2 novembre 2008

[Ennemond - Le Forum Catholique] Le Saint-Siège et le retrait du décret du 2 juillet 1988

SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 2 novembre 2008
Pourquoi le Saint-Siège devrait retirer le décret d’excommunication sans rien ajouter.

1. Parce que ce décret pénalise la vie de l’Église. Comme le dit Bertrand Decaillet, il y a trop de gens qui font de cette condamnation un épouvantail et, au nom de cette excommunication, ils empêchent le retour de pratiques traditionnelles, ils interdisent l’application du Motu Proprio. Oui les deux préalables sont liés l’un à l’autre. Ce ne sont pas quatre évêques ou six (si l’on compte les défunts) qui sont condamnés, c’est l’attitude catholique par excellence qui est proscrite, du moins qui souffre d’un tabou et qui est parfois tolérée de manière très parcimonieuse. Ouvrons les vannes de la Tradition !

2. Parce que Rome a tous les éléments entre les mains pour légitimer ce retrait. Attendu que toutes les condamnations ont été constatées en des temps où la messe de saint Pie V était proscrite, attendu que le séminaire d’Ecône a été interdit en raison de la perpétuation de la messe traditionnelle, que ses responsables ont été déclarés suspens parce qu’ils continuaient leurs œuvres, que les sacres ont été donnés pour que des prêtres soient ordonnés en vue de la messe traditionnelle, il faut en déduire que toutes ces condamnations sont absolument nulles dans la mesure où l’argument de départ (l’abrogation de la messe traditionnelle) l’était aussi.

3. Dans les faits, le pape a déjà évoqué la possibilité de reconnaître l’état de nécessité pour la France et l’Allemagne en 1988. C’est ce qu’il a indiqué lors de l’entrevue de Castel Gandolfo le 29 août 2005. D’après les éléments que l’on lit çà et là, le texte latin serait déjà rédigé…

4. Enfin, la reconnaissance de l’œuvre de la Fraternité Saint-Pie X comme œuvre pleinement catholique. Par quel autre adjectif pouvons-nous la définir ? Les pèlerinages de Rome en août 2000 et de Lourdes en octobre 2008 ont rappelé que la FSSPX n’était rien d’autre que catholique, prouvant son attachement indéfectible au Siège apostolique, défendant les prérogatives de la tête de l’Église, sans trancher à sa place. Le temps a fait son œuvre et, vingt ans après, on peut conclure que la FSSPX n’a rien à envier à ceux qui laissent leurs frères à la rue ou ceux qui pensent que le pape n’est pas un chef de multinationale. Deux décennies sont passées, on ne peut faire qu’un seul diagnostic : catholicisme ! Je souhaite ardemment que Rome le fasse au plus tôt.