7 mai 2010

[Arthur Leroy - riposte-catholique.fr] Le prêtre qui voulait protestantiser l’Eglise et… «les tradis»

SOURCE - Arthur Leroy - riposte-catholique.fr - 7 mai 2010

Le Père Francis Ayliès, 48 ans, fait partie de ces prêtres (Dieu merci en voie de raréfaction) qui se sentent la mission, non pas d’évangéliser, mais de « faire évoluer » l’Eglise. Et pas dans un sens plus catholique. Déjà en 2006, dans La Croix, il se lamentait :
Sera-t-il un jour possible d’officialiser l’intercommunion entre catholiques et protestants, sachant qu’il existe de nombreux couples mixtes ? Sera-t-il envisageable de donner la communion aux divorcés remariés ? Peut-on continuer à faire évoluer l’actuelle liturgie ? Y aura-t-il un espace dans l’Église pour des prêtres qui se sont mariés et qui vivent aujourd’hui une grande frustration de ne pas pouvoir œuvrer pour elle ?
Oui, le Père Ayliès est un progressiste « de classe mondiale ». Un de ces ecclésiastiques qui confondent depuis le début Vatican II et Vatican 2.0, où l’Eglise serait une gigantesque démocratie participative. Où « l’écoute » et « l’ouverture » sont une fin, pas des moyens pour faire connaître l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Hostile dès le début à l’implantation de prêtres de l’Institut du Bon Pasteur à l’église Saint-Eloi, il profite de la scandaleuse caricature des « Infiltrés » pour, à l’occasion de la sortie de son roman « Le corps du crime » dont l’intrigue évoque… « le milieu traditionnaliste », faire part à la presse régionale de son « regard acéré » sur « l’affaire Saint-Eloi ». Et plus généralement tous ceux qui ont le bonheur de se situer sur sa droite. Autrement dit l’Eglise et le Saint-Père.

Panique chez les beatniks

« J’écris parce que je ne sais plus à qui parler ». C’est un prêtre citoyen et vigilant qui parle. Il se décrit comme ex-tradi mais « converti » au bien-fondé du Concile. La preuve (supra), il n’a de cesse de vouloir réformer… l’irréformable. L’homme qui se prend pour Dieu mais qui trouve sans doute dépassée la doctrine du pêché originel… D’où ce livre, « Le corps du crime ».

Selon Sud-Ouest, « cet ouvrage est une façon d’inviter la hiérarchie du diocèse, ses prêtres et ses laïcs à agir avant qu’il ne soit trop tard, c’est-à-dire avant que l’institut du Bon Pasteur, installé à Saint-Éloi par Benoît XVI début 2007, pour cinq ans « ad experimentum » ne devienne définitivement acquis aux traditionalistes. »

Cinq ans « ad experimentum » qui ne sont pas le fait d’une quelconque méfiance du Saint-Père à l’endroit de l’Institut du Bon Pasteur mais du simple bon sens.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Sauf chez « les tradis »

Le Père Francis Ayliès tente de réduire les catholiques attachés à la forme extraordinaire du rite romain a deux catégories : les « fachos » et les nostalgiques de la messe en latin de leur enfance. Il n’y a qu’à se rendre aux pèlerinages de Chartres pour constater qu’en fait de « fachos », les catholiques attachés à la messe tridentine sont en immense majorité des jeunes, « pêchus » (et pêcheurs, personne n’a prétendu le contraire), ainsi que des familles nombreuses. Des personnes de tous milieux et aux parcours très différents qui rejettent le nazisme comme la démocratie métaphysique.

Effrayé de lire dans Le Mascaret qu’édite Saint-Eloi, que l’Église « fait du paupérisme liturgique alors que la cour céleste chante sans cesse la gloire de Dieu » ou la phrase « les morsures d’un feu inextinguible » dans un article consacré au Purgatoire, notre prêtre « se [croit] revenu au Moyen-Âge ». On l’attendait, ce vieux concept marxiste du sens de l’histoire ! La chrétienté comme repoussoir, un monde relativiste, transgenre et métissé (du fait de l’idéologie) comme idéal.

Le pire, c’est quand le Père Ayliès prête aux catholiques partisans d’une herméneutique de la continuité des intentions mauvaises : selon lui, ils sont « persuadés d’être les seuls à être purs, rejettent ceux qu’ils considèrent comme impurs et veulent même les faire disparaître (…) rejettent les autres ». Des propos qui transpirent l’amour du prochain… « Pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la Foi » (Saint Paul, Galates 6-10) ? Connaît pas.

Mais ce qui énerve le plus le Père Ayliès, c’est de sentir que son combat pour protestantiser notre sainte mère, l’Eglise catholique, est en train d’être perdu. Et il raison sur ce point : en France, 1 séminariste sur 4 se destine à être prêtre dans la forme extraordinaire. « La génération qui a fait Vatican 2 – prêtres et laïcs – passent pour des « has been ». Je crains que la hiérarchie de l’Église ne veuille plus d’une génération de contestation, mais de composition. » Quand on voit le résultat de la contestation chez les Anglicans (des scissions à venir entre les « Eglises » du Nord, progressistes et celles du Sud, plus traditionnelles, une hémorragie des fidèles dont plusieurs centaines de milliers ont déjà rejoint l’Eglise catholique, le scandale permanent avec des « évêques » femmes et homosexuels pratiquants, mais pas que leur Foi…), on en vient à se demander si les intentions des tenants du progressisme comme ce prêtre ne sont pas destructrices.

Rééduquer les « tradis »

Selon le Père Ayliès, les prêtres de l’Institut du Bon Pasteur « auraient dû suivre des stages de « reformation’ » car « ils continuent à répandre la même haine contre Vatican 2″. Quand les professionnels de la subversion sont aussi des spécialistes de l’inversion accusatoire… » Si aujourd’hui un pasteur protestant se convertissait et demandait à devenir prêtre catholique, il devrait repasser par le séminaire. Pourquoi pas les tradis. » Autrement dit, « les tradis » ne sont pas catholiques (tout comme l’Eglise d’avant 1962) et il y a urgence à préparer leur cœur à la conversion. L’insuffisance fait parfois bon ménage avec la suffisance !

Prions pour la conversion de ce prêtre, prions pour notre conversion !

Arthur Leroy