27 juin 2008

Rome: "Main tendue" du Vatican à la fraternité schismatique Saint-Pie X
27.06.2008 - kipa-apic.ch
Rome: "Main tendue" du Vatican à la fraternité schismatique Saint-Pie X
Un évêque lefebvriste la refuse: 1er élément de réponse

Rome, 27 juin 2008 (Apic) Un évêque lefebvriste refuse "la main tendue" du Vatican à la fraternité schismatique Saint-Pie. Mgr Richard Williamson, membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X estime que l'Eglise doit "retourner à son passé glorieux". Il met en cause l’œcuménisme, la collégialité, le modernisme et le dialogue interreligieux. L'évêque intégriste pose comme condition l'élimination “complètement du missel de Paul VI“. “L’Eglise est en guerre, et je souligne le mot guerre, entre le traditionalisme sain et le modernisme post-conciliaire“, assure-t-il.
“Notre réponse sera négative“, a clairement affirmé Mgr Richard Williamson, membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, après l’accord proposé par le Vatican en vue d’une pleine réintégration dans l’Eglise de l’institut schismatique depuis 1988. Dans une interview publiée par le site internet d’information italien Petrus, le 27 juin, cet évêque consacré en 1988 par Mgr Lefebvre affirme que si l’Eglise veut les réintégrer, elle doit éliminer “complètement le missel de Paul VI“.

“J’ai apprécié le ton de la lettre du cardinal Castrillon Hoyos mais, franchement, je pense que cela ne changera rien et que notre réponse sera négative“, a ainsi estimé Mgr Williamson. “Si l’Eglise nous veut de nouveau avec elle, nous demandons qu’elle retourne à son passé glorieux, c’est-à-dire de manière stable au missel de saint Pie V, éliminant complètement le missel de Paul VI“.

Après une rencontre organisée début juin au Vatican entre Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité schismatique Saint-Pie X et le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission "Ecclesia Dei", en charge du dossier des Lefebvristes, Rome a ainsi souhaité "tendre la main" aux intégristes afin de faciliter leur retour à la pleine communion.

Une lettre portant la date du 4 juin 2008 et signée par le cardinal Castrillon Hoyos, propose à la Fraternité Saint-Pie X un accord sous 5 conditions, dont celle de respecter la personne du pape. Leur réponse est attendue pour la fin du mois de juin.

Pour Mgr Williamson, “l’obéissance au pape est un faux problème“. “Le problème n’est pas le pape : nous reconnaissons son pouvoir et son autorité. Le véritable problème est représenté par la curie moderniste, fille du Concile qui "loge au Vatican“, a-t-il ajouté.

"Cela ne suffit pas"

Mais si le prélat intégriste a salué “le geste du pape“ qui a libéralisé la messe selon le rite de saint Pie V en juillet 2007, “cela ne suffit pas“. “L’Eglise est en guerre, et je souligne le mot guerre, entre le traditionalisme sain et le modernisme post-conciliaire“. “Nous n’accepterons jamais Vatican II“, a ajouté l’un des 4 évêques dont l’ordination épiscopale par Mgr Lefebvre, le 30 juin 1988, avait entraîné l‘excommunication et la rupture avec Rome.

L’évêque anglais a aussi dénoncé la liturgie postconciliaire comme “une espèce de tarte empoisonnée“ ainsi que d’autres aspects du Concile Vatican II comme “l’œcuménisme, la collégialité, le modernisme, le dialogue interreligieux“. A ses yeux, “le dialogue interreligieux est un des plus grands obstacles présents sur la route du regroupement avec Rome“.

“Je me limite à dire que l’excommunication n’était pas valide quand elle a été prononcée et que Mgr Lefebvre fut un grand évêque et un pasteur de l’Eglise traditionnelle“, a-t-il encore ajouté.

Les conditions posées par Rome à la Fraternité Saint-Pie X sont cependant adressées au seul supérieur, Mgr Bernard Fellay. S’il réserve pour le moment sa réponse, il n’a envoyé jusqu’alors que des signaux négatifs.

Interrogé lundi par l'Apic, l’abbé Alain-Marc Nély, deuxième assistant de Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X à Menzingen (canton de Zoug), a bel et bien confirmé l'existence de propositions de la part du Vatican. La réponse sera donnée d'ici le 28 juin "si Dieu le veut", et sera ensuite rendue publique, a-t-il précisé. Mais le numéro trois de la Fraternité schismatique n'a pas voulu indiquer dans quel sens irait la réponse de Mgr Fellay.

Le document prévoirait notamment l’acceptation, de la part des membres de la Fraternité, des canons du Concile Vatican II (1962-1965) et de la pleine validité de la messe selon la liturgie catholique réformée. (apic/imedia/ms/arch/pr)
27.06.2008 - Apic