27 mai 2008

[Antoine - Christus Imperat] Hommage à un grand chef

SOURCE - Antoine - Christus Imperat - 27 mai 2008

Hommage à un grand chef
Hommage à l'abbé de Cacqueray
Alors que certains ne retiendront de votre texte Apologues de la dernière cartouche que quelques polémiques stériles, je souhaite de tout cœur vous rendre hommage pour votre courage et pour votre humble détermination dans ce combat terrible, entamé par la Fraternité Saint-Pie X, contre le modernisme et contre les idées dévastatrices qui ravagent l'Eglise, aujourd'hui encore.
Ce combat n'est que la continuation du combat de Mgr Lefebvre qui avait, dès le Concile, senti et pressenti  ce qui allait en découler. De votre texte, dont j'ai conscience qu'il ne m'est adressé qu'en dernier lieu, je retiendrai particulièrement quelques points qui m'apparaissent essentiels et qui m'ont particulièrement marqué…

L'appel d'un chef

Tout d'abord, je salue à travers ce texte, l'appel d'un chef qui harangue les siens, appel suscitant l'unité et l'adhésion de tous. Un appel plein d'espérance et plein de confiance en la divine Providence, avec, à la clef, une victoire assurée par Notre Seigneur Jésus-Christ et par l'indéfectibilité de l'Eglise : un appel particulièrement motivant qui nous donnera, au moment du combat et de la charge décisive, toute l'ardeur, la fougue et le courage nécessaires pour triompher de l'ennemi, et pour résister aux éventuelles tentations de désertion...

Un appel plein de sagesse

Ensuite, je salue la sagesse de cet appel, vous qui mesurez particulièrement, de par vos responsabilités, les différentes interrogations, les différentes incertitudes, les différents doutes qui peuvent habiter les esprits de vos fidèles. Dans votre sagesse vous sollicitez les bons avis de chacun, et particulièrement des élites, vous préservant ainsi du scénario diffamatoire que l'on vous prête volontiers dans les rangs de nos ennemis : celui d'une obéissance servile qui annihilerait la raison ou l'intelligence de vos fidèles par une dictature de la pensée unique.

Et dans cet esprit de consultation, à travers cet appel que vous lancez aux forces vives de la FSSPX, Mgr Williamson vous répond aujourd'hui, nous faisant mesurer parfaitement les interrogations sous-jacentes qui se posent actuellement dans nos rangs, au moment de tirer cette dernière cartouche… Merci donc de nous permettre de connaître ces questions graves, qui orienteront dans un futur que j'espère proche, les décisions de la FSSPX.

Le rôle de la FSSPX

Quel devra donc être le rôle de la FSSPX dans les années à venir ?
Vous avez ouvert le débat par ce texte, invitant les élites à y participer, et nous le suivons avec passion, chaque position étant intéressante, chaque argument étant digne d'intérêt, quelque soit la perspective qui se trouve derrière… Nous sommes convaincus que le but recherché est le même : la sauvegarde de la foi catholique au sein de l'Eglise, mais quels moyens prendra la FSSPX pour y contribuer ? c'est une question importante que nous nous posons tous. Le débat est donc passionné, animé par des personnes passionnées et passionnantes, sur lesquelles chacun peut avoir un avis différent. Vous croyez au triomphe de la vérité face aux erreurs modernistes, et vous voulez mener ce combat de la vérité. Vous êtes un bâtisseur, et nous avons parfaitement entendu votre appel pressant, encore renouvelé au Sacré Cœur lors du pèlerinage de Chartres : Appel à fonder de bonnes écoles, appel à aller de l'avant, à évangéliser dans la mesure de nos capacités. Nous devons préserver cette liberté de la vérité, seule vrai liberté, mais nous ne pouvons garder ce trésor de la Tradition entre nous, sans le partager ; nous aurons des comptes à rendre…

Vous nous le rappelez sans cesse pour nous motiver et nous donner du cœur à l'ouvrage, et là encore je salue votre leadership, c'est-à-dire que je salue en vous un chef qui ne se contente pas de gérer, mais qui propose, qui construit, qui va de l'avant. Mgr Williamson, quant à lui, ne croit plus à l'efficacité de la vérité dans le combat contre le modernisme, tant la raison humaine est perturbée par les modes de pensée contemporains... Et il a terriblement raison : L'intelligence est tellement malade chez ces personnes là, leur raison étant capable de concilier l'inconciliable, de faire passer l'erreur pour la vérité….
 
Vous croyez en la possibilité d'un électrochoc en tirant cette fameuse cartouche, Mgr Williamson juge que le chasseur n'est pas si accablé, que ce n'est pas le moment de tirer cette dernière cartouche, et qu'il ne s'agit d'ailleurs pas de la dernière…
 
Alors merci de permettre ce débat, merci à Monseigneur de préciser ainsi sa vision… Ces questions sont tellement importantes, tellement passionnantes… Les enjeux sont tels… La décision sera historique, d'où l'importance que vous soulignez, de concerter tous les tireurs pour prendre leurs avis, pour peaufiner ce tir…Une cartouche si importante… Car s'il est une chose qui est vraie, c'est que cette cartouche est d'une importance capitale, c'est qu'il faudra bien la tirer, au bon moment, dans les bonnes circonstances … Et si jamais elle était mal tirée, alors la FSSPX aura perdu, autant que les plans de Dieu sont visibles, sa dernière cartouche… Cette cartouche, c'est celle qui permettra enfin de dire que le catholique traditionnaliste est vraiment catholique, que l'Eglise ne s'est pas trompée pendant deux mille ans, que les papes qui ont lutté contre le modernisme et contre les erreurs modernes ne se sont pas égarés en dénonçant ces thèses destructrices...

Là est tout l'enjeu de cette cartouche, et Mgr Fellay le rappelle souvent : rétablir la confiance dans et hors de l'Eglise… que le catholique traditionnaliste ne soit plus le seul et unique pestiféré de l'Eglise, mais qu'il soit enfin considéré comme un membre actif et participatif de l'Eglise. Certains ont déjà tiré leur dernière cartouche, croyant souvent honnêtement et sincèrement qu'ils pouvaient faire changer ce regard, mais force est de constater qu'ils se sont fait prendre au jeu, ils sont restés en marge de l'Eglise, obligés de courber l'échine au moindre coup, tels ces prisonniers de guerre : on les utilise pour fabriquer les armes qui serviront ensuite à les tuer, ou à détruire ceux de leur camp qui mènent encore le combat.

Un appel à l'unité

Mais ce que je retiens particulièrement de votre texte, c'est cet appel à l'unité que vous lancez. La discussion est ouverte, que chacun s'exprime, mais que le jour où la décision sera prise de tirer cette cartouche, (qu'elle soit la dernière ou non en fonction du point de vue de ceux qui se seront exprimés à votre demande), tous se rangent derrière le tireur. Car même si cette cartouche n'est pas la dernière, elle n'en reste pas moins importante et déterminante dans le combat contre le modernisme. Seule la FSSPX a encore cette puissance de frappe, puissance qui pourrait déstabiliser l'ennemi en faisant enfin jaillir à nouveau la foi catholique intégrale, la foi intègre, débarrassée de toutes ces erreurs qui paralysent et ruinent l'Eglise aujourd'hui. Après cette phase de consultation, durant laquelle les chasseurs les plus expérimentés se seront exprimés, il faudra tirer cette cartouche, et le tireur se retrouvera alors seul face à l'ennemi, engageant par son tir toute la population, toute l'Eglise qu'il sert avec tant de courage. Il aura besoin de tout notre soutien pour être serein lors de son tir, pour ne pas être tourmenté au moment de prendre la décision… Que son esprit soit le plus libre possible sur les questions de savoir s'il n'y aura pas finalement d'autres cartouches, si c'est le bon moment pour tirer, si l'angle de tir est le bon, si ses troupes suivront…. Il est probable que beaucoup continueront à avoir leur avis et ne partageront pas forcément cette décision de tirer, mais il faudra alors faire confiance au tireur qui a été pourtant reconnu comme étant le plus expérimenté…

Encouragement

Alors merci, monsieur l'abbé, de nous pousser ou de nous tirer en permanence par vos appels pressants à l'action… Nous en avons besoin pour ne pas nous endormir par ces situations un peu déconcertantes qui précèdent généralement les graves décisions, les décisions historiques. Je suis fier d'appartenir à votre armée, même si ma position au sein de celle-ci est insignifiante. Ce sont les gens insignifiants qui font justement cette armée. J'ai été heureux d'apprendre votre reconduction lors du pèlerinage de Chartres, vous qui êtes profondément attaché à votre supérieur général qui vient de vous renouveler sa confiance. Continuez à mener ce combat, malgré les coups répétés dont vous commencez à être habitué à force de les encaisser.

Certains ont quitté le navire, parfois  animés de bons sentiments, et croyant faire le bon choix. Mais s'ils se retrouvent maintenant en position de force dans d’autres rangs, c'est uniquement parce que la FSSPX continue à combattre. C'est le lot habituel d'une grande partie des personnes qui se détournent de leur combat initial. Ils n'ont alors cesse de dénoncer ces faiblesses et de les pointer du doigt pour mieux affaiblir nos rangs... D'autres arrivent un peu mieux à se préserver, mais sont en permanence sollicités par nos ennemis pour nous dénoncer, pour nous affaiblir… Mais si un jour la FFSPX devait perdre la guerre, Dieu nous en préserve, ils risqueraient alors d'être jetés aux fers, enfermés au cachot, perdant d'un seul coup toute légitimité, tout privilège, tout statut dans les rangs ennemis, tout intérêt à leurs yeux…

Heureusement, certains, prenant conscience de tout ceci, finissent par rejoindre nos rangs… Souhaitons qu'ils soient derrière nous le jour où ce coup sera tiré. Peut-être, certains verront-ils à travers ces lignes quelques flatteries, détournant le but de ce texte qui n'est autre que de vous encourager dans votre combat et vous soutenir dans votre détermination. Je vous souhaite d'arriver à susciter l'union dans ce combat difficile que vous entreprenez. Je vous assure de mes prières pour que le Saint Esprit continue à vous inspirer dans votre devoir d'état.
En union de prières,

Antoine
simple fidèle de la FSSPX