25 janvier 2010

[Francis Serra - Golias] La face cachée de Thiberville (Eure): la théologie politique de l’Abbé Michel

SOURCE - Francis Serra - Golias - 25 janvier 2010

La résistance du curé et des fidèles de Thiberville (dans le diocèse d’Evreux) à la mutation du premier, l’abbé Francis Michel, a largement défrayé la chronique. En fait l’abbé Michel a imposé à un secteur paroissial du diocèse ses vues traditionnelles faisant fuir nombre de catholiques, à l’évidence incommodés par ce type de catholicisme.

Force est de reconnaître qu’il était nécessaire de faire le ménage. L’évêque du lieu, Mgr Nourrichard s’y est donc résolu. Au prix d’une tension et d’un conflit instrumentalisés par les réseaux traditionalistes. Cependant tout n’a pas été forcément dit dans cette affaire. En particulier ses arrières plans politiques. Nous en livrons quelques aperçus !

Petit rappel

Le 21 janvier n’est pas un jour comme les autres pour les intégristes et les traditionalistes. C’est en effet la commémoration de la mort de Louis XVI en 1793. D’ailleurs, cette année, comme nous l’apprend le bulletin « Pro liturgia », un évêque, Mgr Renaud de Dinechin, auxiliaire de Paris, a célébré une messe en mémoire du roi en latin (mais selon la forme « ordinaire » et non l’ancienne liturgie !).

Le sermon du curé de Thiberville ou l’hommage à Louis XVI, roi très chrétien

Quant à l’abbé Michel de la paroisse de Thiberville on lui doit un sermon tonitruant pour cette même occasion. Pêchée sur le site royaliste (traditionaliste) « La Question ». Tout un programme en vérité. Qui éclaire sous son vrai jour l’affaire de Thiberville. Citons-en un extrait :
« Voilà donc mes frères la raison fondamentale de notre rassemblement : nous souvenir que Louis XVI est mort avant toute chose parce qu’il était un Roi chrétien. C’est encore le même Pie VI qui le dit très clairement : « Et qui pourra jamais douter que ce monarque n’ait été principalement immolé en haine de la Foi et par un esprit de fureur contre les dogmes catholiques ». Je crois mes frères qu’il convient aussi d’y associer tous les béatifiés, les canonisés mais aussi la foule des sans nom, sans-grade qui ont été fusillés, guillotinées, massacrés, brûlés, noyés pour la Foi catholique. Alors mes frères souvenons nous que si la France catholique et royale est née dans l’eau sainte du baptême à Reims, la France républicaine et laïque est née dans un bain de sang impur, dans la haine et la terreur de la révolution (...) Il est aujourd’hui de bon ton de parler du « devoir de mémoire », de « repentance », et de rappeler images à l’appui grâce à la télévision, les rafles, les camps, les exterminations… Ah ! mes frères ! comme je regrette que la télévision n’ait été inventée dès 1789 pour que nous puissions voir aujourd’hui tous ces martyrs de Compiègne, de Valenciennes, d’Arras, d’Orange, d’Angers, d’Avrillé, de Vannes, de Laval, des Petits et Grands Ducs, de Paris, toute cette cohorte d’évêques, de prêtres, de religieuses, d’hommes et de femmes et même d’enfants massacrés pour la Foi… Cet immense cortège de manants en sabots, cet immense cortège de « Manants du Roi » pour parler comme La Varende. Comme je regrette que nous puissions ni voir ni entendre notre Roi aimé Louis XVI montant à l’échafaud s’avancer vers la foule et s’écrier : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France ». Ne croirait-on pas entendre Notre Seigneur lui-même dire à son Père : « Père, pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… ». Oh ! mes frères, devant les sublimes paroles de Louis XVI face à la mort comment ne pas crier de bouche et de coeur : « Vive le Roi ! ». Hélas les bourreaux ont fait leur besogne… la tête de Louis XVI est tombée, le sang dit-on a giclé très loin et, depuis, c’est toute l’histoire de la France qui en est marquée ».
Restons-en là ! Cela parle déjà assez. Faut-il ajouter encore un commentaire ? La théologie politique de l’abbé Francis Michel et de ses affidés n’est pas la nôtre. Pas plus que sa relecture de l’Histoire.

Nous sommes très loin de l’Évangile et de la véritable tradition chrétienne.