catholiques sont donnés à l’Eglise.
Que les ennemis de l’Eglise frémissent : cette Eglise agonisante qu’ils ont crue morte se soigne de ses blessures, lentement, mais sûrement. Non l’Eglise n’est pas morte. Son cœur défaillant à l’infarctus se remet à battre : l’Eglise retrouve sa messe. Ses membres reprennent vigueur, irrigués par ce sang sain de la tradition. Il ne pouvait en être autrement, car le Tout Puissant lui a donné la promesse que jamais l’enfer ne prévaudrait contre elle.