14 septembre 2008

Benoît XVI face aux soucis des évêques de France
14/09/2008 - Nicolas Senèze - la-croix.com
[EXTRAIT] [...] La liturgie
C’est sans doute l’un des points qui sera le plus remarqué dans ce discours, un an jour pour jour après l’entrée en vigueur du motu proprio Summorum Pontificum, par lequel Benoît XVI redonnait droit de cité à la liturgie en vigueur avant Vatican II. « Un acte de tolérance » pour « un petit groupe », avait rappelé le pape dans l’avion qui le menait à Paris. Rappelant que « nul n’est de trop dans l’Église », le pape a appelé hier à « l’indispensable pacification des esprits ». Mais il a aussi mis en garde ceux qui manquent de respect envers les évêques ou tentent de les court-circuiter en s’adressant directement à Rome. « Le peuple chrétien doit vous considérer avec affection et respect », a-t-il souligné dès le début de son discours, insistant sur leur rôle comme premiers responsables de leurs diocèses. [...]
[TEXTE ENTIER] 14/09/2008
Benoît XVI face aux soucis des évêques de France
Dimanche 14 septembre en fin d'après-midi, au troisième jour de sa visite en France, le pape Benoît XVI a confié aux évêques son point de vue sur les questions internes et externes à l’Église qui les préoccupent le plus. La Croix a analysé ce discours.

Réconfort et encouragement : c’est, en quelque sorte, l’état d’esprit des évêques de France après le discours que Benoît XVI a prononcé devant eux, dimanche 14 septembre en fin de journée, à Lourdes, au troisième jour de sa visite en France.
Un discours à replacer dans le contexte des derniers jours : le pape ayant été à la fois surpris et heureux des foules qui se sont pressées à ses rendez-vous. Un texte qui n’est pas une feuille de route du pape, mais une série de points sur lesquels il sait les évêques de France inquiets.
La liturgie
C’est sans doute l’un des points qui sera le plus remarqué dans ce discours, un an jour pour jour après l’entrée en vigueur du motu proprio Summorum Pontificum, par lequel Benoît XVI redonnait droit de cité à la liturgie en vigueur avant Vatican II. « Un acte de tolérance » pour « un petit groupe », avait rappelé le pape dans l’avion qui le menait à Paris. Rappelant que « nul n’est de trop dans l’Église », le pape a appelé hier à « l’indispensable pacification des esprits ». Mais il a aussi mis en garde ceux qui manquent de respect envers les évêques ou tentent de les court-circuiter en s’adressant directement à Rome. « Le peuple chrétien doit vous considérer avec affection et respect », a-t-il souligné dès le début de son discours, insistant sur leur rôle comme premiers responsables de leurs diocèses.
La catéchèse
Pour Benoît XVI, « la catéchèse n’est pas d’abord affaire de méthode, mais de contenu ». L’important pour lui est de « mettre à disposition des intelligences et des cœurs la Parole de Celui qui a donné sa vie pour nous ». Manière pour le pape de renvoyer dos à dos les tenants d’un certain « pédagogisme » comme ceux qui refusent les adaptations nécessaires à l’évangélisation d’aujourd’hui.
Si certains pourront relever une crainte de Benoît XVI de voir se diluer la catéchèse dans l’acte catéchétique, ils verront aussi mettre sur un même pied le Catéchisme de l’Église catholique et le Catéchisme des évêques de France qui « donnent de la foi catholique une synthèse harmonieuse et permettent d’annoncer l’Évangile dans une fidélité réelle à sa richesse ».
La famille
C’est un sujet qui tient particulièrement à cœur au cardinal André Vingt-Trois et sur lequel l’épiscopat français est très engagé. « Je connais et j’encourage vivement les efforts que vous faites afin d’apporter votre soutien aux différentes associations qui œuvrent pour aider les familles. Vous avez raison de maintenir, même à contre-courant, les principes qui font la force et la grandeur du sacrement de mariage », a insisté le pape. S’il s’est fait l’écho des demandes répétées des synodes diocésains à propos de la situation des divorcés remariés, « question particulièrement douloureuse », a-t-il souligné, il s’est aussi inquiété de ce qui se fait dans certains diocèses semblant légitimer des secondes unions. « On ne peut admettre les initiatives qui visent à bénir des unions illégitimes », a-t-il tranché.
Les vocations et les prêtres
C'est « le » refrain de ce voyage, Benoît XVI y étant revenu à quatre reprises. Et en même temps un écho aux inquiétudes de l’épiscopat français sur le sujet, même si Benoît XVI se serait dit, lors de son déjeuner samedi avec des évêques, très positivement surpris du nombre de jeunes prêtres présents aux Invalides ! « J’ai été informé des initiatives qui sont prises avec foi en ce domaine », s’est-il félicité dimanche soir devant les évêques de France. Des prêtres dont il a appelé les évêques à se soucier, tout comme le cardinal Vingt-Trois l’a fait à plusieurs reprises devant l’Assemblée plénière, reprenant ainsi un souci constant de l’épiscopat français.
Le pape est aussi revenu sur la laïcité, saluant « la mise en valeur des racines chrétiennes de la France », et appelant à « trouver une loi nouvelle » sans que soit modifié l’équilibre institutionnel, à savoir la loi de 1905.

Nicolas SENEZE, à Lourdes