3 novembre 2006

“Être chrétien en France aujourd’hui“ (Mgr Vingt-Trois)
Valeurs Actuelles n° 3649 paru le 3 Novembre 2006
Entretien complet sur le site de la revue
Entretien : Christianisme, islam, laïcité, famille : Mgr Vingt-Trois répond à “Valeurs Actuelles”. L’archevêque de Paris exhorte les catholiques à s’engager pour défendre un “projet collectif”, au service du bien commun.

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Benoît XVI a pris plusieurs initiatives pour réduire la “fracture” traditionaliste : création de l’Institut du Bon-Pasteur, décret annoncé sur la messe de saint Pie V. Comment envisagez-vous la mise en œuvre de cette volonté du pape ?
Il y a des années que des croyants qui avaient suivi Mgr Lefebvre sont revenus dans le giron de l’Église romaine, à Paris et ailleurs. Les choses ne sont donc pas si nouvelles. Je constate, ensuite, que l’Institut du Bon-Pasteur rassemble surtout des prêtres qui n’appartenaient plus à la Fraternité Saint-Pie-X. Enfin, il n’y a pas, à ce jour, de décret. Si décret il y a, on verra ce qu’il dit.
Cela étant, la question est : comment essayer de rétablir une véritable communion avec des chrétiens sincères qui, pour diverses raisons, ont jugé que l’Église allait à sa perte ou qu’ils ne pouvaient pas prier autrement que dans la liturgie d’avant Vatican II ?
À Paris, nous avons trois églises où la liturgie est célébrée avec le missel d’avant 1962, où ces chrétiens sont bien reçus. Ils sont pour moi des diocésains au même titre que les autres. Nous pourrions, peut-être, avoir une communion plus étroite sur le terrain liturgique par des mesures très simples portant, par exemple, sur les lectures qui sont faites à la messe. Quoi qu’il en soit, s’il y avait, à Paris, une foule de catholiques privés de l’eucharistie parce qu’il n’y aurait pas de messe selon le missel d’avant 1962, la question se poserait autrement. Mais ce n’est pas le cas. Il faut vivre cette question avec mesure et sérénité.
Propos recueillis par Fabrice Madouas et Laurent Dandrieu avec Armel de Sansal