29 septembre 2007





Motu proprio à Sèvres
2007-09-29 - LMC - leforumcatholique.org
Ce matin, 29 septembre, a eu lieu une réunion organisée par le curée de la ville de Sèvres au sujet de la faisabilité de la mise en place du Motu Proprio dans la paroisse de Saint Romain. Un peu plus de 50 personnes étaient présentes, ce qui semble démontrer l'intérêt, l'espoir ou les craintes que suscite ce texte du Saint Père. Manifestement en effet, une partie des personnes présentes(la minorité)étaient venues pour signifier leur désaprobation polie ou leur incompréhension devant un possible retour de la messe Saint Pie V.
L'abbé Blin a commencé par rappeler l'esprit du Motu Proprio; il a annoncé également qu'aucune décision ne serait prise aujourd'hui, précisant d'ailleurs qu'il ne connaissait pas l'ancien rite. Il a ensuite donné la parole à ceux qui souhaitaient s'exprimer. Nous n'avons pu éviter quelques interventions ressassant de vieilles rancoeurs ou des querelles qui à mon sens n'avaient pas leur place ici(mon rite est mieux que le tien pour telle ou telle raison). Ces débats stériles se sont très vite effacés derrière des interventions plus constructives exprimant l'ardente attente de nombreuses familles de vivre de la liturgie préconciliaire dans le cadre de leur paroisse géographique.
Je pense que le message à bien été entendu par l'abbé Blin. Je crois que nous pouvons le remercier de s'être "mouillé" par cette initiative. Il n'a pas annoncé de délais de réponse, et a rappelé que nous pouvions lui écrire par couriel.
J'espère que nous serons nombreux à le faire pour l'encourager.
La réunion s'est terminé par le chant du Pater Noster. Je souhaite que ce Pater soit le premier d'une longue série avec l'abbé Blin.
Affaire à suivre...

Pour joindre le Père Philippe Blin:
saintromain@wanadoo.fr ; Paroisses Saint-Romain, Notre-Dame des Bruyères, P. Philippe Blin, curé ; 1 rue de l’Eglise,

tel. 01 46 29 99 99. 01 45 34 34 50
 

25 septembre 2007





Position de l'Union Internationale des Guides et Scouts d'Europe au sujet du récent Motu Proprio « Summorum Pontificum »
25 septembre 2007
UNION INTERNATIONALE DES GUIDES ET SCOUTS D'EUROPE
FEDERATION DU SCOUTISME EUROPEEN
Dotée du statut participatif auprès du Conseil de l'Europe
Reconnue par le Conseil Pontifical pour les Laïcs comme association privée internationale de fidèles de droit pontifical

Louhans, le 25 septembre 2007

Destinataires :
Membres du Conseil Fédéral,
Conseillers religieux nationaux,
Equipe du Commissaire Fédéral,
Bureau fédéral.


Chers Amis,

L'on m'a récemment demandé quelle était la position de l'Union Internationale des Guides et Scouts d'Europe au sujet du récent Motu Proprio « Summorum Pontificum » de notre saint Père, le Pape Benoît XVI, relatif aux diverses formes – ordinaire et extraordinaire – du rite romain. Je tiens à affirmer que l'UIGSE, en tant qu'association privée de fidèles laïcs, n'a pas à « prendre position » sur des textes du magistère, mais à les recevoir filialement et, pour autant qu'ils concernent notre mission éducative, à les mettre en pratique de la manière la plus appropriée.

S'agissant de questions liturgiques, est légitime tout rite dûment approuvé par le Siège apostolique ; il convient de veiller à ce que les enfants et les jeunes qui nous sont confiés bénéficient, dans les cérémonies auxquelles ils participent lors des activités scoutes, de liturgies conformes aux textes approuvés par les pasteurs de l'Eglise, dignes, priantes et conformes à la tradition et au rite dans lesquels les parents, premiers éducateurs de nos scouts, ont choisi de les élever. C'est pourquoi, dans les pays où différentes confessions chrétiennes ou différents rites catholiques coexistent au sein de notre mouvement (on pense à l'Allemagne ou l'Ukraine, par exemple), nous proposons des unités confessionnellement et rituellement homogènes, afin d'éviter dans l'esprit des jeunes toute confusion (cf. directoire religieux).

Cela n'exclut nullement, pour les catholiques, d'assister à une liturgie d'un rite – uni à Rome – différent de celui dans lequel célèbre ordinairement l'unité, en un lieu (pays, communauté) où un autre rite serait en usage ; cela peut constituer pour l'unité une découverte et un enrichissement, sous réserve de l'accord des parents, du conseiller religieux de l'unité et d'une introduction préalable et adaptée à l'âge des jeunes.

Les cérémonies liturgiques organisées par l'UIGSE à l'occasion de rassemblements internationaux sont normalement célébrées dans la forme ordinaire du rite romain, en langue latine, selon les recommandations du paragraphe n° 62 de l'exhortation apostolique Sacramentum Caritatis.

Chaque association est tenue de se conformer à cette mise au point, merci de relayer cette note auprès des unités.

Bien fraternellement.

Jacques Mougenot

Commissaire Fédéral
 

24 septembre 2007





Un cardinal venu de Rome ordonne cinq prêtres traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur
24.09.07 - lemonde.fr
Un cardinal venu de Rome ordonne cinq prêtres traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur LE MONDE | 24.09.07 | 14h38
BORDEAUX ENVOYÉE SPÉCIALE
Alors que l'assistance entonne la longue litanie des saints, les cinq ordinands en aube blanche, allongés face contre terre au pied de l'autel, ne bronchent pas. Dans quelques minutes, après un cérémonial rythmé par des gestes immuables et des prières en latin, dans un ballet de surplis en dentelle rehaussés de chasubles mauves et or, les jeunes hommes deviendront prêtres. Ils rejoindront les rangs de l'Institut du Bon Pasteur, dirigé par l'abbé Philippe Laguérie, figure historique de la mouvance traditionaliste en France.
Pour la cérémonie de ce samedi 22 septembre, l'abbé, longtemps en délicatesse avec le Vatican, a vu grand. Un écran géant et des dizaines de chaises barrent la ruelle où siège l'église Saint-Eloi de Bordeaux. La pluie gâche la démonstration de force. L'église, elle, est pleine, mais l'essentiel est ailleurs.
Saluée par une vague de génuflexions, l'arrivée du cardinal Castrillon Hoyos, envoyé par le pape Benoît XVI pour célébrer la messe d'ordination, consacre le retour de ce courant, attaché au rite liturgique et aux valeurs antérieurs au concile Vatican II, dans le giron de Rome. Au-delà, sa présence conforte l'ensemble des partisans de la tradition. "C'est un mois faste", reconnaît l'abbé Laguérie. "Nous fêtons le premier anniversaire de l'érection de l'Institut du Bon Pasteur (sa reconnaissance par Rome), la mise en oeuvre du motu proprio, dont la publication fut pour nous un grand succès (depuis le 14 septembre, la messe en latin est libéralisée) et nous ordonnons cinq nouveaux prêtres." Dans son homélie, le cardinal romain, président de la commission Ecclesia Dei, chargée à Rome du rapprochement avec les traditionalistes, enfonce le clou : "Si l'Institut du Bon Pasteur reçoit cinq nouveaux prêtres, c'est toute l'Eglise catholique qui les reçoit."
"C'est bien que Rome fasse un geste d'encouragement envers un jeune institut, mais ce n'est pas un geste d'ampleur nationale", nuance Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, dont la présence à l'ordination relève de la "politesse". Selon les évêques, la publication du motu proprio n'a suscité qu'une poignée de demandes pour davantage de messes en latin, preuve que les besoins sont couverts.
Une vision démentie par l'abbé Laguérie. "En matière d'évangélisation, c'est l'offre qui crée la demande", estime-t-il. En instaurant la messe en latin dans des chapelles privées, son mouvement entend le démontrer. "Quand la messe en latin sera en vente libre, elle trouvera preneur, juge aussi Guillaume de Tanoüarn, prêtre-assistant de l'un des ordinands de Bordeaux. La société revient sur l'esprit des années 1960 et 1970. C'est aussi le cas dans l'Eglise." "Le rite ancien reste "in" à travers les siècles", assure de son côté René-Sébastien Fournié, l'un des prêtres ordonnés samedi. A 33 ans, après être passé, comme beaucoup de ses confrères, dont l'abbé Laguérie, par la Fraternité Saint-Pie X, le mouvement schismatique de Mgr Lefebvre, ce multi-diplômé s'est engagé à ne célébrer la messe qu'en latin.
Mais la publication du motu proprio, la volonté persistante du Vatican de rallier les schismatiques et la solennité accordée par Rome à ces ordinations ne suffisent pas à masquer les limites du rapprochement entre catholiques. Si Mgr Ricard reconnaît avoir facilité l'implantation de l'Institut à Bordeaux, il rappelle aussi que "tous les points de Vatican II n'y sont pas reçus de la même façon" que chez la majorité des catholiques. "Alors que le catholicisme s'effondre et qu'il faudrait mettre toutes les forces dans la bataille, les évêques ne sont pas prêts psychologiquement à nous confier des paroisses", regrette l'abbé Laguérie. Le service d'ordre aux abords de l'église Saint-Éloi, samedi, soulignait, à sa manière, les craintes de possibles contestations.
Stéphanie Le Bars

Mouvance traditionaliste La Fraternité Saint-Pie X. Créée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, elle compterait 130 prêtres en France, 471 dans le monde et 182 séminaristes. Mgr Lefebvre fut excommunié en 1988 pour avoir ordonné illégalement quatre évêques.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. Erigée de droit pontifical par le Saint-Siège en 1988, elle compterait 180 prêtres et 107 séminaristes à travers le monde. Chaque année 4 à 5 Français sont ordonnés prêtres.
L'Institut du Bon Pasteur. Créé par Philippe Laguérie en septembre 2006, il compterait une vingtaine de prêtres et une quarantaine de séminaristes.
L'abbé Laguérie, exclu de la Fraternité Saint-Pie X en 2004, a rallié Rome il y a un an.
Dans les diocèses. Quelque 120 messes sont célébrées chaque semaine selon le rite ancien.

Article paru dans l'édition du 25.09.07
 




Cinq ordinations et un retour dans l'Eglise
24 septembre 2007 - sudouest.com
BORDEAUX. -- L'ordination de cinq prêtres, samedi matin en l'église Saint-Eloi en présence de Mgr Ricard, témoigne de la réintégration des chrétiens « traditionalistes » dans l'Eglise catholique romaine Cinq ordinations et un retour dans l'Eglise
Guy Lacquement Plusieurs centaines de fidèles massés dans la petite église Saint-Eloi; un écran géant barrant la rue Buhan et retransmettant chacun des gestes des célébrants; de fortes délégations venues de l'Hexagone et au-delà; mais surtout la présence d'un pontife romain auprès du président de la Conférence des évêques de France : voilà des signes qui donnaient à la quintuple ordination de samedi matin, à l'ombre de la Grosse Cloche, la pleine mesure symbolique de l'événement.
Les cardinaux Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei à Rome, et Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, présidaient la cérémonie à laquelle assistaient entre 350 et 500 fidèles selon les sources.
Le retour de la messe en latin. Le cardinal Castrillon Hoyos a célébré l'ordination des abbés René-Sébastien Fournié, Jean-Pierre Gaillard, Louis-Numa Julien, Régis de Saint-Rémy et Régis Spinoza. Ces nouveaux prêtres ne font pas mystère de leur attachement au rite tridentin cher à feu monseigneur Lefebvre, évêque de Tulle et créateur du séminaire d'Ecône en Suisse. Un rite que leurs liens avec l'Institut du Bon Pasteur leur font obligation de suivre. Un rite que tous les fidèles peuvent désormais demander à leur curé.
La commission Ecclesia Dei a été instituée en 1988 par Jean-Paul II pour « s'occuper des traditionalistes ». La portée emblématique de la cérémonie tenait donc au fait qu'il s'agit d'une des premières manifestations concrètes et publiques du retour dans le giron de l'Eglise catholique des chrétiens autrefois qualifiés d'« intégristes ».
Ce retour voulu par les deux derniers papes a été effectivement acté par Benoît XVI qui autorise largement « la messe en latin ». En septembre 2006, l'actuel souverain pontife a érigé au rang d'institut de droit pontifical l'Institut du Bon Pasteur. Celui-là même qui, dans les Ecritures, rassemble toutes les brebis.
Et le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, a confié la paroisse Saint-Eloi à l'abbé Philippe Laguérie, président de l'Institut du Bon Pasteur. L'église bordelaise est ainsi le siège de l'organisation qui compte une vingtaine de prêtres et une quarantaine de séminaristes à Courtalain, près de Chartres.
Les trois heures de l'ordination, l'allure des vêtements sacerdotaux, les chants, la dévotion manifeste des fidèles, donnaient à cette célébration une ferveur démonstrative traduisant éloquemment la satisfaction des brebis d'être revenues au bercail. Par la grande porte.
 




L’Arlésienne en peau de chagrin
24 septembre 2007 - Abbé Lorans (Editorial) - dici.org
L’Arlésienne en peau de chagrin
Après avoir été longtemps l’Arlésienne dont tout le monde parlait sans jamais la voir, le Motu Proprio sur la messe tridentine est en passe de devenir une peau de chagrin, tant son application semble devoir être restreinte par les conditions restrictives que posent des évêques au champ visuel rétréci.
 Si l’on se fie à la presse qui ne reprend que les consignes officielles : « le Motu Proprio ne provoque pas de raz de marée » (La Croix), « l’alerte au tsunami a tourné court » (Le Figaro). C’est que les évêques français, suisses ou italiens n’entendent pas se dessaisir de leur autorité. Le cardinal Castrillón Hoyos a beau déclarer à Radio Vatican : « La chose principale, c’est que les prêtres peuvent décider de célébrer la messe dans le rite ancien, sans permission ni de la part du Saint-Siège, ni de la part des évêques ». Dans les diocèses, la réalité est bien différente : la rupture doctrinale entre la messe traditionnelle et la messe de Paul VI, niée dans le Motu Proprio, se manifeste sur le terrain. Cette opposition théologique s’exprime dans les faits qui sont têtus… comme la doctrine.
Abbé Alain Lorans
 




On ne verra pas la messe de toujours au Jour du Seigneur
24 septembre 2007 - dici.org
Verra-t-on un jour la messe tridentine à la télévision ? C’est la question que beaucoup se posent depuis la promulgation du Motu Proprio. Un fidèle attaché à la Tradition l’a posée directement au producteur de l’émission Le Jour du Seigneur qui retransmet la messe dominicale sur la chaîne de télévision française FRANCE 2. Voici la réponse qu’il a reçu du père Arnaud de Coral, o.p. :
 « Le motu proprio du 7 juillet 2007 a effectivement autorisé la célébration de la messe selon le rite promulgué par saint Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII. Ce motu proprio précise dès le premier article qu’il ne s’agit que d’une permission concernant une ‘forme extraordinaire de la Liturgie de l’Eglise’. Le missel romain promulgué par Paul VI est bien lui ‘l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Eglise catholique de rite latin’.
 « Dans une messe retransmise dans toute la France comme l’est la messe dominicale du Jour du Seigneur, messe vue par plus d’un million de fidèles, il ne nous semble pas approprié d’utiliser une liturgie extraordinaire qui n’est pas celle de la très grande majorité des catholiques de France. Autant ces derniers se réjouissent avec le Saint Père que leurs frères et sœurs chrétiens attachés au rite de saint Pie V puissent l’utiliser librement  pour y célébrer les mystères de la foi, autant ils ne comprendraient pas qu’on en fasse un rite ordinaire en l’imposant à tous les fidèles. Ce serait, vous le comprendrez, un abus de la lettre et de l’esprit du motu proprio ». – Sans commentaires.




"Application du Motu Proprio Summorum pontificum"
24/9/2007 - dici.org
Le Motu Proprio libéralisant l’usage du missel tridentin est entré en vigueur le 14 septembre. La veille, sur les ondes de Radio Vatican, le cardinal Dario Castrillón Hoyos, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a expliqué que cette libéralisation du missel de saint Pie V ne visait pas à « retourner en arrière » mais à « donner une plus grande liberté aux fidèles ». Il a aussi souhaité que ces nouvelles dispositions soient « un motif de joie ».
 « Le pape ne veut pas retourner en arrière », a-t-il souligné, précisant que le Concile Vatican II « n’a pas interdit la liturgie de saint Pie V ». « Ce n’est pas un retour en arrière, comme certains le soutiennent parce qu’ils ne connaissent pas la réalité ». « Au contraire : le Concile a voulu donner une grande liberté aux fidèles », a-t-il ajouté en précisant que l’une de ces libertés était « justement celle d’utiliser ce trésor qu’est la liturgie pour le maintenir vivant ».
 Pour le président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, « le pape a un amour particulier pour la liturgie, un amour qui se traduit aussi en capacité d’étude, d’approfondissement de la liturgie ». C’est pour cela, a-t-il expliqué, que « Benoît XVI considère la liturgie antérieure à la réforme du Concile comme un trésor inestimable ».
 Le cardinal colombien a aussi affirmé qu’avec ce Motu Proprio « le changement n’est pas si grand. La chose principale, c’est que les prêtres peuvent décider de célébrer la messe dans le rite ancien, sans permission ni de la part du Saint-Siège, ni de la part des évêques », a-t-il ajouté.
 Le cardinal Castrillón Hoyos a aussi évoqué les éventuels cas de « conflit », jugeant que « l’autorité de l’évêque devrait intervenir pour l’éviter, mais sans effacer le droit que le pape a donné à toute l’Eglise ». Si quelqu’un empêche la mise en application du Motu Proprio, a-t-il expliqué, « il revient à la Commission pontificale Ecclesia Dei de prendre des mesures, au nom du pape, afin que ce droit - qui est désormais un droit clair pour les fidèles - soit respecté ».
 Le prélat a enfin souhaité que cette libéralisation de la messe selon le rite de saint Pie V puisse être un « motif de joie pour tous ceux qui aiment la tradition, un motif de joie pour toutes ces paroisses qui n’auront plus de divisions. Remercions donc le pape qui a rendu à l’Eglise ce trésor », a-t-il conclu.
 Le lendemain, 14 septembre, jour de l’entrée en vigueur du Motu Proprio, le cardinal Castrillón Hoyos célébrait une messe selon le rite de saint Pie V, dans la basilique du sanctuaire de Lorette en fin d’après-midi, à la demande de l’association Una Voce. Le cardinal colombien avait déjà célébré, en mai 2003, une messe selon le rite traditionnel pour des fidèles de cette association dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure. Le 22 septembre, le cardinal Castrillón Hoyos célébrera la messe d’ordination de 5 prêtres de l’Institut du Bon Pasteur, à Bordeaux, en présence du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France.
 Selon l’agence I.MEDIA, « Benoît XVI ne célébrera pas tout de suite » la messe selon le missel de saint Pie V.
En Suisse
 La déclaration des évêques suisses réunis pour leur 277ème assemblée ordinaire, les 10-12 septembre, est peu chaleureuse. Au cours d’une conférence de presse à Berne le 13 septembre, Mgr Kurt Koch, président de la Conférence des évêques suisses, a tenu à rappeler que la messe tridentine doit être considérée comme « l’expression extraordinaire » de l’unique rite romain de la messe, la messe en langue locale restant l’expression « ordinaire ». 
 L’évêque de Bâle a également rappelé que l’utilisation de la tradition liturgique antérieure doit répondre à des exigences sévères, en particulier la preuve qu’il y a dans une paroisse un groupe stable désirant assister à la messe tridentine. Au curé revient la responsabilité de voir que cela ne va pas causer des tensions dans la communauté et de veiller à ce qui convient pour le bien des fidèles. Le Motu Proprio précise que la réintroduction de la messe tridentine doit se faire « en harmonie avec la sollicitude pastorale de la paroisse », « sous le gouvernement de l’évêque », « en évitant la discorde et en favorisant l’unité de toute l’Eglise ».
 Mgr Koch ne pense pas qu’il y aura dans les diocèses de Suisse une explosion de célébrations selon le rite de Saint Pie V.  Et il insiste pour dire que l’autorisation n’est donnée qu’à des fidèles qui acceptent le Concile Vatican II ainsi que le rite ordinaire de la liturgie actuelle. Cette démarche vise la réconciliation au sein de l’Eglise et s’adresse en premier lieu aux traditionalistes restés fidèles à Rome, regroupés notamment au sein de la Fraternité Saint-Pierre. Pour les partisans de Mgr Lefebvre, c’est une autre histoire, souligne-t-il, car « ils ont beaucoup de problèmes avec le Concile (sic), surtout avec l’œcuménisme et le dialogue interreligieux… et ces problèmes ne seront pas réglés avec ce Motu Proprio ! »  La première réponse de la Fraternité Saint-Pie X n’est pas très favorable, estime-t-il. En effet, elle ne se contente pas de la restauration de la messe en latin et réclame de Rome des « changements doctrinaux ».
En France
 Le 14 septembre, La Croix consacrait un dossier à la mise en place du Motu Proprio dans les diocèses français sous le titre « L’ancienne messe ne fait pas recette » (sic), repris en page 2 sous la forme «  Le motu proprio ne provoque pas de raz de marée ». Voici les extraits les plus significatifs : 
 « Au total à ce jour, on ne connaît que 10 lieux de culte nouveaux qui accueilleront des liturgies selon l’ancien missel en France, principalement dans les diocèses où aucune n’était célébrée auparavant. Ce chiffre repose sur une enquête que La Croix a réalisée cette semaine auprès de tous les diocèses. Il faudra bien sûr tirer un nouveau bilan dans quelques mois pour mesurer l’amplitude exacte de cette réforme.
 « Ces premiers chiffres semblent surtout montrer que les 124 lieux de culte où était déjà appliqué le motu proprio Ecclesia Dei adflicta, signé en 1988 par  Jean-Paul II, étaient suffisants. Même si certains évêques, comme à Annecy (Haute-Savoie), prévoient de transférer les fidèles vers des églises plus grandes. A Paris, ce sera de Notre-Dame-du-Lys à Saint-Germain-l’Auxerrois. ‘A priori, les besoins sont couverts’, confie le P. Christian Duquidt, délégué épiscopal à l’information pour le diocèse de Limoges (Haute-Vienne), où une messe selon le missel de 1962 était déjà célébrée deux fois par mois. Mais comme le relève le P. Michel Martin, vicaire général du diocèse de Viviers (Ardèche), ‘si des demandes doivent être formulées, c’est maintenant qu’elles le seront’. (…)
 « Du côté des évêques de France, où le sujet a été abordé mardi (11 septembre) lors d’une réunion du Conseil permanent de la Conférence épiscopale à laquelle participaient les archevêques métropolitains, on note une réelle volonté d’apaisement. Le motu proprio sera pleinement appliqué. Tout le motu proprio, mais rien que le motu proprio ! Pas question, par exemple, de faire le lit de groupes qui mettraient en cause la validité de la réforme liturgique issue de Vatican II.
 « Concrètement, les évêques ont, pour la plupart, déjà commencé à accueillir la demande de fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain. Mais il s’agit souvent de demandes individuelles, comme dans le diocèse de Sées (Orne) où 12 courriers sont arrivés. Ces personnes ne constituant pas un « groupe stable » comme le stipule le motu proprio, elles ne devraient pas être acceptées. D’autant qu’une messe dans l’ancien missel est célébrée le dimanche à Sées. ‘Dans mon diocèse, j’ai eu une demande d’une seule famille : j’ai donc écrit à Rome pour savoir s’il s’agit d’un groupe stable’, confie un évêque à La Croix.
C’est tout le problème de l’application de Summorum pontificum : comment définir un « groupe stable » ? Sur les sites Internet traditionalistes, des forums proposent aux fidèles de se regrouper. Mais ils sont peu actifs. ‘Si vous désirez constituer un groupe stable autour de Luxeuil-les-Bains, je suis partant. Alors faites-le moi savoir’, écrit « Séb59 » sur le site Forum catholique. Ce qui en dit beaucoup sur la « stabilité » d’un futur groupe…
 « Autre question : quels prêtres affecter à ces groupes ? ‘Je n’ai que très peu de prêtres sachant célébrer dans l’ancienne forme, et j’en ai besoin ailleurs’, explique un évêque du sud de la France. Certes, les évêques ont la possibilité de faire appel aux instituts religieux voués à l’ancien rite, comme la Fraternité Saint-Pierre ou l’Institut du Bon Pasteur. Mais ils craignent de ne plus avoir de regard sur ce qui se passera dans les communautés traditionalistes. (…)
 « La Fraternité Saint-Pie X continue à demander bien plus que la libéralisation de l’ancien  missel. ‘La ruine de l’Eglise ne tient pas uniquement à la question liturgique’, explique l’abbé Régis de Cacqueray sur le site du district de France de la FSSPX, dont il est le supérieur : ‘Aussi importante qu’elle soit, elle demeure seconde par rapport à la vérité théologique dont elle n’est qu’une traduction.’ Pour ces intégristes, le motu proprio ne peut être qu’une première étape avant un retour doctrinal à la situation d’avant Vatican II. (…) »
 A propos des prêtres qui célébreront la messe de saint Pie V dans les diocèses, Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse et président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, déclare à La Croix dans le même dossier : « Ce que nous commençons à nous dire entre évêques, c’est qu’il faudra trouver des prêtres pour s’acquitter de cette tâche et il n’est pas évident qu’il y en ait assez ». A quoi le journaliste Nicolas Senèze rétorque : « Pourquoi ne pas faire appel aux instituts religieux traditionalistes ? ». Réponse de Mgr Le Gall : « Il faut que l’évêque puisse rester modérateur dans son diocèse. Et ce n’est pas facile, quand on laisse le champ libre à des prêtres qui font cavalier seul. Nous nous efforcerons de donner leur place à ces instituts : il ne s’agit pas de les rejeter. Mais il est important pour un évêque d’avoir un regard sur la  manière dont ces communautés célèbrent la liturgie dans son diocèse. Il ne faut pas qu’il y ait deux Eglises parallèles. Les évêques de France veulent avant tout écouter les gens et faire ce qui doit être fait, mais dans les conditions du motu proprio.
- C’est-à-dire ?, demande Nicolas Sénèze.
- Ceux qui demanderont des célébrations dans la forme extraordinaire du rite moderne devront reconnaître et la validité et la sainteté de sa forme ordinaire. Mais ce n’est rien d’autre que ce qui est exigible.
Sous le titre « La messe en latin s’installe sans vagues », Le Figaro du 14 septembre parle d’une mise en œuvre du Motu Proprio « dans un climat de faible mobilisation » :
 « A la Conférence des évêques de France, on a bien noté ‘des demandes’ depuis début juillet, mais ‘pas en grand nombre’. Dans l’impossibilité de les quantifier ‘au niveau national’, la porte-parole des évêques tient à souligner le ‘climat positif’ qui règne sur le terrain depuis le début de l’été. Dans les diocèses, la volonté est claire de mettre en pratique ce motu proprio. Les évêques se sont adressés en ce sens à leurs prêtres par des courriers, et parfois à l’ensemble des fidèles. La question, assure-t-elle, est à l’ordre du jour’.
 « C’est le cas à Lyon, où le cardinal Barbarin a rencontré ses prêtres à ce sujet la semaine dernière. ‘Et nous pouvons affirmer qu’à ce jour il n’y a pas eu de demandes de groupes constitués’, assure Pierre Durieux, chargé de la communication du diocèse. ‘Nous en restons donc pour le moment à ce qui se fait déjà : une messe à Lyon et une autre à Francheville.’ Idem à Rennes, à Poitiers ou encore à Pontoise… (…)
 « Du côté des contempteurs, ce n’est pas non plus la grande mobilisation… Regrettant l’ampleur du débat ‘fermé sur lui-même’ et ‘réglant ses comptes avec un passé mal digéré’, le jésuite Pierre de Charentenay prévoit ainsi dans la dernière livraison d’Etudes : ‘C’est plutôt le statu quo qui l’emportera sans bouleversement’ ».
 Recueillant le témoignage du père Nicolas Brouwet (45 ans), curé de Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine, qui célèbre les deux messes, la journaliste du Figaro Sophie de Ravinel note : « Paradoxalement, ce prêtre formé en partie à Rome a pu découvrir ‘une plus grande proximité’ avec l’assemblée lorsque tous sont tournés dans la même direction. ‘Célébrant cette messe, dit-il encore, le prêtre saisit d’une manière évidente qu’il n’est qu’un signe du Christ et pas le maître de la liturgie’ ».
En Italie
 La Croix du 14 septembre conclut son dossier par un article de sa correspondante permanente à Rome, Isabelle de Gaulmyn, intitulé « Au Vatican, une entrée en vigueur dans la plus grande discrétion » : « A Rome, l’entrée en vigueur du motu proprio libéralisant le recours au Missel tridentin a eu lieu dans la plus grande discrétion. ‘Rien n’a été prévu ce jour-là’, confirme-t-on à la Commission Ecclesia Dei, chargée de l’application de ce texte. Pas de célébration particulière en rite tridentin, donc. Le cardinal Castrillón Hoyos, président de la Commission et l’un des artisans de Summorum pontificum, devait célébrer ce soir (14 septembre) une messe pontificale dans cette ‘forme extraordinaire’, suivie d’un Te Deum. Mais il le fera à Lorette, à 283 km du Vatican, loin de Rome et à l’invitation de l’association liturgique italienne Una Voce, est-il précisé. Comme le note un membre de la Curie, ‘c’est comme s’il était allé se réfugier là-bas’.» (…)
 Cependant, « il est certain que la Commission Ecclesia Dei devrait progressivement monter en puissance, et, dans un avenir proche, se voir attribuer un nouveau statut au sein de la Curie romaine. Avec ce motu proprio libéralisant l’usage du Misse tridentin, c’est en effet à elle que revient, comme à une sorte d’institution d’appel, de traiter les demandes de liturgie en rite préconciliaire qui auront été refusées par les évêques, après avis demandés par des curés. De plus, on espère – c’est même l’un des objectifs poursuivis – que des membres de communautés intégristes souhaiteront rentrer dans le giron de l’Eglise catholique, et c’est la commission qui examinera ces cas. De commission pontificale, Ecclesia Dei pourrait alors devenir un conseil pontifical, ce qui lui permettrait d’avoir à la fois une autorité plus importante et davantage de moyens. L’équipe s’est déjà étoffée il y a deux mois avec la nomination d’un secrétaire général adjoint. » (…)
 Toutefois dans les diocèses italiens, comme « Pise, Alba ou Côme, les évêques ne cachent pas leur réticence, demandant à leurs prêtres de leur faire remonter directement les demandes de liturgies selon le Missel tridentin. L’opposition la plus spectaculaire est venue de Milan, diocèse parmi les plus importants du monde et qui pèse lourd dans l’Eglise italienne, et dans l’Eglise tout court. Déjà, son ancien archevêque, le cardinal Carlo Maria Martini, avait en juillet déclaré qu’il ne célébrerait pas dans l’ancien rite, faisant l’éloge d’une liturgie en langue vernaculaire. Opinion que semble partager son successeur, le cardinal Dionigi Tettamanzi : un communiqué du diocèse a fait savoir que le motu proprio ne s’appliquait pas aux paroisses de rite ambrosien, car il ne concerne pas ce rite spécifique à Milan, utilisé dans la grande majorité des paroisses du diocèse ». Une interprétation ‘à la lettre’ du motu proprio, constate Isabelle de Gaulmyn qui souligne que « mis à part quelques éléments particuliers (signe de paix, envoi en fin de messe), le rite ambrosien a lui aussi été profondément réformé après 1962, et selon les mêmes principes que le rite romain ».
 Dans une volonté d’apaisement, Mgr Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale d’Italie (C.E.I.), a déclaré le 17 septembre à l’ouverture des travaux du Conseil permanent de la C.E.I. à Rome : « Il n’y aura pas deux rites, mais la double application d’un seul et même rite, qui devra constituer le cœur de la dynamique ecclésiale, au nom d’une pleine réconciliation et d’une bonne unité visible dans l’Eglise ». Selon l’archevêque de Gênes, « le pape incite à adopter une clef de lecture inclusive et non exclusive », car « l’histoire de la liturgie, tout comme la vie de l’Eglise, est faite de croissance et de progrès et non de ruptures », et « c’est la sollicitude pour l’unité de l’Eglise ‘dans l’espace et dans le temps’ qui sert de levier à la détermination du pape, dans une démarche qui revient fondamentalement au successeur de Pierre ». Aux yeux de Mgr Bagnasco, l’objectif du Motu Proprio est  « clairement spirituel et pastoral », autrement dit la réconciliation et l’unité. La question doctrinale n’est pas évoquée.
 Une semaine après l’entrée en vigueur de Summorum pontificum, il est clair - en Suisse, en France et en Italie – que les évêques n’entendent pas se dessaisir de leur autorité au prétexte que le Motu Proprio donne directement aux curés la possibilité de satisfaire les demandes des fidèles désireux d’assister à la messe tridentine. Ce qui fait dire à l’abbé Paul Aulagnier, dans le même dossier de La Croix : « Je ne suis pas sûr que la procédure choisie par le Saint Père soit la bonne. Les curés oseront-ils accepter la demande de fidèles attachés au Missel de Jean XXIII ? Et quelle sera l’attitude des évêques vis-à-vis de ces curés ? »
 Aussi, pour savoir comment est réellement appliqué le Motu Proprio, il convient de ne pas se contenter des informations d’une presse qui ne relaie que les consignes de l’épiscopat. Ainsi en Italie où la messe du cardinal Castrillón Hoyos à Lorette a réuni 700 fidèles dont beaucoup de jeunes, on a vu une messe tridentine célébrée près de Novara dans la région de Milan, une autre près d’Imperia en Ligurie, avec à chaque fois une centaine d’assistants particulièrement jeunes. Ces cérémonies ont fait l’objet de reportages de la part des chaînes de télévision locales. A la messe près d’Imperia se sont retrouvés pas moins de dix prêtres diocésains, à celle près de Novara le célébrant est soutenu par un de ses confrères qui a repris définitivement la messe de saint Pie V. D’ailleurs la Fraternité Saint-Pie X a diffusé en Italie plus de 600 DVD sur la célébration de la messe tridentine auprès des prêtres qui en ont fait la demande.
 En revanche, dans le diocèse de Caserte, au nord de Naples, le recteur du sanctuaire de sainte Anne qui voulait célébrer la messe traditionnelle, le dimanche soir, pour répondre au souhait  de paroissiens, s’est vu interdire de le faire par son évêque, Mgr Nogaro, qui lui a déclaré ne pas vouloir « créer de précédent », ajoutant – contre les dispositions du Motu Proprio – que le prêtre devait avertir son évêque, qu’un groupe de 30 ou 40 fidèles n’était pas suffisant et qu’enfin, à ses yeux, la messe en latin n’était pas l’instrument adéquat pour entrer vraiment en contact avec Dieu. Pourtant, par le passé, le diocèse de Caserte avait trouvé des lieux de culte à mettre à la disposition des orthodoxes et des musulmans… - Le même refus a été opposé à un prêtre de l’archidiocèse de Milan.

 Sources : apic/ansa/I.Media/Il Giornale/Le Figaro/La Croix/Zenit/ Corriere della Serra/ sources privées
date : 24/9/2007
 




Les prêtres du Bon Pasteur rentrent dans le rang de l’Eglise
24 septembre 2007 - 20minutes
Les prêtres du Bon Pasteur rentrent dans le rang de l’Eglise Un an après la création de l’institut du Bon Pasteur, cinq prêtres qui en sont issus, ont été ordonnés dans le rite traditionnel, samedi à Bordeaux. La cérémonie a eu lieu en présence des cardinaux Jean-Pierre Ricard et Dario Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, chargée des relations avec les traditionnalistes. Certains chrétiens apprécient peu ce rapprochement. Ils estiment que les préceptes de l’institut vont à l’encontre du concile Vatican II, qui prône notamment l’ouverture au monde. Pour Philippe Laguérie, supérieur général de Bon Pasteur, c’est la « marque évidente de la bienveillance des autorités romaines envers la tradition de l’Eglise ».
 




Mille prêtres, mille DVDs, mille messes ?
24-09-2007 - unavoce.fr
A ce jour, au moins mille prêtres ou séminaristes ont acheté le DVD édité par "La lettre à nos frères prêtres", l'organe de liaison de la Fraternité Saint Pie X avec le clergé diocésain, pour faciliter l'apprentissage de la messe traditionnelle.
Il nous a été dit que l'après-Motu proprio serait encore beaucoup plus intéressant que l'avant-Motu proprio. Il ne faut pas en douter.
Des observateurs ont fait remarquer que les fidèles catholiques ne s'étaient pas précipités avant le 14 septembre pour constituer des "groupes stables". Pouvait-il en être autrement ? Ceux qui étaient désireux de bénéficier de la liturgie traditionnelle étaient allés la chercher là où elle était proposée. Les autres s'étaient laissés convaincre que cette messe était interdite, ou l'avaient oubliée, ou encore ne l'avaient jamais connue. Quand il n'y a pas d'offre, la demande oublie de s'exprimer.
Les mêmes observateurs, semble-t-il, n'ont pas encore remarqué  les mille prêtres ou futurs prêtres qui ont acheté le DVD . Que vont-ils faire de ce DVD ? A coup sûr, s'informer, se faire une idée, redécouvrir la grandeur et la beauté de la mission du prêtre, autre Christ. Nombre d'entre eux commenceront à dire cette messe discrètement. Presque en cachette peut-être ? Une fois formés, ne penseront-ils pas que, tous comptes faits, le Motu proprio était autant fait pour eux que pour les laïcs ?
Ainsi, si les perspectives sont encore assez floues sur le nombre de "groupes stables" qui vont se former et sur l'accueil qui leur sera réservé par les curés, on ne peut qu'être impressionné par le fait que plus de mille membres du clergé français ont manifesté par un achat leur intérêt pour la liturgie traditionnelle.
Alors, mille prêtres, mille DVDs, mille messes ?
PhF  Una Voce
 




La messe en latin revient par la grande porte
24 septembre 2007 - laval.maville.com
La messe en latin revient par la grande porte Hier matin, une centaine de fidèles ont assisté au second office religieux, donné en l'église de La Roë, selon le rite tridentin.

« C'est un peu le retour de la grande famille », glissait un fidèle, juste avant l'office d'hier matin, à La Roë. Voilà deux semaines que Monseigneur Maillard, en application du récent décret du pape Benoît XVI, fait de nouveau rentrer la messe en latin en Sud-Mayenne par la grande porte. Plus précisément, celles des églises de La Roë et de La Selle-Craonnaise. Un mois au sein de la paroisse Sainte-Thérèse et Cardinal-Suhard ; un mois à Saint-Clément-du-Craonnais.
« Nous sommes ravis »
Il y a une semaine, 300 personnes environ avaient convergé vers La Roë pour la première messe selon le rite tridentin, depuis l'affaire niaflaise. Dimanche matin, elles étaient une centaine. Tout s'est déroulé dans le calme. L'abbé Philippe Laurensou, prêtre coordinateur récemment nommé par l'évêché lavallois, assurait l'office. « Cette église était fermée depuis des années. L'ancien prêtre avait pris sa retraite. Mis à part pour les mariages, baptêmes et enterrements, on ne célébrait plus la messe dans cette église. Même si tout n'est pas gagné, nous sommes ravis. Les élus ont intercédé en notre faveur », assure cette habitante de la Roë, fidèle de la messe en latin.
Ce n'est pas ce que dit Fernand Grimault, maire de la Roë (250 habitants). « La fraternité Saint-Pierre nous avait fait une demande officielle. Elle sollicitait une mise à disposition de l'église pour une messe dominicale (en latin). Cette décision n'est pas du ressort du maire, rappelle Fernand Grimault. L'autorité du maire en la matière ne concerne que les cas où la sécurité publique est mise en cause. »
Les élus prennent acte
Le 22 juin, le conseil municipal a rendu une délibération on ne peut plus claire. « Concernant la demande de la fraternité Saint-Pierre, sur le principe que la commune est propriétaire du bâtiment, mais qu'il appartient à la paroisse d'en définir son usage, le conseil municipal laisse au prêtre affectataire, ou à l'évêque, le soin d'en orienter la destination. » En bref, si la municipalité est bien propriétaire du bâtiment, ce qui s'y passe est du ressort de l'évêché.
« Notre boulot d'élu est de fédérer tout cela pour que les choses se passent bien », poursuit, pragmatique, le maire de La Roë (250 habitants). Fernand Grimault avait suivi avec grande attention ce qui c'était passé à Niafles. Histoire de ne pas tomber dans une situation similaire. « Loin de moi l'idée de vouloir m'investir dans les affaires du clergé. Nous avons pris acte de la décision de l'évêque de Laval. » Le mois prochain, la messe en latin sera célébrée à La Selle-Craonnaise. En novembre, retour à La Roë.
Mikaël PICHARD.
Ouest-France

23 septembre 2007





Ordination selon le rite Saint Pie V à Toulon
23-09-2007 - unavoce.fr
Le samedi 22 septembre a eu lieu dans la cathédrale (archicomble) de Toulon, l'ordination selon le rite Saint Pie V par l'évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey (entouré de nombreux prêtres du diocèse et de 80 séminaristes) de M. l'abbé Jean-Raphaël Dubrule, de la Société missionnaire de la divine miséricorde. L'abbé Dubrule va devenir vicaire de la paroisse personnelle Saint Pie V, au centre du vieux Toulon.

Reportage. Source: Jean sur http://motuproprio.fr

Cette paroisse est la première paroisse traditionnelle personnelle d'Europe, il faut le souligner.

Aujourd'hui, samedi 22 septembre, a eu lieu en la cathédrale de Toulon une ordination sacerdotale selon le rit ancien, et c'est la première fois depuis bien longtemps que cela se fait en France.

J'ai eu en effet la joie d'assister en ce jour à deux ordinations, la première, celle d'Eloi Gillet, sous-diacre, et la seconde, de Jean-Raphaël Dubrulle, prêtre. C'était sublime. La messe était donc célébrée dans sa forme extraordinaire selon la recommandation de la Commission Ecclesia Dei. Les chants grégoriens étaient dans leur forme la plus ancienne (http://ecoledelouange.free.fr/chantantique.html), sous le patronage de Damien Poisblaud, et c'est la chorale La Paloma qui a donné les chants en français. Merci Mgr Rey. Merci à tous.

Il faut encore souligner que L'Abbé Dubrulle a été nommé vicaire de la paroisse St François de Paule, dont le curé est l'Abbé Loiseau, que tous deux sont respectivement membre et supérieur de la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine, laquelle a reçu ses statuts aujourd'hui. Remarquez bien que leur soutane est blanche avec une ceinture noire !

Un grand repas a été organisé à La Castille (domaine viticole où est installé le séminaire) où se sont retrouvés plus de 400 personnes, dont Mgr Rey, des prêtres, des religieux et religieuses de congrégations plus ou moins locales, les familles d'Eloi Gillet et de l'Abbé Dubrulle, ainsi que leurs amis, notamment des membres de Missio dont j'ai pu apprécier la compagnie. Merci à eux aussi. 
 

22 septembre 2007





La Messe traditionnelle célébrée au séminaire diocésain de St. Louis. L'archevêque encourage ses prêtres à la célébrer.
22 septembre 2007 - americatho
En France, en Allemagne et même en Italie (qué vergogna !) on ergote sur le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI. Or, comme vient de le rappeler fermement à quelques épiscopes transalpins et frondeurs Mgr Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, lors de la réunion du conseil permanent de cette assemblée (17 septembre 2007), le motu proprio n’a pas être interprété mais appliqué.

Sous une autre latitude que celle de notre vieille Europe encoconnée de bugninisme, on prend de bonnes dispositions pour appliquer Summorum Pontificum.

C’est le cas notamment de l’archidiocèse de St. Louis (Missouri) et de son archevêque Mgr Raymond Burke (à quand la pourpre pour ce digne pasteur ?). Ce n’est pas la première fois que j’en parle mais, comme disait Louis de Bonald, « Entre l’inconvénient de se répéter, et celui de n’être pas entendu, il n’y a pas à balancer ».

L’archevêque a donc décidé que la liturgie traditionnelle serait désormais enseignée dans son séminaire diocésain, le Kenrick-Glennon Seminary, et a confié cette tâche aux prêtres de l’Institut du Christ-Roi Souverain PrêtreI (ICRSP) qui sont en apostolat à St. Louis. Qui plus est, Mgr Burke a nommé, en août dernier, l’abbé Karl W. Lenhardt, icrsp, le recteur du St. Francis de Sales Oratory (www.institute-christ-king.org/stlouishome.htm), son délégué pour l’application du motu proprio dans l’archidiocèse !

Le vendredi 14 septembre, jour d’entrée en application du motu proprio, l’abbé Lenhardt célébrait, dans la chapelle Saint-Joseph du Kenrick-Glennon Seminary, la Messe solennelle de la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix en présence de tous les séminaristes !
Enfin, comme nous l’annonce la St. Louis Reviewonline (stlouisreview.com/article.php?id=13741) d’hier, l’archevêque a reçu, la semaine dernière, tous les prêtres du diocèse intéressés à célébrer selon le rite tridentin : il en est venu 30 ! S’adressant à eux, Mgr Burke leur a déclaré qu’il « voulait offrir aux prêtres de l’archidiocèse la possibilité de se familiariser avec les intentions que le Saint-Père nous a fait connaître ».

À St. Louis on n’interprète pas, on applique. Comme on devrait le faire partout…
 

19 septembre 2007

[Aletheia n°113] Notre nouvel archevêque Mgr Armand Maillard - par Yves Chiron

Aletheia n°113 - 19 septembre 2007
Notre nouvel archevêque Mgr Armand Maillard - par Yves Chiron

Le 11 septembre dernier, Benoît XVI a nommé Mgr Armand Maillard archevêque de Bourges. Il remplace Mgr Hubert Barbier, démissionnaire pour raison d’âge.
Mgr Maillard était, depuis 1996, évêque de Laval (Mayenne). Né en 1943 dans les Vosges, il a gardé de ses origines rurales, une simplicité et un abord facile qui ont permis son intégration rapide dans ce diocèse rural. Les Mayennais l’appelaient « le père Maillard », non pas en vertu de la mode datant des années 70 qui fait appeler « père » tout prêtre ou évêque, mais par une familiarité affectueuse qui leur faisait reconnaître en ce rural un des leurs, convive sans manière, à la conversation sans affectation.
Licencié en allemand à l’université de Nancy, licencié en théologie à la Faculté (d’Etat) de Strasbourg, il avait engagé une thèse de doctorat (qui n’a pas été poursuivie et soutenue) sur la notion de post-chrétienté chez Emmanuel Mounier.
Ordonné prêtre en juin 1970, il a accompli la première partie de sa carrière ecclésiastique dans son diocèse natal de Saint-Dié où, vicaire épiscopal de Mgr Guillaume, il a été promu, sans s’y attendre, évêque de Laval en août 1996.
À Laval, il restera, notamment, comme l’évêque qui, en 1997, – faute de prêtres en nombre suffisant mais aussi, on l’oublie trop souvent, fauter de fidèles en nombre suffisant – a dû réduire le nombre des paroisses de son diocèse : elles sont passées d’une centaine à 31 ! [1]
En onze d’épiscopat, il aura ordonné 4 prêtres [2].
Il restera aussi comme l’évêque de l’ « affaire de Niafles », affaire qui n’a aucun lien avec sa promotion à l’archevêché de Bourges. On ne reviendra pas sur cette affaire où les passions partisanes n’ont pas été absentes. Par exemple, il a été dit que depuis la mort du curé de Niafles, il n’y avait plus « aucune messe traditionnelle autorisée par l’évêque dans le diocèse ». Ce qui est faux, puisque les religieux de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, établis à Chémeré-le-Roi, célèbrent chaque dimanche une messe traditionnelle « autorisée ».
On retiendra simplement la triple conclusion bienheureuse de cette « affaire de Niafles », conclusion que la promulgation du Motu proprio de Benoît XVI a grandement facilitée :

  • aux Cordeliers, paroisse située au centre ville de Laval, une messe « dans la forme ancienne du missel de 1962 » est célébrée chaque dimanche. Il est à signaler que dans cette église, depuis la réorganisation paroissiale évoquée, il n’y avait plus de messe.


  • Dans le sud du diocèse, alternativement (un mois sur deux) à la Selle-Craonnais et à la Roë, une autre messe « dans la forme ancienne du missel de 1962 » est célébrée le dimanche.


  • Mgr Maillard a célébré lui-même la messe selon le rite traditionnel le 2 septembre 2007, en l’église des Cordeliers.

Ainsi, par une coïncidence notable, Mgr Maillard aura été, sauf erreur de notre part, le premier évêque de France, depuis le motu proprio de Benoît XVI, à donner l’exemple de la célébration selon le rite ancien (rite qu’il n’avait jamais célébré puisque ordonné en juin 1970) et la double autorisation qu’il a accordée le 8 septembre dernier aura été le dernier acte important de son épiscopat à Laval.
L’archidiocèse de Bourges
Le diocèse dont Mgr Maillard va prendre possession canoniquement le 14 octobre prochain est vaste. Il couvre deux départements : le Cher et l’Indre. C’était, sous l’Ancien Régime, le plus grand diocèse du royaume. Il a compté, au XVIIIe siècle, jusqu’à 800 paroisses.
Comme dans la Mayenne, exode rural et déchristianisation ont progressé en même temps au XIXe et au XXe siècle. En 1970, le diocèse de Bourges comptait 537 communes et 507 paroisses. Aujourd’hui, on ne compte plus que 64 paroisses et 137 prêtres (dont 22 en retraite et 28 en « ministère de disponibilité »).
Le paradoxe est que diocèse est riche en communautés traditionnelles :

  • il y a, bien sûr, la célèbre abbaye bénédictine de Fontgombault, fondée en 1091, restaurée par Solesmes en 1948, abbaye-mère de Randol (Puy-de-Dôme), de Triors (Drôme), de Gaussan (Aude), de Clear Creek (U.S.A.), ce qui atteste suffisamment de sa vitalité. La messe traditionnelle y est célébrée tous les jours de la semaine et tous les dimanches[3].


  • comment ne pas y ajouter, les Petites Sœurs Disciples de l’Agneau, au Blanc ? Seule communauté religieuse de France qui accueille des religieuses trisomiques, elle a été fondée en 1985 avec les encouragements du professeur Lejeune. Soutenue aujourd’hui par la fondation Jérôme Lejeune, cette communauté admirable a trouvé dans l’abbaye de Fontgombault un soutien spirituel indéfectible.


  • comment ne pas compter aussi dans ce diocèse les communautés fondées par la Fraternité Saint-Pie X ou soutenues par la Fraterniré Saint-Pie X dans le diocèse ? Il y en a rien moins que quatre :


  • l’Ecole Saint-Michel, à Niherne, de la sixième à la terminale, 150 élèves en moyenne. Une ou deux messes le dimanche dans la chapelle de l’Ecole et une messe à La Chapelle d’Angillon tous les dimanches.


  • le noviciat Notre-Dame de Compassion à Ruffec-le-Château, noviciat des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X où une messe traditionnelle est célébrée tous les jours.


  • l’abbaye saint-Michel, à Saint-Michel-en-Brenne, maison-mère des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X où une messe traditionnelle est célébrée tous les dimanches.


  • la Fraternité de la Transfiguration, à Mérigny, où deux messes traditionnelles sont célébrées chaque dimanche (plus d’autres messes dans des églises environnantes).

Mgr Maillard, dans un diocèse qui compte un prêtre pour 6.000 habitants,  saura-t-il entrer en relations avec ces communautés et faire appel à elles ?
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[1] Ordonnance et décret de Mgr Armand Maillard, évêque de Laval, créant des paroisses nouvelles, Evêché de Laval, 1997.
[2] Jean-Christophe Gruau, Laval infos, octobre 2007 (à paraître).
[3] L’autre messe traditionnelle « autorisée » dans le diocèse a lieu, un dimanche sur deux, à la Chapelle des Sœurs de Marie Immaculée à Bourges.




Notre nouvel archevêque Mgr Armand Maillard - par Yves Chiron
19 septembre 2007 - Aletheia
Notre nouvel archevêque Mgr Armand Maillard - par Yves Chiron
Le 11 septembre dernier, Benoît XVI a nommé Mgr Armand Maillard archevêque de Bourges. Il remplace Mgr Hubert Barbier, démissionnaire pour raison d’âge.
Mgr Maillard était, depuis 1996, évêque de Laval (Mayenne). Né en 1943er dans les Vosges, il a gardé de ses origines rurales, une simplicité et un abord facile qui ont permis son intégration rapide dans ce diocèse rural. Les Mayennais l’appelaient « le père Maillard », non pas en vertu de la mode datant des années 70 qui fait appeler « père » tout prêtre ou évêque, mais par une familiarité affectueuse qui leur faisait reconnaître en ce rural un des leurs, convive sans manière, à la conversation sans affectation.
Licencié en allemand à l’université de Nancy, licencié en théologie à la Faculté (d’Etat) de Strasbourg, il avait engagé une thèse de doctorat (qui n’a pas été poursuivie et soutenue) sur la notion de post-chrétienté chez Emmanuel Mounier.
Ordonné prêtre en juin 1970, il a accompli la première partie de sa carrière ecclésiastique dans son diocèse natal de Saint-Dié où, vicaire épiscopal de Mgr Guillaume, il a été promu, sans s’y attendre, évêque de Laval en août 1996.
À Laval, il restera, notamment, comme l’évêque qui, en 1997, – faute de prêtres en nombre suffisant mais aussi, on l’oublie trop souvent, faute de fidèles en nombre suffisant – a dû réduire le nombre des paroisses de son diocèse : elles sont passées d’une centaine à 31 ! [1]
En onze d’épiscopat, il aura ordonné 4 prêtres [2].
Il restera aussi comme l’évêque de l’ « affaire de Niafles », affaire qui n’a aucun lien avec sa promotion à l’archevêché de Bourges. On ne reviendra pas sur cette affaire où les passions partisanes n’ont pas été absentes. Par exemple, il a été dit que depuis la mort du curé de Niafles, il n’y avait plus « aucune messe traditionnelle autorisée par l’évêque dans le diocèse ». Ce qui est faux, puisque les religieux de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, établis à Chémeré-le-Roi, célèbrent chaque dimanche une messe traditionnelle « autorisée ».
On retiendra simplement la triple conclusion bienheureuse de cette « affaire de Niafles », conclusion que la promulgation du Motu proprio de Benoît XVI a grandement facilitée :
  • aux Cordeliers, paroisse située au centre ville de Laval, une messe « dans la forme ancienne du missel de 1962 » est célébrée chaque dimanche. Il est à signaler que dans cette église, depuis la réorganisation paroissiale évoquée, il n’y avait plus de messe.
  • Dans le sud du diocèse, alternativement (un mois sur deux) à la Selle-Craonnais et à la Roë, une autre messe « dans la forme ancienne du missel de 1962 » est célébrée le dimanche.
  • Mgr Maillard a célébré lui-même la messe selon le rite traditionnel le 2 septembre 2007, en l’église des Cordeliers.
Ainsi, par une coïncidence notable, Mgr Maillard aura été, sauf erreur de notre part, le premier évêque de France, depuis le motu proprio de Benoît XVI, à donner l’exemple de la célébration selon le rite ancien (rite qu’il n’avait jamais célébré puisque ordonné en juin 1970) et la double autorisation qu’il a accordée le 8 septembre dernier aura été le dernier acte important de son épiscopat à Laval.
L’archidiocèse de Bourges
Le diocèse dont Mgr Maillard va prendre possession canoniquement le 14 octobre prochain est vaste. Il couvre deux départements : le Cher et l’Indre. C’était, sous l’Ancien Régime, le plus grand diocèse du royaume. Il a compté, au XVIIIe siècle, jusqu’à 800 paroisses.
Comme dans la Mayenne, exode rural et déchristianisation ont progressé en même temps au XIXe et au XXe siècle. En 1970, le diocèse de Bourges comptait 537 communes et 507 paroisses. Aujourd’hui, on ne compte plus que 64 paroisses et 137 prêtres (dont 22 en retraite et 28 en « ministère de disponibilité »).
Le paradoxe est que diocèse est riche en communautés traditionnelles :
  • il y a, bien sûr, la célèbre abbaye bénédictine de Fontgombault, fondée en 1091, restaurée par Solesmes en 1948, abbaye-mère de Randol (Puy-de-Dôme), de Triors (Drôme), de Gaussan (Aude), de Clear Creek (U.S.A.), ce qui atteste suffisamment de sa vitalité. La messe traditionnelle y est célébrée tous les jours de la semaine et tous les dimanches[3].
  • comment ne pas y ajouter, les Petites Sœurs Disciples de l’Agneau, au Blanc ? Seule communauté religieuse de France qui accueille des religieuses trisomiques, elle a été fondée en 1985 avec les encouragements du professeur Lejeune. Soutenue aujourd’hui par la fondation Jérôme Lejeune, cette communauté admirable a trouvé dans l’abbaye de Fontgombault un soutien spirituel indéfectible.
  • comment ne pas compter aussi dans ce diocèse les communautés fondées par la Fraternité Saint-Pie X ou soutenues par la Fraterniré Saint-Pie X dans le diocèse ? Il y en a rien moins que quatre :
  • l’Ecole Saint-Michel, à Niherne, de la sixième à la terminale, 150 élèves en moyenne. Une ou deux messes le dimanche dans la chapelle de l’Ecole et une messe à La Chapelle d’Angillon tous les dimanches.
  • le noviciat Notre-Dame de Compassion à Ruffec-le-Château, noviciat des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X où une messe traditionnelle est célébrée tous les jours.
  • l’abbaye saint-Michel, à Saint-Michel-en-Brenne, maison-mère des Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X où une messe traditionnelle est célébrée tous les dimanches.
  • la Fraternité de la Transfiguration, à Mérigny, où deux messes traditionnelles sont célébrées chaque dimanche (plus d’autres messes dans des églises environnantes).
Mgr Maillard, dans un diocèse qui compte un prêtre pour 6.000 habitants,  saura-t-il entrer en relations avec ces communautés et faire appel à elles ?

[1] Ordonnance et décret de Mgr Armand Maillard, évêque de Laval, créant des paroisses nouvelles, Evêché de Laval, 1997.
[2] Jean-Christophe Gruau, Laval infos, octobre 2007 (à paraître).
[3] L’autre messe traditionnelle « autorisée » dans le diocèse a lieu, un dimanche sur deux, à la Chapelle des Sœurs de Marie Immaculée à Bourges.
 

18 septembre 2007





Le président des évêques italiens rappelle l’objectif du « Motu proprio » sur la liturgie
Unir la communauté chrétienne et renforcer sa ferveur
18 septembre 2007  - zenit.org
Le président des évêques italiens rappelle l’objectif du « Motu proprio » sur la liturgie Unir la communauté chrétienne et renforcer sa ferveur
ROME, Mardi 18 septembre 2007 (ZENIT.org) – Lors de son intervention à l’ouverture des travaux, lundi à Rome, du Conseil permanent de la conférence épiscopale italienne, Mgr Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) a rappelé les objectifs du « Motu proprio Summorum Pontificum » publié par Benoît XVI en juillet dernier, affirmant qu’il avait essentiellement pour but « d’unir la communauté chrétienne et de renforcer sa ferveur».
Le président de la CEI a réaffirmé son « soutien inconditionnel et permanent » au pape Benoît XVI, surtout et en particulier « quand s’élèvent dans l’opinion publique des voix critiques et discordantes » a-t-il précisé.
Après avoir rappelé que l’objectif du « Motu proprio » sur l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970, « est clairement spirituel et pastoral », Mgr Bagnasco a expliqué, en reprenant les paroles du pape, qu’ « il est bon pour tout le monde de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise » et qu’il est nécessaire de « faire tous les efforts possibles afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau ».
Evoquant par ailleurs l’existence des deux Missels romains, l’un promulgué par saint Pie V et mis à jour par le bienheureux Jean XXIII en 1962, l’autre approuvé par Paul VI en 1970, Mgr Bagnasco signale qu’il « n’y aura pas deux rites » mais « la double application d’un seul et même rite », qui « devra constituer le cœur de la dynamique ecclésiale, au nom d’une pleine réconciliation et d’une bonne unité visible dans l’Eglise ».
Selon l’archevêque de Gênes, « le pape incite à adopter une clef de lecture inclusive et non exclusive », car « l’histoire de la liturgie, tout comme la vie de l’Eglise, est faite de croissance et de progrès et non de ruptures » et « c’est la sollicitude pour l’unité de l’Eglise ‘dans l’espace et dans le temps’ qui sert de levier à la détermination du pape, dans une démarche qui revient fondamentalement au successeur de Pierre ».
Le président de la CEI a ensuite souligné que « cette passion pour l’unité doit encourager chaque chrétien et chaque pasteur à aller de l’avant en prenant acte des nouvelles perspectives qui s’ouvrent avec le ‘Motu proprio’ ».
« Il ne s’agit donc pas de rechercher un luxe esthétique qui nous est propre, détaché de la communauté, et qui pourrait nous opposer aux autres », a-t-il ajouté, « mais de vouloir s’inclure dans le mystère de l’Eglise qui prie et célèbre, sans exclure quiconque et sans se fermer à d’autres formes liturgiques ou au Concile Vatican II ».
« Seule cette attitude permet d’éviter qu’une mesure visant à unir la communauté chrétienne et renforcer sa ferveur ne soit au contraire utilisée pour la blesser et la diviser » a-t-il ajouté.
Sur cette question qui a suscité un si grand intérêt dans la communauté internationale, Mgr Bagnasco s’est dit « raisonnablement optimiste quant à une meilleure valorisation du ‘Motu proprio’ dans la vie de nos paroisses ». Il s’est également déclaré confiant sur le fait « que certaines préoccupations pessimistes, apparues très vite, pourraient se révèler vite infondées ».
« Ce sens de l’équilibre qui depuis toujours caractérise notre clergé et donc notre pastorale, a conclu le président de la CEI, permettra de trouver, grâce à l’action modératrice des évêques, les meilleures façons de susciter un nouveau bourgeonnement de cette plante vivante qu’est la liturgie de l’Eglise que l’on pourra, peut-être même, en dernière instance, relancer et renforcer dans son ensemble ».

17 septembre 2007





La première messe en latin autorisée depuis 1962
17 septembre 2007 - ouest-france.fr
Des hommes et des femmes suivent pieusement la messe de 11 h ce dimanche. C'est la première dans le rite précédant le concile de Vatican II. Reportage.
Un vieux missel en mains, une centaine de fidèles s'est rassemblée dans la basilique Notre-Dame d'Espérance à Saint-Brieuc. Comme les vieilles images qu'on distribuait autrefois aux communiants, celle-là semblait appartenir au passé.
Pourtant, ils sont là priant, tête penchée vers le sol. Quelques fidèles demeurent à genoux pendant l'office. Des foulards, quelques mantilles aussi, ont fait leur retour sur des têtes féminines. Tandis que l'abbé Loisel, chancelier de l'évêché, célèbre sa première messe en latin. Il ne l'avait pas fait depuis 1962. Le prêtre a le dos tourné aux fidèles comme le veut le rite.
Sur le parvis, il y a du mouvement pendant l'office. Quelques curieux, parmi lesquels des catholiques traditionnalistes, qui ont leurs habitudes dominicales dans une autre église de la ville, viennent aux nouvelles. « Alors, comment c'est ? » demande une dame à une connaissance qui sort de la basilique. « Pas mal, mais ce n'est pas très chanté », répond, déçue, Renée-Françoise qui espérait entendre monter les chants grégoriens sous les voûtes. « C'est quand même une bonne nouvelle, un bon départ. »
On disait la messe à la Maison du peuple
À l'intérieur, la ferveur est totale. Le plus étonnant est peut-être la diversité des générations. Têtes blondes, têtes grises. Des familles avec des enfants, des poussettes.
« Vous n'imaginez pas combien je suis heureux d'assister à une messe en latin autorisée par l'évêque, dans mon diocèse », s'enthousiasme Jean, venu de Paimpol. Avant cette autorisation, pour suivre le rite auquel il tient, il assistait à la messe latine dite par la Fraternité Saint Pie X, mouvement intégriste fondé par Monseigneur Lefebvre, auquel il n'adhère pas. Comme un certain nombre de paroissiens présents sans doute.
Peut-on être traditionaliste sans être intégriste ? « Oui. Aujourd'hui l'Église est constituée de courants, il faut les accepter explique-t-il. Mais il faut aussi qu'on ait les moyens, qu'on puisse former une chorale, il faut des missels. Et surtout une messe tous les dimanches. Il ne serait pas normal qu'on doive retourner à la Fraternité un dimanche sur deux. » La messe en latin n'est autorisée qu'un dimanche sur deux. Quant à la chorale, l'appel aux belles voix a été lancé - en français - à la fin de la messe.
Anne Morin, elle aussi, est ravie : « On était entrés en résistance il y a 25 ans. On louait à la mairie la maison du Peuple. La messe était dite sur la scène ! » Quant à Pierre, par manque d'habitude, il en avait oublié son missel : « J'étais enfant de choeur avant Vatican 2. Alors, ce qui se passe aujourd'hui, ça rajeunit ! »
Marie-Claudine CHAUPITRE.

(1) La messe en latin, dite de Saint Pie V, est autorisée par un décret (motu proprio) de Benoît XVI, du 7 juillet dernier. Sur dix demandes formulées, il y en a eu trois dans l'Ouest, dont celle des Côtes-d'Armor.
 




"Indémêlable affaire que celle du Motu Proprio..."
17 septembre 2007 - Jean-François Colosimo - orthodoxie.com
Indémêlable affaire que celle du Motu Proprio de Benoît XVI qui est entré en vigueur ce vendredi 14 septembre, sans « faire recette » à en croire la une de La Croix. Je ne peux dresser ici le commentaire qu’appellerait cette crise d’abord française, qui dépasse de loin la question liturgique, qui remonte à 1789, et dont les grands protagonistes demeurent Marc Sangnier et Charles Maurras plutôt que Paul VI et Marcel Lefebvre. Deux ou trois remarques cependant, pèle - mêle : lorsqu’une communauté latine traditionaliste est reçue dans l’Orthodoxie (par exemple comme il arrive assez souvent au sein du Doyenné de rite occidental d’Amérique), on lui demande instamment de corriger le canon de la messe dite « de Saint Pie V » en y adjoignant une épiclèse afin de le rendre parfaitement traditionnel ; par ailleurs, il serait impensable qu’il puisse être laissé à l’appréciation d’un prêtre, issu d’une telle communauté et reconnu dans ses ordres, de participer ou non, selon son gré, à une liturgie épiscopale rassemblant le clergé diocésain, et tout particulièrement durant la Semaine Sainte ; enfin que le lieu de l’unité est la communion eucharistique elle- même et qu’il y a quelque difficulté, toujours pour un orthodoxe, de voir le pape en décider seul. Cela dit, et une fois rappelée la grandeur des textes de Vatican II, quitus à mes amis « tradis » sur la tragédie esthétique, et donc irrémédiablement théologique, que représente la messe « moderne ».

15 septembre 2007





Le Motu proprio Summorum pontificum et le bien commun de l’Eglise
Septembre 2007 - Abbé Gouyaud - Saint-Joseph (Strasbourg)
Le Motu proprio Summorum pontificum et le bien commun de l’Eglise Sans entrer dans le détail d’un passé – qui est aussi un passif – chargé de vicissitudes, Benoît XVI énonce sobrement que le Missel antérieur à la réforme liturgique « n’a jamais été juridiquement abrogé, et […] par conséquent, en principe, est toujours resté autorisé ». Les historiens analyseront un jour avec intérêt ce phénomène admirable d’une chose qui, pendant près de quarante ans, était en principe autorisée mais a été en pratique interdite ! La logique de la concession du missel tridentin (Indult de 1984) se situait elle-même dans cette perspective positiviste d’interdiction ou d’autorisation. Cette problématique-là est désormais dépassée.
Apparemment, dans ce dossier, les évêques perdent la main. Benoît XVI entend « délivrer les évêques de la nécessité de réévaluer sans cesse » leur réponse aux demandes émanant de fidèles souhaitant bénéficier de cette liturgie. Mgr Grallet, archevêque de Strasbourg, écrit pertinemment : « En dégageant les évêques de la concession des autorisations en la matière, [le pape] souhaite éviter que la question ne s’envenime au niveau des diocèses, comme cela s’est déjà passé. » On se souvient que Jean-Paul II demandait aux évêques de s’associer à sa volonté de « faciliter la communion ecclésiale » aux fidèles catholiques attachés aux formes liturgiques de la tradition latine « grâce à des mesures nécessaires pour garantir le respect de leurs aspirations ». La lettre et le Motu proprio de Benoît XVI prennent acte du peu de zèle d’un certain nombre d’évêques de s’associer, au moins sur ce point, à la volonté du successeur de Pierre ! Benoît XVI propose désormais aux évêques un nouveau mode d’exercice de leur autorité : ne plus céder aux groupes de pression que sont trop souvent devenues différentes instances de conseil mais exaucer le désir des pauvres qui demandent cette liturgie et auxquels les curés auront opposé une fin de non recevoir.
En réalité, Benoît XVI confie clairement la forme extraordinaire du rite romain aux diocèses ! Certains « traditionalistes » eussent souhaité que l’on déclarât la liturgie tridentine « rite propre » avec les conséquences ecclésiales et pastorales que cela comporte : ordinariat spécifique, ministère échappant à la juridiction des évêques résidentiels. Subtilement, Benoît XVI affirme l’unicité du rite romain et la dualité de ses formes. Et, pour la célébration de cette forme, il ne se tourne pas d’abord vers des instituts érigés ad hoc comme à des sociétés prestataires de services ; il s’adresse principalement aux curés qui accueillent le tout-venant sans sectorisation a priori de leur sollicitude pastorale. Il s’agit donc précisément – et c’est là le génie de Benoît XVI – d’une normalisation de cette forme liturgique par sa dévolution au niveau le plus élémentaire qu’est la paroisse. Le Pape évite de ce fait à cette liturgie d’être marginalisée et aux fidèles qui souhaitent y participer d’être « ghettoïsés ».
Aux instituts « Ecclesia Dei », le Pape demande la cohérence : « Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. » D’une part, la lettre de Benoît XVI situe bel et bien la légitimité de l’usage du missel traditionnel dans l’acceptation du missel rénové. D’autre part, qui pourra sans ciller affirmer que l’exclusivité de la forme extraordinaire ne correspond pas de fait à une mise en cause de la forme ordinaire, mise en cause qui a posé des problèmes ecclésiologiques - comme la rupture de communion - qui font partie de « l’état de la question » qui nous occupe. La réaction de certains traditionalistes à ce passage de la lettre de Benoît XVI sera sans nul doute éloquente.
A l’opposé de toute approche dialectique, Benoît XVI souhaite un enrichissement réciproque, une émulation entre les deux formes liturgiques. Que la nouvelle forme s’inspire de la sacralité de l’ancienne et que l’ancienne ne se sclérose pas jusqu’à se priver des apports positifs de la réforme – car la liturgie doit croître organiquement à la manière d’un corps vivant. On reconnaît là ce que J. Ratzinger demandait à la mouvance traditionnelle, laquelle dans son ensemble, hélas, ne l’a pas entendu sur ce point : que l’on tienne compte des principes essentiels (participation des fidèles, unité de l’action liturgique, mise en valeur de la Parole de Dieu) de la Constitution conciliaire sur la liturgie y compris quand on célèbre selon l’ancien missel. D’un autre côté, Benoît XVI demande aux tenants de la nouvelle forme de s’en tenir aux prescriptions rituelles, tant la créativité arbitraire en manière liturgique a été calamiteuse, mettant en avant le célébrant ou l’assemblée et occultant le Christ, véritable sujet de la liturgie. A terme, pour le bien de toute l’Eglise, c’est la fameuse « réforme de la réforme » qui reste l’objectif de Benoît XVI.
Dans la perspective de ce bien commun, c’est-à-dire de la communion de toutes les Eglises à laquelle il préside, Benoît XVI vise la « réconciliation interne au sein de l’Eglise ». J. Ratzinger a étudié attentivement la genèse des schismes. Certains biens ou vérités ont émigré hors du périmètre visible de l’Eglise faute d’être suffisamment aimés et vécus in sinu. Promouvoir à nouveau ces éléments en leur donnant un espace vital suffisant, c’est résorber le schisme en le rendant superflu à partir de l’intérieur même de l’Eglise. A considérer l’histoire des ruptures dans l’Eglise, « on a l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité ». N’est-ce pas reconnaître le caractère bilatéral des responsabilités dans ces situations de crise ? Résolument hostile à toute forme d’idéologie – comme celle consistant à privilégier un dialogue avec ceux qui sont les plus éloignés des fondamentaux catholiques, Benoît XVI estime qu’œcuménisme bien ordonné commence par dissident le plus proche, en l’occurrence la mouvance de Mgr Lefebvre ! Au fond, le Pape invite chacun moins à un élargissement de la forme traditionnelle de célébrer qu’à un élargissement du cœur.
Christian Gouyaud, curé
 




Au delà du motu proprio
Septembre 2007 - Pierre de Charentenay, s.j. - revue-etudes.com
Au delà du motu proprio Le motu proprio « Summorum pontificum », publié le samedi 7 juillet par Benoît XVI, a fait autant de bruit dans les médias qu’il a troublé les esprits de chrétiens. Le public a pu être perturbé, en effet, par les reportages et les commentaires, à la radio comme à la télévision, qui donnaient une soudaine visibilité universelle à la messe en latin, comme si elle devenait une possibilité comme une autre et était centrale dans les questions relatives à la foi. En réalité, le texte du motu proprio, comme la lettre du Pape qui l’accompagne, fait du Missel de 1962 en latin une forme extraordinaire de la liturgie, et maintient l’usage du Missel de Paul VI comme « la forme normale de la liturgie eucharistique ». Dans une homélie du dimanche suivant, un prêtre des Alpes a trouvé les mots pour remettre cet événement à sa place: un geste de réconciliation qu’il importe de faire là où quelques groupes le demandent, mais une liturgie qui continue sous le mode ordinaire, car on serait bien en peine d’utiliser une langue que l’on ne connaît point. Pour évoquer cette distance de la majorité de l’Eglise par rapport au latin, rappelons que la réforme liturgique a été votée dès la première session du Concile par 98 Bad parameter formatdes évêques du monde, il y a près de cinquante ans. Un prêtre de la région parisienne, interrogé sur la messe en latin, répondait: « Je suis préoccupé par un problème autrement grave: l’une de mes églises est occupée depuis trois mois par des sans-papiers, sans que l’on voie de solution à ce conflit. » Cette réflexion en dit long sur le décalage entre les préoccupations des uns et des autres.
Que, dans certains monastères ou quelques paroisses, des messes en latin soient dites ne pose pas de problème majeur, c’est déjà le cas aujourd’hui; et, dans leur majorité, les diocèses ont trouvé une coexistence entre ces rites. Si, ici ou là, les négociations sont plus difficiles, c’est plutôt le statu quo qui l’emportera, sans bouleversement. Mais les chrétiens du fond de l’église, ceux qui ne sont pas les plus actifs et qui suivent d’un peu loin la vie ecclésiale, risquent d’être troublés par tant de commentaires, et dans l’incertitude quant à leur fidélité. Espérons que la paix liturgique tant réclamée trouvera ici sa forme définitive, sans esprit de conquête ou de revanche.
Mais, l’ampleur de ce débat a quelque chose d’inquiétant, car il semble fermé sur lui-même, réglant des comptes avec un passé mal digéré. Les cris de victoire de la Fraternité Saint Pie X « La tradition n’a pas encore gagné la guerre, mais elle vient certainement de remporter une importante bataille » manifestent que, derrière l’usage d’un rite, la demande est tout autre. Les commentaires de Mgr Bernard Fellay, successeur de Mgr Lefebvre, le confirment : « Notre constance à défendre la lex orandi a été prise en compte. C’est donc avec la même fermeté qu’il nous faut poursuivre, avec l’aide de Dieu, le combat pour la lex credendi, le combat de la foi. » L’article de Bernard Sesboüé sur « L’Institut du Bon Pasteur » (cf. Etvdes, juin 2007, p. 779-792) avait montré que la division dépassait une querelle de rite et qu’une scission demeurait à l’intérieur même de la communion entre prêtres, puisque les membres de l’Institut du Bon Pasteur sont dispensés de toute participation à une concélébration de la messe de Paul VI. Si ces derniers veulent vraiment retrouver la communion ecclésiale, pourquoi n’acceptent-ils pas la communion eucharistique? Le débat lancé par le motu proprio n’est donc pas clos.
Pourtant, dans la période qui suivra la publication de ce texte, on ne pourra s’arrêter à débattre de questions internes à l’Eglise. Elle doit s’affronter à la culture d’aujourd’hui, c’est-à-dire remplir sa mission d’évangélisation dans le monde de ce troisième millénaire. Or, les conditions de cette mission sont considérablement différentes, non seulement par rapport à la mission d’origine, mais aussi par rapport aux années du concile Vatican II.
Nous assistons, en effet, à un mouvement de fond qui modifie totalement les données de cette mission d’évangélisation: une disjonction radicale entre la foi chrétienne et la culture. Cette séparation ne signifie ni la disparition de la foi chrétienne, ni celle de l’Eglise du Christ; mais elle rend l’exercice de sa mission beaucoup plus difficile qu’autrefois, parce que la culture ne soutient plus la pratique chrétienne. Le Breton, disait-on jadis, perdait la foi en arrivant à la gare Montparnasse! Aujourd’hui, ce n’est plus seulement Dieu qui change en Bretagne (selon le titre d’un livre célèbre il y a vingt ans), ce sont tous les chrétiens qui sont en difficulté dans une modernité difficile à vivre.
La foi n’a pas disparu; elle est vécue quotidiennement par tous les pratiquants, dans de multiples renaissances, autant dans des mouvements que dans des monastères, des paroisses et des centres vivants; et les 10 000 catéchumènes adultes dans l’Hexagone manifestent une réelle soif spirituelle.
Pourtant, en France, le tissu ecclésial est de plus en plus distendu. Depuis cinquante ans, la pratique religieuse a fortement baissé, et le nombre de prêtres suit la même courbe globale, comme celui des religieux - malgré le maintien à un niveau très faible du nombre d’ordinations depuis une trentaine d’années. Les religieuses, elles-mêmes, ne peuvent plus assurer les multiples tâches ni la très grande présence qui était la leur.
Le catholique d’aujourd’hui se trouve alors face à un double défi: d’une part, vivre sa foi dans un contexte de liberté, de loisirs, de consommation, de distraction - au sens pascalien du terme - qui ne facilite pas une orientation de sa vie vers Dieu; d’autre part, participer à une vie ecclésiale dont les structures sont de moins en moins visibles et de plus en plus lointaines.
Sur ces deux points, le motu proprio ne dit rien ; ce n’était pas son objet. Il s’agissait de régler un problème interne. La même remarque peut d’ailleurs être faite à propos du document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, publié peu après sur les Eglises chrétiennes, qualifiant l’Eglise catholique de véritable Eglise du Christ.
Mais la période qui suit devra s’ouvrir au rapport au monde, affronter les difficultés de ce temps et donner les moyens aux catholiques de vivre leur foi dans des communautés chrétiennes qui pourront les soutenir.
Il ne revient pas à une revue de donner des solutions, mais de poser pour le moins des questions. La communauté chrétienne peut-elle remplir désormais son rôle de soutien de la foi de chaque croyant? Le prêtre, responsable de la communauté, est le plus souvent débordé, tiraillé entre de multiples tâches, courant d’une paroisse à l’autre, chargé de nombreux clochers. En dehors de Paris et des très grandes villes de France, le tissu ecclésial se distend par la simple diminution des rassemblements eucharistiques. Les communautés chrétiennes territoriales sont devenues si étendues, que leurs responsables sont loin de la vie quotidienne de chacun. Comment les communautés vivront-elles lorsqu’il n’y aura plus que vingt ou trente prêtres dans certains diocèses? La question des ministères est ainsi posée. Elle a déjà beaucoup évolué avec la multiplication des diacres et la diversification des missions données à des laïcs ce qui permet d’assurer une présence ecclésiale essentielle. Mais d’autres évolutions sont nécessaires pour rendre l’Eucharistie plus accessible aux communautés.
Chacun pourra alors s’affronter à la difficulté de vivre en chrétien dans la culture contemporaine. Ce défi n’est pas le moindre. Le mode de vie matériellement facile que nous avons dans nos pays, la liberté extrême et l’absence de repères qui le caractérisent, demandent de la part des chrétiens un enracinement très profond de leur foi, y compris face à la dérision dont ils sont l’objet dans les médias. Il revient alors à l’Eglise d’encourager et de soutenir les croyants, en s’appliquant à elle-même cette devise si souvent citée: « N’ayez pas peur. » De quoi aurions-nous peur, en effet, si nous croyons profondément à la force de l’Evangile, à sa capacité d’appel de tout homme, à sa puissance de conversion? Encore faut-il y mettre du nôtre, en prenant en compte les changements de ce monde.
PIERRE DE CHARENTENAY s.j.
Source : Etudes - Septembre 2007