17 septembre 2008

Ce qu'aura révélé la venue de Benoît XVI en France
17 septembre 2008 - proliturgia
Les quelques jours que le pape Benoît XVI est venu passer en France a révélé une réalité que beaucoup connaissaient mais ne pouvaient pas dire sous peine d'être considérés comme d'affreux empêcheurs de tourner pastoralement en rond. Cette réalité est désormais éclatante et se résume en peu de mots: une grande partie du clergé français - évêques y compris - n'est plus dans la course. C'est ainsi: il faut en prendre acte. Car enfin, notre clergé a longtemps présenté le Cardinal Ratzinger aux catholiques de France comme une personne rétrograde, comme une homme fermé et peu communicatif, comme un personnage intransigeant. Puis, le Cardinal étant élu pape, on s'est dit déçu du choix qui avait été fait pour succéder à Jean-Paul II...
Mais les fidèles de France n'ont jamais été dupes d'un tel discours. Ce qui explique que quand Benoît XVI vient à Paris puis à Lourdes, ils l'accueillent en nombre. Visiblement, un certain clergé est dépassé.
Et ce n'est pas tout. Depuis des années, nos évêques nous promettent un "printemps de l'Eglise de France", grâce à une pastorale liturgique et catéchétique établie par leurs meilleurs spécialistes et mise en oeuvre par les meilleures "équipes interparoissiales" de laïcs engagés.
Résultat, les églises sont vides et la catéchèse peu suivie. Les fidèles ne veulent ni des messes mises sens dessus-dessous, ni d'une catéchèse inconsistante.
Là encore, les fidèles ne sont pas dupes et quand le pape vient, ils sont là pour l'accueillir: parmi eux, de très nombreux jeunes, on l'a vu. La catéchèse du Saint-Père est écoutée, accueillie, applaudie et les messes célébrées par Benoît XVI sont suivies dans le recueillement, sans que les chants grégoriens et les parties dites en latin soient un obstacle à une participation en profondeur à l'Eucharistie.
Tout ce que fait et dit le pape remporte un vif succès qui montre par là-même que notre épiscopat - à quelques exceptions près - n'est plus dans le coup. Quelqu'un disait même, parlant de certains évêques: "Ils ont beau ressortir leurs soutanes violettes de la naphtaline, ça ne changera rien au fait qu'ils ont tout faux."
La réalité est celle-ci: les fidèles de France attendent de leurs pasteurs diocésains bien autre chose que ce qu'ils ont été capables de servir jusqu'à présent. Benoît XVI l'a compris, lui. Et d'autres l'ont compris avec lui: ce sont les prêtres de la nouvelle génération. Ils vont sans doute oser davantage s'affirmer maintenant qu'ils peuvent s'appuyer sur l'exemple vivant du pape.
Il convient d'encourager ces prêtres à sortir de l'ombre: le climat est favorable à présent pour un rassemblement de tous ceux qui veulent suivre l'exemple de Benoît XVI.