20 octobre 2011

[Dom Romain - cath.ch] Les traditionalistes du Concile

SOURCE - Dom Romain - cath.ch - 20 octobre 2011

Isabelle Gaulmyn, dans La Croix, parle des célébrations du 50ème anniversaire du Concile. Comme elle le dit justement: «dans le pays où est née la crise lefebvriste, et où le nombre de fidèles de la Fraternité Saint-Pie-X, opposés au Concile, reste important, l’anniversaire des cinquante ans des textes conciliaires devrait donner lieu à une réflexion approfondie.» Par contre sa proposition de «… relire les textes de Vatican II, à la lumière des cinquante années qui viennent de s’écouler», me semble aller à contre sens de «l’herméneutique de la réforme», clé de lecture donnée par Benoît XVI, dans son discours du 22 décembre 2005. Relire ces textes à la «lumière» (?) des cinquante dernières années de la vie de l’Eglise, c’est s’enfermer dans les conflits et les oppositions que l’auteure rappelle au début de son article. Bien au contraire, il faut retourner à l’enseignement bimillénaire de l’Eglise, pour permettre, non seulement aux jeunes qui ne connaissent pas le concile, mais aussi aux anciens qui croient l’avoir fait, de resituer les textes de Vatican II dans la perspective d’une juste réforme et pas simplement d’un changement de look. De plus le Concile n’est pas une fin en soi! Ce n’est pas pour rien que le Pape nous fait entrer, à l’occasion de cette célébration, dans l’année de la foi. Le Concile est un instrument au service de la foi, comme il en a toujours été dans la vie de l’Eglise. S’arrêter au Concile, c’est risquer de passer à côté de la foi, peut-être même de la perdre… Attention à ne pas devenir les traditionalistes du Concile Vat II.

Par contre, dans la perspective des «demandes de pardon», lors de notre entrée dans le troisième millénaire, on peut envisager une célébration pénitentielle pour les conflits, les oppositions, les condamnations réciproques, les anathèmes qui ont marqués ces 50 dernières années de la vie de l’Eglise. Ces combats, les pères conciliaires et le Saint-Esprit, ne les avaient pas envisagés pour l’Eglise. N’attendons pas un millénaire, pour que d’autres se frappent la coulpe à notre place.
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L’article d’Isabelle Gaulmyn: L’Église de France veut se réapproprier Vatican II