28 février 2009





Communiqué de presse du CRIF à propos de la récente déclaration de Mr Williamson
28 février 2009 - desinfos.com
Le CRIF considère que la récente déclaration de M. Williamson, rapportée par l’agence Zenit, est un non-événement. Il y fait ses excuses à l’Eglise et aux familles des victimes de « l’injustice » nazie. Il n’y renie nullement les déclarations négationnistes qu’il proclame depuis une vingtaine d’années, et qui n’avaient pas jusque là beaucoup ému ni les dirigeants de la Fraternité Saint Pie X, ni les membres de la commission Ecclesia Dei.
Le CRIF rappelle que dans le passé M. Williamson s’était aussi exprimé sur les Juifs et leur recherche du pouvoir, sur le mythe des attentats du 11 septembre, sur l’infériorité des femmes…
Le CRIF est conscient que les relations entre Juifs et Catholiques, qui ont pris un nouveau départ après Nostra Aetate, sont au centre du rejet de Vatican II par des franges intégristes. Heureux de voir que ces opinions sont aujourd’hui ultra minoritaires dans l’Eglise catholique, le CRIF appelle à la continuation du dialogue.






Les excuses de Williamson sont un premier pas, dit son supérieur
28/02/2009 - Reuters - lexpress.fr
BERLIN - L'évêque français Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, estime que les excuses formulées par l'évêque négationniste Richard Williamson sont bienvenues, et espère qu'il gardera désormais le silence.

L'évêque français Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, estime que les excuses formulées par l'évêque négationniste Richard Williamson (photo) sont bienvenues, et espère qu'il gardera désormais le silence. (Reuters/Luke MacGregor)
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est un groupe catholique ultraconservateur, dont le Britannique Williamson est également membre. Le pape Benoît XVI a décidé en janvier de réintégrer quatre membres de cette fraternité, dont Williamson, au sein de l'Eglise.
La décision du pape a fait scandale, Williamson ayant auparavant minimisé l'ampleur du génocide juif durant la Deuxième Guerre mondiale et nié l'existence des chambres à gaz.
Dans une interview accordée à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Fellay estime que les excuses de Williamson sont sincères.
"Il s'agit d'une première demande de pardon et d'un pas important dans la bonne direction", déclare Fellay.
L'évêque britannique a publié jeudi un communiqué dans lequel il "demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui ont été honnêtement scandalisées par ce (qu'il a) dit".
Vendredi, le Vatican a rejeté ces excuses et estimé qu'elles ne répondaient pas à ses exigences de rétractation complète.
Fellay, qui répète dans son interview que Williamson a nui à la Fraternité, tente de se distancier de l'évêque controversé.
Prié d'expliquer pourquoi le mouvement n'excluait pas Williamson, il a répondu: "S'il nie l'Holocauste une nouvelle fois, c'est ce qui arrivera. Il vaut probablement mieux qu'il se taise et qu'il reste dans son coin."
De l'avis de Fellay, il est peu probable que le Vatican décide d'excommunier à nouveau le Britannique.
Madeline Chambers, version française Gregory Schwartz






La FSSPX doit-elle désormais reconnaître Vatican II ?
2009-02-28 - Ennemond - leforumcatholique.org
Les médias servent ceux qui veulent faire arrêter toute discussion entre le Saint-Siège et la FSSPX. Voici un bon exemple du quotidien suisse le Courrier. A propos de la reconnaissance de Vatican II, le journaliste demande à Mgr Fellay si « La Fraternité est prête à franchir ce pas ? ». Mgr Fellay répond : « Non, le Vatican a reconnu la nécessité d'entretiens préalables afin de traiter des questions de fond provenant justement du concile Vatican II. »

Ce que veut avant tout dire Mgr Fellay, c’est que l’heure n’est pas à cette reconnaissance mais aux discussions doctrinales prévues par le texte du cardinal Re du 21 janvier afin de faire publiquement lumière sur le Concile. Il faut le clarifier.

Mais le journaliste a bien choisi son titre qui n’est pas en soi faux (« pas prêt ») mais qui est très tendancieux car il a plusieurs sens ! L’AFP n’a pas perdu son temps. Elle se lance dans la transformation et ne site que le « non » dans son article. On ne s’étonnera donc pas que Denis Crouan, à la traîne, s’enthousiasme de trouver cette petite miette transformée pour gloser.

Alors reconnaissance de Vatican II ou pas ? Les journalistes vous diront « oui », preuve en est la note de la Secrétairerie d’État qui exige la reconnaissance du Concile comme préalable. C’est l’allégeance à ce que le cardinal Ratzinger dénonçait : le super-dogme. Mais ce texte de la Secrétairerie d’État est très différent de celui du cardinal Re qui se contente de parler de « discussions nécessaires ».

Quand on sait que la levée d’excommunication est un geste personnel du pape, on peut légitimement s’interroger sur cette « note de la Secrétairerie d’État » à laquelle les rangs de chrétiens de gauche se sont accrochées comme à un radeau. Vient-elle vraiment du pape ? Ou, plus vraisemblablement, est-elle imposée par les rangs progressistes de la Curie ? Notons simplement qu’elle a été diffusée par la salle de presse du Vatican dont le porte-parole a violemment mis en cause le cardinal Castrillon Hoyos qui, lui-même, ne recoure même plus à ses services pour sa propre correspondance.


[AFP - L'Express] Le supérieur de la Fraternité Saint Pie X exclura Williamson s'il nie encore l'Holocauste

SOURCE - AFP - L'Express - 28 février 2009

BERLIN - Le supérieur général de la communauté intégriste de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay, a déclaré que l'évêque Richard Williamson en serait exclu s'il réitère ses propos négationnistes, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi.

"S'il se tait, s'il reste dans un coin, alors c'est vraisemblablement mieux pour tout le monde. Je souhaite qu'il disparaisse de la vie publique pour un bon moment", dit Mgr Fellay dans cette interview, prévenant qu'il exclura Mgr Williamson de la Fraternité "s'il recommence à nier l'Holocauste".

Mgr Fellay juge que les regrets exprimés par Mgr Williamson dans une lettre publiée jeudi sont "en tout état de cause une première demande de pardon, ainsi qu'un pas important dans la bonne direction".
"On peut toujours souhaiter une meilleure formulation. Toujours est-il que cette demande de pardon est sincère, que le fait qu'il ait retiré ses propos est réel", poursuit-il.

"Il nous a fait du mal et a sali notre réputation. Nous prenons clairement nos distances d'avec lui", affirme-t-il encore.

Mgr Fellay avait déjà demandé à l'évêque Williamson de revenir sur ses propos négationnistes, lui avait interdit de faire des apparitions publiques sans son accord et l'avait relevé de sa charge de directeur au séminaire de La Reja, près de Buenos Aires, en Argentine.

Mgr Williamson a fait part jeudi de regrets tardifs pour ses déclarations. Mais ceux-ci ont été jugé insatisfaisants par le Vatican.

Mgr Fellay et Mgr Williamson sont deux des quatre évêques dont l'excommunication a été levée par le Vatican en janvier. Cette décision a suscité une énorme polémique, en raison des propos négationnistes tenus par Mgr Williamson.

[Jean Sévillia - L'Homme Nouveau] Excommunication médiatique

SOURCE - Jean Sévillia - L'Homme Nouveau - 28 février 2009

Dans son numéro du 12 février 2009, un hebdomadaire grand public – « le poids des mots, le choc des photos » – publie un sondage sur « l’Affaire » : la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X.

Tout a été dit, ici ou ailleurs, pour analyser comment cette histoire s’est transformée en cas d’école. Contre ce qui était, au départ, une mesure de pacification voulue par Benoît XVI, des réseaux bien organisés ont fait jouer les armes classiques de la manipulation et de l’intimidation : amalgame (à partir d’un scandale en effet intolérable), diabolisation (visant par capillarité toute forme de traditionalisme), hystérie médiatique (cherchant à faire monter la tension afin de dresser des clivages irréversibles), violence mimétique (dirigée contre le pape). Il faut convenir que la manœuvre a parfaitement réussi, du fait des divisions de la Curie sur ce dossier, du fossé entre la culture de l’Eglise et les méthodes de l’époque, de la terrifiante lâcheté de beaucoup, mais aussi du fait que certains, après vingt ou trente ans d’errance, n’ont aucune envie de se soumettre à la moindre autorité, pas même à celle de la vérité et de la charité. Mais passons.

D’après ce sondage, 70 % des Français ont désapprouvé la décision du pape. Vu la façon dont l’acte pontifical a été présenté et expliqué par la télévision, la radio, les journaux, Internet et au comptoir des bistrots, le contraire eût été étonnant. Par parenthèse, on ne sait pourquoi – ou on le sait trop bien – pourquoi tous les citoyens auraient à se prononcer sur une question qui ne concerne que les catholiques. Car là, justement, le sondage contient une surprise : 41 % des pratiquants approuvent le pape quant à la levée des excommunications – pourcentage considérable, si l’on songe aux préjugés véhiculés sur le sujet –, tandis que 60 % d’entre eux acquiescent à la libéralisation de « la messe en latin » (pour parler comme le journal). Conclusion heureuse : les cathos résistent plutôt mieux que les autres à la pression médiatique.

Jean Sévillia

27 février 2009





Les excuses de Mgr Williamson ne respectent pas les exigences du Vatican
Déclaration du porte-parole du Saint-Siège
27-02-2009 - Anita Bourdin - zenit.org
ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) - La lettre d'excuses de Mgr Richard Williamson écrite depuis Londres, hier, 26 février, ne satisfait pas le Saint-Siège, indique le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège : elle n'est pas adressée au pape et ne respecte pas ce qui lui avait été demandé. « Il ne s'agit pas, a fait observer le P. Lombardi, d'une lettre adressée au Saint-Père, ou à la Commission Ecclesia Dei. La « déclaration » de l'évêque ne semble pas respecter les conditions établies dans la Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février 2009, où l'on disait qu'il devrait aussi prendre ses distances de façon absolument sans équivoque et publique, par rapport à ses positions concernant la Shoah ».
Dans sa déclaration du 26 février, Mgr Williamson disait avoir conscience des « lourdes conséquences » de ses déclarations qu'il déclare « regretter » en raison du « mal » fait à « l'Eglise » et aux « survivants » et aux « familles des victimes » de ce qu'il appelle « l'injustice sous le Troisième Reich ».
La Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février, publiée à la Une de L'Oservatore Romano du 5 février, demandait des excuses « sans équivoque » et « publiques » (cf. Zenit du 4 février 2009).
S'il voulait un jour pouvoir exercer un ministère d'évêque dans l'Eglise catholique, Mgr Williamson devrait, entre autres, rejeter publiquement et sans équivoque ses positions sur la Shoah, indiquait la « Note de la Secrétairerie d'Etat que la levée de l'excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X et sur les déclarations négationnistes de Mgr Williamson ».
La Note précisait aussi que le pape Benoît XVI n'avait pas été mis au courant des positions de Mgr Williamson avant la levée de l'excommunication qui frappait encore les quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, contre la volonté expresse de Jean-Paul II.
Dans une interview donnée en novembre à la télévision suédoise, Mgr Williamson a nié l'existence des chambres à gaz et l'extermination de 6 millions de juifs par le régime nazi. Il disait textuellement : « Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...), que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz ».
Benoît XVI a condamné à plusieurs reprises toute forme d'antisémitisme, de « négationnisme » ou de « réductionnisme » quant à l'horreur de la Shoah, notamment, lors de l'audience générale du 28 janvier dernier, et lors de l'audience aux autorités juives majeures d'Amérique du Nord, le 12 février (cf. Zenit des 28 janvier 2009 et 12 février 2009).
Auparavant le pape avait tenu des propos sans équivoques à la synagogue de Cologne, à Auschwitz. Quatre de ces discours sont disponibles en vidéo sur YouTube (pour la traduction française cf. H2onews.org)
Anita S. Bourdin


[Le Figaro] L'étau se resserre autour de Mgr Williamson

SOURCE - Le Figaro - 27 février 2009

L'Allemagne pourrait émettre un mandat d'arrêt européen contre l'évêque lefebvriste et négationniste et le Vatican exige qu'il se rétracte.

L'affaire Williamson, qui ­ébranle l'Église catholique depuis le 21 janvier dernier, semble sur le point de connaître des développements judiciaires. Vendredi, la ministre allemande de la Justice, Brigitte Zypries, a en effet affirmé que «l'Allemagne pourrait émettre un mandat d'arrêt européen» contre l'évêque lefebvriste. Dans ce cas de figure, Berlin devrait s'appuyer sur de nouvelles dispositions européennes qui, adoptées en 2007, répriment par une peine de trois ans de prison les personnes reconnues coupables d'avoir nié la Shoah ou le génocide rwandais. «Je signale que dans la plupart des États européens, le négationnisme peut être poursuivi», a même averti Jacques Barrot, commissaire européen à la Justice.
 
Intervenant quarante-huit heures après l'arrivée de Richard Williamson sur le sol britannique, ce raidissement des autorités européennes fait suite à la diffusion, fin janvier, d'une interview télévisée dans laquelle l'évêque remet en question le nombre des victimes de la Shoah et nie que des juifs ont été tués dans les chambres à gaz. Devant le tollé international suscité par ses propos, Williamson a été contraint cette semaine de quitter l'Argentine. Jeudi, il a en outre écrit au Vatican pour «demander pardon devant Dieu à toutes les âmes qui se sont senties honnêtement scandalisées par ce qu'(il a) dit.» Sans renier le fond de ses propos, l'évêque ajoute dans le même courrier : «Si j'avais su avant tout le mal et les blessures que cela a provoqués, en particulier envers l'Église mais aussi envers les survivants et les proches des victimes de l'injustice du IIIe Reich, je ne l'aurais pas fait.»
«Antisémite convaincu»
Jugeant ces excuses insuffisantes, le Vatican a exigé vendredi qu'il se rétracte «de façon absolue et sans équivoque», avant d'être de nouveau admis au sein de l'Église. Le porte-parole Federico Lombardi a en effet souligné que la lettre de regrets de Richard Williamson «ne semble pas respecter les conditions» formulées le 4 février par le Vatican, selon lequel l'évêque «devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah». En outre cette lettre, diffusée par l'agence de presse catholique Zenit, «n'est pas adressée au Saint-Père ni à la commission Ecclesia Dei», chargée par le Vatican de négocier avec les intégristes, a ajouté le père Lombardi.
 
De leur côté, des dirigeants des communautés juives d'Allemagne et d'Italie ainsi que des représentants d'associations catholiques ont estimé vendredi que les «regrets» de l'évêque intégriste ne changeaient rien à ses idées. «En omettant de retirer clairement ses mensonges outranciers, Williamson a une nouvelle fois montré qu'il est un antisémite convaincu et un négationniste incorrigible», a jugé dans un communiqué Charlotte Knobloch, présidente du conseil central des juifs d'Allemagne.
 
Richard Williamson est l'un des quatre prélats de la Fraternité Saint Pie X dont le Pape a levé l'excommunication le 21 janvier dernier. Depuis, le Vatican a assuré que Benoît XVI, très attaché aux relations avec le judaïsme, ignorait les positions de Williamson lorsqu'il a pris sa décision. Il doit effectuer en mai un voyage en Israël.




La Fraternité Pie X (intégriste) pas prête à reconnaître Vatican II (Fellay)
27 fév 2009 - AFP - la-croix.com
GENÈVE - Le supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay a assuré que sa communauté n'était pas prête à reconnaître Vatican II, comme le réclame l'Eglise pour reconnaître pleinement la communauté intégriste après la levée de l'excommunication de quatre évêques. A la question "la Fraternité est-elle prête à reconnaître Vatican II", Mgr Fellay, successeur du fondateur de la mouvance intégriste Monseigneur Lefebvre, a répondu "non", dans un entretien au quotidien genevois Le Courrier paru jeudi.
"Le Vatican a reconnu la nécessité d'entretiens préalables afin de traiter des questions de fond provenant justement du concile Vatican II. Faire de la reconnaissance du concile une condition préalable, c'est mettre la charrue avant les boeufs", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs émis l'espoir que l'Eglise catholique revienne sur les acquis de Vatican II. "Ces acquis sont de pures pertes: les fruits du concile ont été de vider les séminaires, les noviciats et les églises", a-t-il insisté.
Mgr Fellay est l'un des quatre évêques dont l'excommunication a été levée fin janvier par le pape Benoît XVI, avec Mgr Richard Williamson dont les propos négationnistes ont provoqué un tollé général.
Après ce geste, les autorités de l'Eglise catholique avaient exigé de la communauté intégriste "la totale adhésion à la doctrine et à la discipline de l'Eglise". Les derniers propos de Mgr Fellay jettent une ombre sur cette demande.
Mgr Fellay avait déjà expliqué juste après la levée de l'excommunication qu'il admettait les conciles "jusqu'à Vatican I" (1869-70 instituant l'infaillibilité papale) mais avait "des réserves" concernant Vatican II (1962-65) qui ouvre l'Eglise sur le monde et met fin au dogme du peuple juif "déicide".
Or une note du Vatican datée du 4 février précise que "la pleine reconnaissance du concile Vatican II et du magistère des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul 1er, Jean-Paul II et Benoît XVI est la condition indispensable à la reconnaissance de la Fraternité Saint Pie X".






Évêque négationniste: le Vatican pas satisfait
27/02/2009 - Jean-Christophe Wasner - liberation.fr
Le Saint-Siège réclame des excuses publiques et «sans équivoque» de l'évêque Williamson.

Il y avait eu un loupé de communication avec la levée de l'excommunication de l'évêque intégriste Richard Williamson, quelques jours après qu'il ait tenu des propos négationnistes. Les critiques avaient plu, de tous les côtés. Depuis le Vatican tente de rattraper son erreur et prend toutes les précautions possibles quand il s'agit du dossier.
Dernier événement en date: le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi, critique les regrets formulés jeudi par le prélat négationniste. Regrets qui ne correspondent pas à l'exigence qui lui a été faite de les retirer «sans équivoque et publiquement».
L'évêque Williamson, arrivé mercredi à Londres en provenance d'Argentine où il a été déclaré persona non grata, avaient demandé jeudi «pardon devant Dieu» à tous ceux qu'il a blessés pour ses déclarations. Problème, dans cette lettre, il n'est jamais fait explicitement référence à la Shoah et aux juifs, mais «aux survivants et aux parents des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich».
D'où la réaction du Vatican pour qui la lettre de regrets de Richard Williamson «ne semble pas respecter les conditions» formulées le 4 février, selon lequel l’évêque «devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah»
Autre argument avancé par le Saint-Siège, cette lettre «n’est pas adressée au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei», chargée par le Vatican de négocier avec les intégristes, a relevé le père Lombardi.
L’agence de presse catholique Zenit, qui a diffusé la lettre de l'évêque intégriste, affirmait pourtant jeudi avoir reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.
En bref, après le loupé qui a déclenché la polémique, le Vatican marche sur des oeufs et il n'est plus question de laisser passer une seule ambigüité sur son comportement qui puisse prêter le flanc à la critique.






Le Vatican juge insuffisante la déclaration de Mgr Williamson
27/02/2009 - AFP - la-croix.com
Les regrets formulés par l'évêque intégriste Richard Williamson pour ses propos négationnistes ne correspondent pas à l'exigence qui lui a été présentée de les retirer "sans équivoque et publiquement", estime le porte-parole du Saint-Siège

La demande de pardon de Mgr Williamson pour ses propos négationnistes "ne semble pas respecter les conditions établies par la Note de la Secrétairerie d'Etat du 4 février 2009, disant qu'il "devra aussi prendre ses distances d’une manière absolument sans équivoque et publique par rapport à ses positions concernant la Shoah"", selon le porte-parole du Saint-Siège.

Le P. Federico Lombardi a précisé vendredi 27 février "qu'il ne s'agit pas d'une lettre adressée au Saint-Père ou à la Commission Ecclesia Dei".

Jeudi soir, Mgr Richard Williamson avait demandé pardon pour les propos négationnistes qu’il avait tenus sur une chaîne de télévision suédoise, à la demande, selon ses mots, du pape et de son supérieur, Mgr Fellay.

"Je peux affirmer en toute sincérité que je regrette d’avoir fait cette déclaration et que, si j’avais su par avance le dérangement et la douleur qu’elles ont provoqués, notamment à l’Église, mais aussi aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich, je ne l’aurais pas fait", écrivait-il, demandant pardon "devant Dieu à toutes les âmes qui ont été à juste titre scandalisées de mes paroles". Vives critiques en Allemagne
Insuffisante pour le Vatican, cette déclaration a été vivement critiquée en Allemagne, tant par la communauté juive que par des responsables catholiques. "Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables", a déclaré Dieter Graumann, vice-président du Conseil central des juifs d'Allemagne, sur le site Internet du Handelsblatt.

Pour Hans Joachim Meyer, président du Comité central des catholiques allemands (ZdK), les excuses de Mgr Williamson ne sont "en aucun cas satisfaisantes". "Une telle personne n'a pas le droit d'assumer des responsabilités" au sein de l'Eglise.

La commission européenne a pour sa part lancé un avertissement à Mgr Williamson. "Je signale que dans la plupart des Etats, le négationnisme peut être poursuivi. Les juridictions nationales sont compétentes pour condamner le négationnisme", a souligné vendredi 27 février le commissaire européen à la justice Jacques M. Barrot lors d'un point presse à l'issue d'une réunion des ministres de la justice européens. "Si Mgr Williamson tient des propos négationnistes en France, il relève de la loi française qui punit le négationnisme".

Mis en demeure de quitter l'Argentine en raison de ses thèses négationnistes, Mgr Williamson est arrivé mercredi 25 février à Londres, mais le mystère reste entier sur ses intentions futures. "J'espère que les membres de la Fraternité Saint-Pie-X ne partagent pas ses points de vue. Ce serait grave", a ajouté le commissaire. La-croix.com avec AFP






Le Vatican juge insuffisantes les excuses de Mgr Williamson
27.02.09 - AFP - lemonde.fr
Le Vatican a estimé, vendredi 27 février, que les excuses formulées par l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui a nié l'existence des chambres à gaz et l'ampleur de la Shoah, restaient en deçà de la rétractation publique complète exigée de lui par le Saint-Siège. Le Vatican diffuse ce communiqué au lendemain d'une déclaration par laquelle l'évêque britannique a dit regretter le tort qu'avaient causé ses propos. La Commission européenne a par ailleurs averti l'évêque que ses thèses négationnistes constituent un délit dans plusieurs pays, même s'il peut circuler librement dans l'Union européenne. "Je signale que dans la plupart des Etats, le négationnisme peut être poursuivi. Les juridictions nationales sont compétentes pour condamner le négationnisme", a souligné le commissaire européen à la justice, Jacques M. Barrot, lors d'un point presse à l'issue d'une réunion des ministres de la justice européens.

Il a toutefois souligné que la loi européenne approuvée le 28 novembre 2008, qui punit pénalement, sous certaines conditions, l'apologie du négationnisme comme incitation à la haine raciale, ne pouvait pas encore être appliquée car elle doit encore être transposée dans les législations nationales.






Négationnisme : Williamson fait un mea culpa a minima
27/02/2009 - Jean-Marie Guénois - lefigaro.fr
Dans une lettre , l'évêque intégriste demande «pardon devant Dieu» pour ses déclarations, sans revenir explicitement sur ses propos négationnistes. Insuffisant, juge le Vatican. Le feuilleton Williamson continue. L'évêque lefebvriste, expulsé d'Argentine à la suite de ses propos négationnistes, vient d'écrire une lettre à la commission Ecclesia Dei, le service du Vatican chargé du dossier intégriste, pour «demander pardon devant Dieu à toutes les âmes qui se sont senties honnêtement scandalisées par ce qu'[il a] dit».
Ce qu'il a dit est internationalement connu. Le 21 janvier, jour où Benoît XVI faisait officiellement signer le décret de levée des excommunications frappant les quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 - dont Mgr Ri­chard Williamson - une interview de ce dernier était diffusée par une télévision suédoise. Il y minimisait le nombre de victimes de la Shoah et niait que des Juifs aient été tués dans des chambres à gaz. Ce qui provoqua une polémique mondiale.
Dans le document diffusé jeudi, l'évêque britannique qui est arrivé mercredi à Londres, ne répond toujours pas sur le fond. «Non-historien» il reconnaît simplement avoir fait part d'une «opinion» qu'il s'est forgée «il y a vingt ans, sur la base de preuves alors disponibles mais rarement exprimées en public».
«Regrets sincères»
Il ne dit pas non plus avoir changé d'avis. Déjà sommé de revenir sur sa position, il a effectivement prévenu qu'il se donnait le temps de se documenter et changerait de vue s'il trouvait des éléments probants à ses yeux. «Le Saint-Père et mon supérieur (Mgr Bernard Fellay, NDLR) m'ont demandé de reconsidérer les déclarations que j'ai faites à la télévision suédoise», a-t-il écrit.
Le propos de cette lettre revient donc à «regretter» une seconde fois ses affirmations. Non en raison de leur contenu mais pour leurs «graves conséquences». Il ne se serait pas exprimé, assure-t-il «s'il avait su à l'avance le mal et la douleur qu'elles ont provoqués, surtout à l'Église» et, mention nouvelle, «aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi les injustices du IIIe Reich».
Autre nouveauté, l'évêque dit assumer toute «la peine» provoquée par cette affaire. «Les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint Pie X m'ont convaincu d'être responsable de la douleur qui s'est ensuivie, écrit-il. Comme a affirmé le Saint-Père, tout acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité.»
Des regrets que le Vatican juge insuffisants. Le porte-parole Federico Lombardi a souligné vendredi que la lettre de Richard Williamson «ne semble pas respecter les conditions» formulées le 4 février par le Vatican, selon lequel l'évêque «devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah».
En outre, ce document n'a pas été diffusé par le Vatican mais par l'agence de presse Zenit - contrôlée par le réseau laïc des Légionnaires du Christ - à qui le cardinal Castrillon Hoyos, responsable de la commission Ecclesia Dei, aurait remis la lettre. Il est vrai que le directeur de la salle de presse du Saint-Siège - le canal officiel d'information - le jésuite Federico Lombardi, avait publiquement critiqué la gestion de cette affaire par le cardinal Castrillon Hoyos.






Les évêques d’Angleterre rappellent le statut de Mgr Williamson
27/02/2009 - Anita Bourdin - zenit.org
ROME, Vendredi 27 février 2009 (ZENIT.org) -  Un porte-parole des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a précisé au moment de l'arrivée de l'évêque lefebvriste Richard Williamson dans sa patrie : « Richard Williamson n'est pas et n'a jamais été un évêque catholique romain, bien que les media affirment le contraire ». Ils soulignent qu'il est suspens a divinis depuis 20 ans : « Il n'a pas le droit de célébrer les sacrements dans une église catholique, même la messe, ni de prêcher » (cf. Zenit du 26 février).
Et de préciser le statut juridique de Mgr Williamson : « Il est membre de la Société Saint-Pie X, qui n'est pas en pleine communion avec l'Eglise catholique. Son ordination épiscopale a été illicite et n'est pas reconnue par l'Eglise catholique ».
« Plus encore, indique ce communiqué, l'Eglise catholique a condamné ses vues déclarées sur l'Holocauste. Ces opinions n'ont rien à faire dans l'Eglise et sont contraires à l'enseignement de l'Eglise ».
Dans sa Note du 4 février 2009, la Secrétarerie d'Etat avait également rappelé que les évêques disciples de Mgr Marcel Lefebvre ne dépendent pas juridiquement de l'autorité du Siège apostolique. Autrement dit, la levée de l'excommunication ne signifie pas la « réintégration » juridique ni la « réhabilitation ».
La porte a été « ouverte » au dialogue, par la levée de l'excommunication, a indiqué récemment un responsale du Vatican, mais la Note de la secrétairerie d'Etat du 4 février 2009 a indiqué les jalons du chemin à parcourir pour la réconciliation, notamment Vatican II, et Nostra Aetate, et une position claire quant à la Shoah.
Anita S. Bourdin






Williamson : enfin des excuses
27.02.09 - Constance de Buor - lavie.fr
Il a fini par demander pardon. Au cœur  d'une polémique mondiale, depuis la diffusion, le 22 janvier à la télévision suédoise, d'un entretien dans lequel il mettait en cause l'existence de chambres à gaz dans les camps de la mort, Richard Williamson, évêque de la Fraternité Saint-Pie-X avait récidivé le 9 février dans le magazine allemand Der Spiegel. « Si je trouve des preuves alors je rectifierai [les propos tenus] mais cela prendra du temps »,  affirmait-il, alors que Rome lui avait demandé quelques jours plus tôt de « prendre sans équivoque et publiquement ses distances » avec ses déclarations sur la Shoah.

Si l'évêque lefebvriste, dont l'excommunication a été levée comme celle des trois autres évêques lefebvristes, n'est toujours pas revenu sur le fond de ses propos, il a fini par présenter ses excuses dans une lettre à la Commission pontificale Ecclesia Dei (chargée des discussions avec les lefebvristes) publiée le 26 février par l’agence Zenit. « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Bernard Fellay, m'ont demandé de reconsidérer les remarques que j'ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, en raison de leurs si lourdes conséquences », explique Mgr Williamson dans un communiqué publié à son arrivée à Londres, où il a atterri après avoir été chassé d'Argentine, son pays de résidence. « En examinant ces conséquences, je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir fait ces remarques, et que si j'avais su à l'avance tout le mal et les blessures qu'elles allaient susciter, spécialement pour l'Eglise, mais aussi pour les survivants et les familles des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas faites », a-t-il ajouté.

A la télévision suédoise, affirme Mgr Williamson, il aurait seulement exprimé l' « opinion (... « je crois »... « je crois »...) de quelqu'un qui n'est pas un historien ». « Les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie-X m’ont convaincu que je suis responsable de la grande détresse causée. A tous ceux qui ont été honnêtement scandalisés par ce que j'ai dit, devant Dieu, je demande pardon », assure donc Richard Williamson, avant de conclure : « Comme l'a dit le Saint-Père, chaque acte de violence injuste contre un homme blesse toute l'humanité ».






Williamson, du bout des lèvres
27 Février 2009 - B.B. - lejdd.fr
Sommé de s'excuser par le Vatican après les propos négationnistes qu'il a tenus, Monseigneur Richard Williamson s'est exécuté. Dans une lettre rendue publique jeudi par l'agence de presse Zenit, le lefebvriste "demande pardon devant Dieu" et dit "regretter de tels propos". Mais il ne renie jamais ses idées négationnistes. Un mea culpa a minima qui ne convainc pas grand monde. Monseigneur Richard Williamson s'est excusé pour ses propos négationnistes. Du moins en apparence. Expulsé d'Argentine, l'évêque lefebvriste est arrivé à Londres mercredi et s'est empressé d'envoyer une lettre à la commission Ecclesia Dei, le service du Vatican chargé du dossier intégriste. Dans cette missive, il "demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui se sont senties honnêtement scandalisées par ce qu'[il a] dit". Mais nulle trace de regret.

Le Vatican ne sait vraiment plus sur quel pied danser. Après avoir levé le décret d'excommunication qui frappait quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, il avait eu la douloureuse surprise, le même jour, d'entendre l'un de ses graciés s'exprimer à la télévision suédoise. Richard Williamson y minimisait le nombre de victimes de la Shoah et remettait même en question l'existence des chambres à gaz. Sommé de s'excuser, l'homme d'église avait préféré expliquer les raisons de son scepticisme. Mais devant la gigantesque émotion provoquée par ses propos, il a décidé de faire machine arrière. Un peu...

La communauté juive pas satisfaite

Comme il est "non historien", il se refuse en effet à reconnaître le génocide du peuple juif sans "preuves scientifiques". Il reconnaît simplement avoir fait part d'une "opinion" qu'il s'est forgée "il y a vingt ans, sur la base de preuves alors disponibles mais rarement exprimées en public". Dans la suite de cette lettre rendue publique par l'agence de presse Zenit, Richard Williamson tente toutefois de se faire pardonner du monde religieux: "Je peux dire véritablement que je regrette d'avoir tenu de tels propos, et si j'avais su auparavant le tort qu'ils feraient, en particulier à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux proches des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas tenus", explique-t-il, sans jamais revenir une seconde sur ses allégations.

Il explique en revanche avoir rédigé cette lettre sur ordre du pape, qui l'aurait sommé de "reconsidérer ses déclarations en raison des graves conséquences qu'elles ont eues.". L'évêque s'est donc exécuté, a minima. Pas suffisant pour apaiser le monde religieux. Le Vatican a estimé vendredi que ses excuses restaient en deçà de la rétractation publique complète exigée de lui par le Saint-Siège. Williamson ne semble donc pas convaincre sa hiérarchie. Et sa demande de pardon ne touche absolument pas les associations juives européennes. "Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables", a ainsi indiqué Dieter Graumann, vice-président du Conseil central des juifs d'Allemagne, sur le site internet du Handelsblatt. Cité par l'agence Ansa, le président de l'union des communautés juives italiennes, Renzo Gattegna, a quant à lui jugé cette lettre "absolument ambigüe" car Richard Williamson "évite soigneusement de renier les thèses négationnistes" ou "de citer la Shoah." Dans une prochaine lettre peut-être?


[Aletheia n°138] Les «traversées» d'un Jésuite - par Yves Chiron

Aletheia n°138 - 27 février 2009

Les «traversées» d'un Jésuite - par Yves Chiron

Le Père Jean-Yves Calvez, jésuite, né en 1927, a été, surtout un professeur : à partir de 1953, à la Faculté de philosophie de son ordre, à Chantilly ; à l’Institut d’Etudes politiques de Paris entre 1962 et 1997 ; à l’Institut catholique de Paris, au Centre Sèvres, à l’université jésuite de Washington et dans bien d’autres endroits dans le monde.

Son premier livre, paru en 1956, un énorme volume de 700 pages, La Pensée de Karl Marx, a été un best-seller et reste, aujourd’hui encore, une référence. Le P. Calvez est un des spécialistes de ce qu’on appelait jadis la « doctrine sociale de l’Eglise », il a accompagné toutes ses évolutions et son nouveau langage. En 1987, le P. Calvez a été, avec le cardinal Etchegaray et avec l’argentin Mgr Mejia (qui sera créé cardinal en 2001), un de ceux qui ont collaboré, avec Jean-Paul II, à la rédaction de l’encyclique Sollicitudo rei socialis.

Le P. Calvez a été aussi un homme d’appareil, naviguant, avec souplesse, dans les structures complexes de l’ordre religieux le plus centralisé de l’Eglise catholique. De 1967 à 1971, il fut le premier Provincial de France – regroupement des quatre anciennes provinces jésuites de France – , puis Assistant général du Supérieur général des Jésuites, le P. Arrupe, de 1971 à 1983.

Il livre un volume de mémoires sur trente années de vie jésuite (1958-1988)[1] Un ouvrage révélateur d’un esprit, qui a couru et qui court encore dans l’Eglise ; un ouvrage qui apprend beaucoup aussi sur les conflits qui ont opposé la Compagnie de Jésus à deux papes successifs, Paul VI puis Jean-Paul II.

On ne s’attardera pas à une méchanceté à l’égard de Mgr Lefebvre, dès le début du livre. Méchanceté ou rumeur rapportée comme un fait avéré, une calomnie en tout cas. Mgr Lefebvre, alors archevêque de Dakar, aurait manifesté « son allergie à la nomination d’archevêques africains dans les nouvelles capitales – trouvant les prêtres africains trop peu préparés » ; c’est cette « allergie » de Mgr Lefebvre qui aurait incité Jean XXIII à le relever de ses fonctions de délégué apostolique pour l’Afrique francophone (p. 22).

Un historien aussi peu suspect de complaisance à l’égard de Mgr Lefebvre que Jean Chélini a montré le contraire[2]. Sans parler de la gratitude qu’a toujours manifestée le cardinal Thiandoum à l’égard de Mgr Lefebvre qui l’avait ordonné prêtre et l’avait choisi pour lui succéder à Dakar.

Les « temps » teilhardiens

On sera plus attentif à l’idée qui court tout au long du livre : l’histoire, celle de l’Eglise comme celle du monde, est, selon le P. Calvez, une succession de « temps » qui, au final, constituent une ascension, une évolution vers le mieux ; malgré les moments de crises et les apparents échecs.

Teilhard de Chardin, qui n’a jamais été professeur dans les scolasticats ou facultés jésuites, a néanmoins influencé considérablement deux ou trois générations de jésuites par ses écrits (même diffusés clandestinement). Chez le P. Calvez, l’influence des écrits de Teilhard de Chardin, lus pendant les années de formation, a été décisive.

Tout au long de son livre, le prisme est celui de l’attention qu’il faut accorder aux « mouvements profonds » des temps successifs et des « adaptations » non moins nécessaires que ces temps exigent. Le temps devient ainsi une sorte d’hypostase qui s’impose aux hommes, qui emporte les plus conscients, les plus réceptifs, les plus ouverts, tandis que les autres essaient d’y résister.

Le P. Calvez, dans ce livre, n’emploie pas les concepts de la pensée teilhardienne, mais il relit sa propre histoire et l’histoire du monde dans un esprit teilhardien.

Les « temps » que repère le P. Calvez dans sa propre vie, temps qui s’accordent avec des moments importants de l’Histoire, rappellent les « temps » que Teilhard repérait dans toute vie et dans l’histoire, ce qu’il appelait aussi des « phases ».

Chez Teilhard de Chardin, la « transformation » et l’ « instabilité radicale in Christum » deviennent des chances :

« Il y a une infinité de vocations et, dans chaque vie, une infinité de phases. […] Il y a pour chacun de nous, un temps pour croître, et un temps pour diminuer. Tantôt c’est l’effort humain constructeur qui domine, tantôt c’est l’annihilation mystique. Ce qu’il importe de voir, c’est que ces saintetés différentes sont les nuances d’un même spectre. Toutes ces attitudes procèdent d’une même orientation intérieure, d’une même loi qui combine le double mouvement de la personnalisation naturelle de l’Homme, et de sa dépersonnalisation surnaturelle in Christo.

[…] Je ne confère aucune ”stabilité divine” à l’ordre naturel. Je dirais plutôt que cet ordre est caractérisé par une instabilité radicale in Christum, tout se trouvant en porte-à-faux, en tendance, sur le Centre actuel du Plérôme. Mais c’est justement par suite de ce porte-à-faux que le Christ a quelque chose d’un démiurge.[3]

À trois reprises, le P. Calvez a eu l’impression de vivre l’émergence de temps nouveaux :

- dans les années d’après-guerre, alors qu’il est jeune jésuite ;

- au concile (où il figure parmi les periti), philosophe et théologien qui commence à être reconnu ;

- en mai 68, alors qu’il dirige la Province jésuite de France depuis un an.

Il évoque ces trois temps sur le même ton enthousiaste, avec des images et des termes très proches :

L’après-guerre

« fin de la guerre, après-guerre bouillonnante ; dans l’Eglise de France : la mission ouvrière, Teilhard de Chardin, ses écrits circulant sous le manteau, la lettre du cardinal Suhard ”Essor ou déclin de l’Eglise ?”, si lue et si méditée. Un sentiment de nouveau, de renouveau, à ce moment là… » (p. 11).

• « c’était une période de grande effervescence. Dans l’Eglise : Suhard, Teilhard, ai-je dit ; également la mission ouvrière… Dans le monde aussi : l’existentialisme ! Sartre et Camus, Camus et Sartre. » (p. 11).

Vatican II

• « Quelle impression d’air plus léger, alors, de rajeunissement, de relecture de l’Evangile même, par les concrétions multiséculaures » (p. 23).

• « Souffle de l’Esprit. La Rome des années du concile, ce fut vraiment une grande Pentecôte, et l’Eglise universelle en acte » (p. 23).

Mai 68

• « Comme une aube de l’humanité. Car on voulait en somme tout recommencer de zéro. Recommencer la société tout à neuf » (p. 28).

• « il y avait bien, au début, la fraîcheur d’une aube, la légèreté de la brise d’un paradis terrestre » (p. 29).

Les « barrages »

A côté de Teilhard de Chardin, et de son « dynamisme ascensionnel », il y a eu l’influence de Hegel, de sa recherche d’un sens de l’histoire. Dans cette vision progressiste de l’histoire, tout ce qui n’est pas en syntonie est perçu comme un obstacle, comme un frein, comme un recul.

Ainsi, le P. Calvez oppose le « sentiment de nouveau, de renouveau », qu’il éprouve dans les années d’après-guerre au « gel » que Pie XII impose dans les années suivantes, aux « barrages » qu’il dresse, dans les dernières années de son pontificat, pour tenter d’endiguer, de retenir le cours de l’Histoire : « le pontificat de Pie XII dans sa dernière étape donne une impression de barrages de toute sorte : barrage à l’esprit, c’est mon sentiment, avec Humani generis et avec des interdictions prononcées contre Fourvière, de Lubac et ses compagnons, interdits d’enseignement, voire de publication : barrage aux initiatives pastorales d’autre part (l’affaire des prêtres-ouvriers, c’est en 1953). Il me reste, très fortes, toutes ces impressions de coups de barre, barrages et blocages. »

Même avec le recul du temps, le P. Calvez ne se détache pas de ses enthousiasmes ou de ses sentiments négatifs. Aujourd’hui encore, il garde la nostalgie de Mai 68 : « cette époque a eu aussi du positif, dans ses débuts surtout, de la fraîcheur ai-je dit, et je me départis difficilement de ce jugement » (p. 79).

C’est toujours à travers le prisme du progrès et de l’ « ouverture » que sont jugés les choses et les hommes ; même quand l’auteur évoque l’histoire tourmentée de la Compagnie de Jésus à partir des années 1965. Il cite longuement le père Arrupe, supérieur général de l’ordre, dont il fut le collaborateur proche pendant si longtemps – et la plume, parfois, peut-on deviner.

Il y aurait une analyse à faire pour comprendre comment les bouleversements extérieurs de nombre de congrégations religieuses, sciemment provoqués par certains ou acceptés par les autres, ont été spirituellement vécus. Ils sont apparus comme des épreuves à accepter pour des lendemains meilleurs dont on était en attente ; sans volonté ou espoir de revenir en arrière. Au contraire, l’interprétation spirituelle des événements légitimait, en quelque sorte, le fait accompli.

On ne citera, à titre d’exemple, qu’un extrait d’un écrit du P. Arrupe, en 1976 : « L’Eglise et la vie religieuse vivent aujourd’hui […] une condition d’exode gigantesque : sortie d’une culture, de conceptions, de sécurités, d’idéologies, d’un ordre social, sortie qui impose des ruptures et des désappropriations parfois violentes et très douloureuses, d’autres fois inconscientes, en vue d’inaugurer quelque chose de nouveau, d’inconnu, qui est en train de s’engendrer comme spontanément et hors du contrôle de l’homme [4]».

Cette vision de la vie de l’Eglise et de la vie religieuse a une tonalité nettement hégélienne.

L’exode est à la fois « individuel et collectif », écrivait le P. Arrupe, Dieu lui donne sens, dans l’attente de « la nouvelle terre promise ».

Dans cette perspective, tout retour en arrière ou même tout retour au centre est perçu comme une erreur. L’intervention décisive du Pape en 1981 – Jean-Paul II a nommé un délégué pontifical pour diriger la Compagnie de Jésus –, est racontée en détail par le P. Calvez, avec force circonlocutions (les « critiques que certains lui avaient faites à l’occasion des nombreux événements des années soixante-dix, la Compagnie ne les méritait au moins pas toutes »). Mais, au final, l’ancien Provincial de France, l’ancien assistant général du P. Arrupe, qui a été au fait de toutes les crises et difficultés de son ordre, n’admet pas la nécessité de l’intervention de Jean-Paul II : « Il demeure quelque mystère de cette intervention pontificale de 1981 ».

Significativement, – mais cela ne figure pas dans le livre – il accepte mal une autre intervention pontificale. Récemment, à l’annonce du décret levant l’excommunication des quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre, le P. Calvez a estimé : « il y a bien des problèmes dans cet événement ». Cette décision lui reste « en travers de la gorge », c’est sa propre expression[5].


NOTES

[1] Jean-Yves Calvez, Traversées jésuites. Mémoires de France, de Rome, du monde. 1958-1988, Cerf, 140 pages, 15 euros.

[2] Jean Chélini, L’Eglise sous Pie XII, Fayard, t. II, 1989, p. 130-131.

[3] Blondel et Teilhard de Chardin, correspondance commentée par Henri de Lubac, Beauchesne, 1965, p. 34.

[4] P. Arrupe, Ecrits pour évangéliser, cité page 96-97.

[5] Réaction publiée sur le site Croire.com.

26 février 2009





La Fraternité St-Pie X pas encore prête à reconnaître Vatican II
26 février 2009 - Vincent Pellegrini - lenouvelliste.ch
Berne (ats) La réintégration de la Fraternité sacerdotale St- PieX (FSSPX) dans le giron de l’Eglise catholique est loin d’être acquise. La communauté d’Ecône (VS) n’est pas prête à reconnaître le concile Vatican II, responsable à ses yeux de tous les maux de l’Eglise. La pleine reconnaissance du concile est une des deux conditions posées par le Vatican à la réintégration de la fraternité schismatique. Poser cette condition, «c’est mettre la charrue avant les boeufs», estime jeudi le supérieur de la fraternité Bernard Fellay dans un entretien au quotidien «Le Courrier».
Au contraire, la FSSPX espère voir le Vatican revenir sur les acquis de ce concile fondateur de l’Eglise catholique moderne. «Les fruits du concile ont été de vider les séminaires, les noviciats et les églises (…). La croyance des fidèles a été dénaturée. Vraiment ce sont de drôles d’acquis.» Pour l’évêque schismatique, il est trop tôt pour se pencher sur la question du statut dont la fraternité pourrait bénéficier dans l’Eglise: «On verra cela si les discussions doctrinales débouchent sur quelque chose de positif.»
(SDA-ATS\/re hl/c5swi c5vat kulr vs)

Commentaire de Vincent Pellegrini : En fait, à lire l’interview, Mgr Fellay dit qu’il ne peut pas reconnaître tout de suite pleinement le Concile Vatican II, qu’il faudra d’abord avoir une discussion de fond avec le pape et que c’est justement le but du dialogue ouvert avec le Vatican. Mgr  Fellay ne veut certes pas des “acquis” de Vatican II. Le pape et ses théologiens vont très certainement lui montrer qu’il est possible de reconnaître Vatican II à la lumière de la Tradition et que les acquis du concile vus par Benoît XVI ne sont pas forcément les acquis vus par nombre de théologiens et de liturgistes réformateurs (majoritaires dans l’Eglise) qui vont au-delà de ce qu’a voulu le concile et qui font bondir Ecône. Bref, il ne faut pas s’attendre à des résultats avant des années de “dialogue”. Actuellement, il est vrai, on ne voit pas comment un accord serait possible. Mais à force de se fréquenter, les deux camps peuvent tout à fait ouvrir leurs approches (surtout Ecône qui reste enfermé dans un système très fixiste et ne parle donc souvent pas de la même chose que Rome même si un vocabulaire identique est utilisé). Dans l’interview précitée, Mgr Fellay reconnaît par exemple la liberté de culte et de conscience qui est justement la définition de la liberté religieuse par Vatican II qui ne se place pas à un niveau ontologique sur cette question (contrairement à Ecône) mais parle de la société. Bref, Ecône devra en revenir à la démarche socratique de la définition.






Mgr Williamson demande pardon pour ses déclarations négationnistes
26/02/2009 - Nicolas Sénèze - la-croix.com
L’évêque lefebvriste a envoyé une lettre à la Commission Ecclesia Dei

Dans une lettre à la Commission pontificale Ecclesia Dei – en charge, à Rome des relations avec les lefebvristes – et publiée jeudi 26 février par l’agence Zenit en italien, Mgr Richard Williamson a demandé pardon pour les propos négationnistes qu’il avait tenus sur une chaîne de télévision suédoise. « Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Fellay, m’ont demandé de reconsidérer les déclarations que j’ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, à cause des très graves conséquences qu’elles ont provoquées », écrit l’évêque intégriste dans sa lettre.

Le 1er novembre dernier, lors d’un entretien accordé à l’émission de télévision suédoise Uppdrag Gransning, Mgr Williamson avait estimé « que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz ». Des propos diffusés le 21 janvier, quelques jours seulement avant que soit annoncée la levée, par décision de Benoît XVI, des excommunications prononcées en 1988 contre les quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Lefebvre, et qui avait provoqué un tollé dans le monde entier. "Je regrette d’avoir fait cette déclaration"
« Compte tenu de ces conséquences, je peux affirmer en toute sincérité que je regrette d’avoir fait cette déclaration et que, si j’avais su par avance le dérangement et la douleur qu’elles ont provoqués, notamment à l’Église, mais aussi aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich, je ne l’aurais pas fait, écrit-il. À la télévision suédoise, j’ai exprimé seulement une opinion d’un non-historien (« je crois… je crois »), une opinion que j’avais conçue il y a vingt ans sur la base des preuves qui étaient alors disponibles et depuis lors rarement exprimées en public. De toute façon, les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie-X m’ont convaincu que je suis responsable de la peine qui en est résulté. Je demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui ont été à juste titre scandalisées de mes paroles. »

Et Mgr Williamson de conclure : « Comme l’a confirmé le Saint-Père, tout acte de violence injuste contre un homme blesse toute l’humanité. »

Nicolas SENEZE






L'évêque négationniste Richard Williamson "regrette" ses propos
26/02/2009 - Reuters - lexpress.fr
LONDRES - L'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui a suscité l'indignation en niant l'existence des chambres à gaz et l'ampleur de la Shoah, dit regretter d'avoir tenu ces propos dans une déclaration publiée jeudi sur le site de l'agence catholique Zenit.
L'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui a suscité l'indignation en niant l'existence des chambres à gaz et l'ampleur de la Shoah, dit regretter d'avoir tenu ces propos dans une déclaration publiée sur le site de l'agence catholique Zenit. (Reuters/Luke MacGregor)
"Je peux dire véritablement que je regrette d'avoir tenu de tels propos, et si j'avais su auparavant le tort qu'ils feraient, en particulier à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux proches des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas tenus", a dit l'évêque britannique.
Zenit rapporte que la déclaration a été diffusée par la commission Ecclesia Dei, une instance créée en 1988 par le pape Jean Paul II pour tenter de ramener dans le giron catholique des traditionalistes tels que Williamson.
Williamson, qui appartient à la fraternité sacerdotale Saint-Pie X, une instance traditionaliste, a été excommunié il y a vingt ans après avoir été sacré évêque sans l'autorisation du pape.
Le pape Benoît XVI a levé le mois dernier l'excommunication de Williamson et de trois autres évêques traditionalistes, au grand dam de dirigeants juifs et de nombreux catholiques.
Williamson, qui a passé la plus grande partie de ces 30 dernières années en Suisse et aux Etats-Unis, avant de diriger un séminaire à Buenos Aires, a été prié la semaine dernière de quitter l'Argentine et il a regagné la Grande-Bretagne.
Dans la déclaration reproduite par Zenit, Williamson dit que son opinion sur la Shoah n'est pas celle d'un historien et qu'il l'a "forgée il y a vingt ans sur la base d'éléments alors disponibles et rarement exprimés en public depuis" et il présente ses "excuses devant Dieu" à tous ceux que ses propos ont scandalisés.
Il ne dit néanmoins pas s'il revient sur ses allégations.

Catherine Bosley à Londres et Phil Stewart et Philip Pullella à Rome, version française Nicole Dupont






Lettre de Mgr Williamson à la Commission Ecclesia Dei
26 février 2009 - lacriseintegriste.typepad.fr
Le Saint-Père et mon supérieur, Mgr Fellay, m’ont demandé de reconsidérer les déclarations que j’ai faites à la télévision suédoise il y a quatre mois, à cause des très graves conséquences qu’elles ont provoquées.
Compte tenu de ces conséquences, je peux affirmer en toute sincérité que je regrette d’avoir fait cette déclaration et que, si j’avais su par avance le dérangement et la douleur qu’elles ont provoqués, notamment à l’Église, mais aussi aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi des injustices sous le IIIe Reich, je ne l’aurais pas fait.
À la télévision suédoise, j’ai exprimé seulement l'opinion («je crois… je crois ») d'un non-historien, une opinion que j’avais conçue il y a vingt ans sur la base des preuves qui étaient alors disponibles et depuis lors rarement exprimée en public. De toute façon, les événements des dernières semaines et le conseil des supérieurs de la Fraternité Saint-Pie-X m’ont convaincu que je suis responsable de la peine qui en est résulté. Je demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui ont été à juste titre scandalisées de mes paroles.
Comme l’a affirmé le Saint-Père, tout acte de violence injuste contre un homme blesse toute l’humanité.
Londres, 26 février 2009


[e-deo] Giscard à la messe Saint Pie V

SOURCE - e-deo - 26 février 2009

La messe célébrée ce Mercredi des Cendres à 19h30 en l’église Saint Germain l’Auxerrois selon la forme extraordinaire du rite romain (missel de Saint PieV) comptait dans l’assistance, un paroissien pas comme les autres: Valéry Giscard d’Estaing, qu’accompagnait son épouse Anne-Aymone. Après avoir salué l’abbé Schubert qui officiait, VGE est reparti dans une voiture avec chauffeur. Nous préciserons que l’ancien Président a communié à genoux recevant l’Hostie dans la bouche. Si l’on ne peut que se réjouir de voir l’ancien chef d’Etat assister à la célébration de l’Eucharistie, on peut cependant se demander si le prêtre avait le droit de lui donner la Sainte Communion.
 
En effet selon une note du cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, “un homme catholique favorable à l’avortement légal doit se voir rappeler l’enseignement de l’Eglise par un pasteur et, en cas de persistance dans sa position, refuser l’accès à la communion eucharistique” (La Croix du 12 octobre 2004).
 
VGE serait-il revenu sur ses positions ?

Addendum 10h45 : Selon le code de droit canon, ceux qui se rendent coupables de fautes extrêmement graves à l’égard de la doctrine sont déclarés excommuniés automatiquement, latae sententiae, sans qu’il soit besoin d’une décision express de l’autorité compétente, car ils sont supposés savoir que leur comportement est délictueux.

C'est notamment le cas pour l'avortement.

Or, la levée de ces excommunications sont traités directement par le Saint-Siège, par le pape ou par la Congrégation pour la doctrine de la foi, parfois par l’évêque titulaire.

De plus, en l'espèce, il y a scandale.

Le préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, Mgr Raymond L. Burke disait récemment :

"Nous devons éviter de donner aux gens l’impression qu’on peut être en état de péché mortel et recevoir l’Eucharistie [...] parce que cela peut provoquer une autre sorte de scandale qui consiste à amener les gens à penser que l’acte public que cette personne accomplit, et que jusqu’à présent tout le monde considérait comme un péché grave, n’est en fait pas si grave que ça puisque l’Église lui permet de recevoir la Communion (…) Si une personnalité publique, connue pour soutenir ouvertement et délibérément le droit à l’avortement, reçoit l’Eucharistie, que va penser une personne ordinaire ? ”

A notre connaissance, VGE n’a jamais publiquement regretté la loi Veil. Au contraire, il a plusieurs fois affirmé qu’il était en désaccord avec le Pape Jean-Paul II sur ce point. Comme s’il était possible pour un catholique d’être favorable à l’avortement ou l’artisan d’une loi qui en a dramatiquement augmenté le nombre ! (Merci à MJ)

25 février 2009





Lettre d'encouragement de l'abbé Régis de Cacqueray, supérieur de district de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, à la pétition de soutient à Benoît XVI
25 février 2009 - soutienabenoitxvi.org
FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT-PIE X
Le Supérieur de district
B.P. 125 – F 92154 SURESNES Cedex , FRANCE - Té l . : 01 45 06 10 68 – Fax : 01 47 28 45 32
+ Suresnes, le 25 février 2009
Aux responsables du site « Soutien à Benoît XVI »

Chers Amis,
C’est avec intérêt et sympathie que la Fraternité Saint-Pie X a suivi le magnifique succès de votre collecte de signatures de soutien au pape Benoît XVI pour son décret du 21 janvier 2009.
Nous espérons vivement que cette lettre sera un baume pour le coeur du Souverain Pontife attaqué de toutes parts par les ennemis de l’Eglise.
Nous vous demandons de transmettre notre propre reconnaissance à tous les signataires de cette lettre qui ont ainsi tenu à manifester leur joie pour ce geste du Pape envers les évêques de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Bien que notre Fraternité ait toujours considéré les excommunications de 1988 comme nulles, nous sommes profondément sensibles au signe de compréhension de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre que traduit votre lettre au Saint-Père. Nous n’avons jamais eu d’autre désir que de pouvoir mener le bon combat de la foi et, aujourd’hui plus que jamais, nous ne demandons que la grâce de le poursuivre avec tous ceux qui veulent œuvrer à la restauration de toutes choses en Notre Seigneur Jésus-Christ.

Vous exprimant ma vive reconnaissance pour cette belle initiative, je vous prie d’agréer, chers Amis, l’assurance de mon respect sacerdotal dans le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie,
Abbé Régis de CACQUERAY






Pourquoi le Collectif Saint Nicolas !
25 février 2009 - collectifsaintnicolas
Le « Collectif Saint Nicolas » s’est imposé de lui-même auprès des paroissiens de Saint Nicolas en relation avec des prêtres et des fidèles du monde entier qui sont en état de choc après les derniers signes de ralliement, d’omerta et de persécutions, se multipliant depuis le 21 janvier 2009, et qui considèrent que Saint Nicolas, comme symbole français et international suprême de la sauvegarde de la vraie messe, du sacerdoce et de l’Arche de Mgr Lefebvre, doit reprendre la tête du combat du « NON » à Vatican II, du « NON » aux tractations avec les fossoyeurs impénitents de l’Eglise et du « NON » au ralliement par étapes. Ce sont les fidèles, désireux d’accéder au vrai sacerdoce ou de recevoir les vrais sacrements, qui sont à l’origine de la création de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, par leurs demandes, par leurs exhortations, par l’éducation de leurs enfants, par leur soutien matériel et par leurs dons. Sans leur générosité permanente, qui fait d’ailleurs de Saint Nicolas la première paroisse de France ( financière) et à laquelle le clergé ne cesse de faire appel, il n’y aurait pas de Fraternité. Mais les fidèles, jugés juste bons pour payer et pour assurer la survie matérielle de la Fraternité, sont traités en débiles mentaux dès qu’il s’agit du spirituel et doivent se taire sous peine des pires accusations. Les prêtres posant les questions les plus légitimes sont traités de même.
Dimanche dernier, l’abbé Beauvais qui devait consacrer son sermon à l’« aveuglement » et à la « charité qui laisse tout faire » n’en a pas moins osé qualifier de « subversion » - contre toute évidence - la distribution du tract « Ni ralliement ni scission » ne faisant pourtant que dire tout haut ce que tout prêtre et tout fidèle conséquent de Mgr Lefebvre pense tout bas ! En violation de la Loi civile et du Droit Canon, il n’a pas hésité a faire arracher par violence des mains des distributeurs les tracts et saisir illégalement, alors que la faculté de dire la vérité sur le bien public, en l’espèce de salut public sur l’Arche sacerdotale de Mgr Lefebvre, est non simplement un droit mais, également, un devoir sacré reconnu par la plus haute tradition et sur lequel insiste notamment Saint Thomas ( 2ème partie de la 2ème question 33 art. 4)… Refuser ce droit est la marque de la tyrannie et de celui qui a tout à craindre de la vérité ! Chercher à cacher cette violation du droit le plus sacré à la défense du sacerdoce et de l’Arche en péril de Mgr Lefebvre, serait d’un ridicule consommé s’il n’était un terrible aveu.
Cet abus de pouvoir inouï, cette tentative illégale et illégitime d’empêcher les fidèles de Saint Nicolas d’exprimer leur foi dans la meilleure tradition catholique immémoriale est signe qui ne trompe pas et qui suffirait à lui seul à justifier la création du Collectif Saint Nicolas pour reprendre le flambeau du combat né il y a 32 ans pour le salut d’une Arche en péril de mort. .
Nous remercions tous ceux qui nous ont témoigné de leur adhésion au message du tract et sur l’engagement qu'ils sont prêts à prendre - d'une manière ou d'une autre - pour faire en sorte que les fidèles de leur paroisse ( et de Saint Nicolas, en relation historique avec les fidèles et les prêtres du monde entier), puissent reprendre la parole, sans être taxés de débiles ou maudits, exprimer leur foi, et exiger la sauvegarde de l’Arche de Mgr Lefebvre, excluant toute continuation suicidaire de transactions perfides avec ceux que le fondateur de la Fraternité a qualifié sans équivoque d’"Antichrists".
Devant l'inflation des propos d'endoctrinement au ralliement du clergé, avant qu'il ne soit trop tard, l'urgence est à la prise de parole des fidèles qui doivent dire NON en multipliant les Collectifs de paroisse à l'image du Collectif Saint Nicolas et en répandant le premier tract manifeste.
Devant l'évidence de l'Arche sacerdotale de Mgr Lefebvre en péril de mort et compte tenu de l’importance de l’œuvre à accomplir, chacun doit comprendre la nécessité de procéder d’une manière pragmatique et pas à pas pour affirmer avec une détermination sans faille, auprès du clergé, son NON ( possumus) selon la voie de la sagesse que nous dicte la nouvelle et périlleuse situation.
Ainsi, « Nous pouvons tout en Celui qui nous fortifie » dit St Paul.






«La Fraternité Saint-Pie X n'est pas prête à reconnaître Vatican II»
25 Février 2009 - Rachad Armanios - lecourrier.ch
POLÉMIQUE - Le Vatican exige la reconnaissance du concile pour réintégrer les lefebvristes. C'est «mettre la charrue avant les boeufs», dénonce Mgr Fellay. La levée de l'excommunication de quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) ne signifie pas une «intégration» dans l'Eglise, mais est une porte ouverte pour le «dialogue», avait précisé la Secrétairie d'Etat, le 4 février, en réaction à la polémique créée par les propos négationnistes de l'un des prélats réhabilités, Mgr Richard Williamson (qui vient de rentrer en Grande-Bretagne). Or Rome pose comme condition de cette intégration la «pleine reconnaissance du concile Vatican II», ainsi que «du magistère des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et de Benoît XVI lui-même». Pas de problème pour le second point, mais la fraternité schismatique campe sur ses positions en ce qui concerne sa dénonciation virulente du concile, au nom de son combat pour la «restauration de la tradition». Selon la fraternité, les rencontres en vue du dialogue n'ont pas encore été agendées, mais les deux parties y travaillent. Entretien avec le supérieur de FSSPX Mgr Bernard Fellay – successeur de feu l'évêque Lefebvre. Entretien.

La condition posée par Rome à une réintégration de la Fraternité dans l'Eglise est la reconnaissance du concile Vatican II. La Fraternité est-elle prête à franchir ce pas?

Non. Le Vatican a reconnu la nécessité d'entretiens préalables afin de traiter des questions de fond provenant justement du concile Vatican II. Faire de la reconnaissance du concile une condition préalable, c'est mettre la charrue avant les boeufs.

Vous avez déclaré vouloir, dans les entretiens avec les autorités romaines en vue d'une réintégration, parvenir à une restauration solide de l'Eglise. Votre espoir est-il donc que l'Eglise revienne sur les acquis de Vatican II?

Oui, car ces acquis sont de pures pertes: les fruits du concile ont été de vider les séminaires, les noviciats et les églises. Des milliers de prêtres ont abandonné leur sacerdoce et des millions de fidèles ont cessé de pratiquer ou se sont tournés vers les sectes. La croyance des fidèles a été dénaturée. Vraiment, ce sont de drôles d'acquis!

A ce propos, la fraternité est-elle toujours hostile à la liberté de conscience en matière de religion, à l'oecuménisme et au dialogue interreligieux?

Il est bien évident que l'adhésion à une religion nécessite un acte libre. Et donc bien souvent lorsque l'on dit que la fraternité est contre la liberté de conscience en matière de religion, on prête à la fraternité une théorie qu'elle n'a pas. La conscience est l'ultime jugement sur la bonté de notre action. Et dans ce sens nul ne peut agir contre sa conscience sans pécher. Reste que la conscience n'est pas un absolu, qu'elle dépend du bien et du vrai objectifs et que tout homme a par conséquent le devoir de former, d'éduquer droitement sa conscience. C'est ainsi que l'Eglise se doit d'être une mère responsable qui éclaire et guide nos intelligences bornées et souvent enténébrées. En ce qui concerne l'oecuménisme ou le dialogue interreligieux, tout dépend de ce que l'on met sous ces mots. Il règne une grande confusion dans les esprits à ce sujet. Bien évidemment, comme tout être humain et pour le bien de la société, nous souhaitons vivre en paix avec tous les hommes, nos semblables. Sur le plan religieux, nous souhaitons répondre ardemment au désir de Notre Seigneur: «Que tous soient un», afin qu'il n'y ait plus «qu'un seul troupeau, un seul pasteur...» Si par oecuménisme, on entend la poursuite de ce but très noble, nous sommes évidemment pour. Si par contre on y voit un chemin qui ne cherche pas cette unité fondamentale, unité qui passe forcément par un regard de vérité – ce dont l'Eglise catholique se dit encore aujourd'hui le seul possesseur dans son intégralité! – alors nous protestons.
En fait, on voit qu'actuellement l'oecuménisme en reste à un niveau très superficiel d'entente et de vie en société, mais sans aller au fond des choses.

De quel statut au sein de l'Eglise la fraternité pourrait-elle bénéficier?

On verra cela si les discussions doctrinales débouchent sur quelque chose de positif. Ce que Dieu veuille!






Les intégristes suscitent un vif débat sur la-croix.com
25/02/2009 - Céline Hoyeau - la-croix.com
Le blog collectif lancé sur le site Internet de « La Croix » à la suite de la levée des excommunications accueille depuis un mois un débat passionné

La crise intégriste a suscité une prise de parole sans précédent dans l’Église de France et au-delà. Le seul chiffre des commentaires publiés sous les 29 billets du blog de débat collectif lancé par la-croix.com, le 30 janvier dernier suffit à lui seul à l’illustrer : 900 réactions en un mois, rédigées par des habitués des forums de La Croix, mais aussi des internautes de tous horizons, y compris juifs et protestants.

Autant dire que le débat a été nourri, vigoureux, parfois virulent. « Hors de question de rester les bras croisés devant des personnes qui rejettent le dialogue avec notre monde actuel, la liberté de conscience, la liturgie actuelle, le dialogue interreligieux », s’insurge J.-F. Gaffiéri, tandis que Romane Fleuriel stigmatise une « diffusion de la peur, de l’anathème, de l’exclusion ». « Je ne suis pas favorable à toutes les orientations du concile Vatican II, c’est vrai, rétorque Pierre. Je demande simplement à pouvoir discuter, critiquer de façon constructive Vatican II. »

Vatican II… C’est bien autour de ce concile que le débat s’est concentré. Si les réactions furent dans un premier temps des cris du cœur, bien souvent des « coups de gueule » contre la levée des excommunications et surtout contre les propos négationnistes de Mgr Williamson, les commentaires ont manifesté dans leur ensemble un souci de réflexion et d’argumentation sur les enjeux doctrinaux. "Certains clivages se sont estompés"
« L’espace de dialogue inédit constitué par ce blog montre bien, de fait, que certains clivages se sont estompés, que plusieurs sensibilités sont prêtes à travailler ensemble et à se parler », se réjouit Philarète, en réponse à un billet dans lequel Christophe Geffroy, directeur du mensuel La Nef, appelle à dialoguer sans « tenir aucun compte des étiquettes a priori ». « Il est facile d’affirmer que les intégristes ne disent que des bêtises lorsqu’ils rejettent une partie du concile Vatican II. Mais qui a pris la peine d’examiner leurs objections et d’y répondre ?, interroge-t-il. Leurs objections ont ceci d’utiles qu’elles nous obligent à faire notre propre autocritique… »

« La vérité, c’est qu’il y a plusieurs lignes, avec sans doute un jeu d’influence entre elles », analyse pour sa part Isabelle de Gaulmyn, l’envoyée spéciale permanente de La Croix à Rome. Des divergences au Vatican, mais aussi au sein de la Fraternité Saint-Pie-X : dans un billet daté du 6 février, Koz, avocat et célèbre blogueur, fait ainsi état de deux versions de la lettre de Mgr Fellay aux fidèles de la FSSPX, la version retenue s’arrêtant strictement à Vatican I.

Cette modification de taille « mérite en tout cas une rapide clarification car il est pour le moins délicat d’envisager un dialogue sérieux et constructif si l’une des parties modifie sa position en cours de dialogue… », constate-t-il. Un scepticisme partagé par Nicolas Senèze, journaliste au service religion de La Croix, qui commente le 18 février une interview au quotidien valaisan Le Nouvelliste dans laquelle Mgr Fellay maintient de sérieuses réserves sur Vatican II : « Le fossé théologique est si large entre Écône et Rome, qu’on ne voit pas comment un accord serait possible(…) La porte ouverte par le pape n’a pas encore claqué, mais on sent comme un petit courant d’air(…) »

Pietro de Paoli, écrivain catholique qui publie sous pseudonyme, appelle, lui, à dépasser les peurs : « Faut-il nous battre pour Trente, Vatican I ou même Vatican II ? C’est ‘‘Vatican III’’ qui devrait nous passionner ; un concile pour le monde qui vient, pour l’humanité de demain .» Céline Hoyeau