5 juillet 2008

La forme traditionnelle de la communion, selon le cérémoniaire du pape
5/7/2008 - dici.org
Le maître des célébrations liturgiques pontificales, Mgr Guido Marini, a longuement expliqué dans L’Osservatore Romano du 26 juin 2008 les choix récents de Benoît XVI en matière de liturgie, marqués par un certain retour à la tradition.
Il a ainsi évoqué la distribution par le pape de la communion sur les lèvres et à genoux, indiquant qu’elle était « une pratique destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales ». Il a précisé que la distribution de la communion dans la main était « un indult par rapport à la loi universelle, que ce privilège avait été concédé par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en avaient fait la demande ». Mgr Guido Marini a souligné la « préférence » de l’Eglise pour le mode traditionnel de réception de la communion qui « met mieux en lumière la vérité de la présence réelle dans l’Eucharistie, aide la dévotion des fidèles, introduit plus facilement au sens du mystère ».
Mgr Guido Marini a indiqué que la férule en forme de croix grecque ayant appartenu à Pie IX et utilisée par Benoît XVI depuis le dernier dimanche des Rameaux (16 mars 2008), serait désormais « constamment » utilisée. « Ce choix ne signifie pas simplement un retour à l’ancien, a précisé Mgr Marini, mais il témoigne du développement dans la continuité, d’un enracinement dans la tradition qui permet d’avancer de manière ordonnée sur le chemin de l’histoire ».
Depuis peu, Benoît XVI se sert également d’un trône pourpre bordé d’or utilisé par Jean XXIII, à la place du trône blanc à haut dossier en usage sous Jean-Paul II. Mgr Guido Marini a expliqué que ce trône entendait « mettre en évidence la présidence liturgique du pape, successeur de Pierre et vicaire du Christ ». Quant à la position centrale de la croix au milieu de l’autel, elle indique « l’orientation exacte que toute l’assemblée est appelée à avoir durant la liturgie eucharistique : on ne se regarde pas, mais on regarde Celui qui est né, mort et ressuscité pour nous, le Sauveur ».
A la question de savoir si Benoît XVI célébrerait un jour la messe traditionnelle réhabilitée par le Motu Proprio Summorum Pontificum (7 juillet 2007), Mgr Marini a confié ne pas pouvoir donner de réponse. (sources : L’Osservatore Romano/Apic)
Commentaire : Des propos du cérémoniaire du pape, il ressort que la distribution de la communion dans la main qui se pratique aujourd’hui partout lors des messes conciliaires, est une forme extraordinaire, alors que la réception de la sainte hostie sur les lèvres et à genoux, telle qu’elle a lieu dans les messes traditionnelles, est la loi universelle. Autrement dit : la forme extraordinaire de la distribution de la communion est celle qui se pratique dans le cadre de la forme ordinaire de la messe (Paul VI), et la forme ordinaire de la communion est celle qui est en usage dans la forme extraordinaire de la messe (saint Pie V).
 Pour ceux de nos lecteurs qui souhaiteraient porter à la connaissance d’un évêque ou d’un prêtre lisant avec peine L’Osservatore Romano, voici la traduction de l’italien des paroles de Mgr Guido Marini :
O.R. Lors de la récente visite à Santa Maria di Leuca et à Brindisi le Pape a distribué la communion aux fidèles agenouillés et sur les lèvres. Cette pratique est-elle destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales ?
Mgr G.M. Je pense que oui. A cet égard, nous ne devons pas oublier que la distribution de la communion dans la main est toujours, d’un point de vue juridique, un indult par rapport à la loi universelle. [La communion dans la main] a été permise par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en ont fait la demande. Le mode de distribution de la communion adopté par Benoît XVI vise à souligner la validité de la règle valable pour toute l’Eglise. En outre, nous pourrions peut-être y voir aussi une préférence pour cette manière de distribuer la communion qui, sans s’opposer à l’autre, souligne mieux la vérité de la présence réelle dans l’Eucharistie, contribue à la dévotion des fidèles et introduit plus facilement le sens du mystère. Aspects que d’un point de vue pastoral, il est urgent à notre époque de souligner et de récupérer.
date : 5/7/2008