21 septembre 2009

[Le Progrès] Rentrée « à l'ancienne » à l'école Sainte-Catherine de Sienne d'Unieux

SOURCE - Le Progrès - 21 septembre 2009


Une cinquante d'enfants sont scolarisés au Prieuré St-François-Régis, un établissement administré par la Fraternité saint Pie X. Une toute petite communauté installée dans le château Holtzer

Blouse marine et mocassins de rigueur pour les 51 enfants de cette petite école privée, administrée par la Fraternité saint Pie X, pour lesquels la fin des vacances a sonné cette semaine.

Sur le perron, l'abbé Mérel, les bras croisés. Un homme discret. Il est le responsable du Prieuré Saint-François-Régis. Une toute petite communauté installée dans le joli château Holtzer à Unieux. Ils sont trois prêtres et cinq religieuses. Pour eux aussi, les vacances sont terminées. Depuis cette semaine, ils accueillent une cinquantaine de petites têtes blondes, dans cette école hors contrat, mais sous contrôle de l'Education nationale. Nous sommes jeudi matin. La cloche vient de sonner. Les enfants sont en rang dans la cour. Il n'y a pas un bruit. L'abbé Mérel, la quarantaine tout juste, est impassible dans sa soutane noire. Dans un silence presque religieux, les enfants entrent dans leur salle de classe, précédés par leur institutrice. Elles sont quatre à assurer l'enseignement à l'école Sainte-Catherine-de-Sienne. Deux jeunes religieuses et deux jeunes femmes laïques. Dans la très belle salle de classe du château au parquet en chêne, on entend à peine quelques rires d'enfants qui s'installent. Des rires qui contrastent avec la rigueur très prononcée de l'établissement. Rigueur, certes, mais pas austérité. Car si la journée commence par une prière de consécration à l'Enfant Jésus de Prague, elle va très vite s'enchaîner avec une leçon de français pour la classe double des CM1 et CM2. Au tableau noir, un texte : « Le chasseur et son chien ». L'institutrice interroge ; les réponses des enfants s'enchaînent de façon très spontanée. Mais ici, pas question de répondre sans lever le doigt.

On frappe. L'abbé Mérel entrouvre la porte. Les enfants se lèvent. La discipline est la règle d'or de la maison. Comme la tenue vestimentaire.

Plutôt que l'uniforme, l'abbé Mérel préfère parler des blouses. Elles sont d'ailleurs fournies aux élèves. Marine uni pour les petits garçons ; vichy bleu et blanc avec un large col brodé pour les petites filles. C'est la règle, pour que tous soient sur le même pied d'égalité, explique l'abbé. Car ici, même si le coût de la scolarité est élevé, les familles ne sont pas forcément toutes aisées et le problème d'argent ne doit pas être un obstacle à la scolarité. C'est aussi écrit dans le règlement. Alors pourquoi des parents choisissent-ils de confier leurs enfants à cette petite école presque hors du temps ?

«Certains recherchent ce qu'ils ont connu plus jeunes, l'ordre dans le bon sens du terme, la rigueur, la discipline. Mais aussi pour l'enseignement qui est chez nous d'un bon niveau et qui a fait ses preuves. Enfin, pour l'enseignement religieux traditionnel », explique l'abbé. Car, outre la prière du matin, il y a également celle de midi et celle du soir pour la vingtaine de petits internes.

C'est aussi sans compter avec les temps de prière plus importants : le lundi et le mardi où l'on dit le chapelet ; le jeudi avec le salut du Saint-Sacrement et le vendredi avec une messe d'école en latin et un sermon. Sans oublier l'enseignement du catéchisme, de l'histoire Sainte et de la Liturgie.

Ici, les enfants sont même encouragés à se confesser. « Ce n'est pas une obligation, c'est un acte personnel », affirme l'abbé Mérel.

Dans l'immense parc du château Holtzer, l'heure de la récréation est un vrai moment de détente pour les petits écoliers. On court, on rit beaucoup aussi. La joie, la bonne humeur : des valeurs que défend au quotidien l'école Sainte-Catherine-de-Sienne d'Unieux, au même titre que le respect de l'autre, la charité ou l'obéissance.

Frédéric Paillas


Petit règlement à usage interne

A l'école Sainte-Catherine-de-Sienne, le règlement est formel : cheveux courts pour les garçons et cheveux attachés pour les filles, qui doivent porter uniquement des jupes. Les chaussures de sport sont interdites. Seules les chaussures de ville ou les mocassins sont autorisés. Le port de la blouse est obligatoire. Dans chaque classe, en fin de semaine, le directeur de l'établissement remet une médaille à l'enfant le plus méritant, pour ses efforts et une médaille pour l'enfant le plus méritant de l'école.

F. P.