15 septembre 2005

[Bertrand Le Noac’h - Mascaret] Dans l'attente...

Bertrand Le Noac’h - Mascaret (L’Echo du Parvis) - Septembre 2005

L’entrevue accordée à la Stampa par le Cardinal Pompedda, préfet émérite de la signature Apostolique offre comme une caricature de l’état du contentieux avec une partie des autorités romaines.

Il semble, en effet, que le Cardinal s’avance imprudemment en déclarant « La validité des élections papales advenues depuis la mort de Pie XII jusqu’à aujourd’hui » doit être reconnue, en effet la fraternité met en cause « les élections papales de Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II (…) parlant (…) de siège vacant continu commencé avec la mort de Pie XII ». Il ne semble pas s’être informé aux meilleures sources. Car si quelques uns ont pu ça ou là tenir de tels propos, Monseigneur Fellay dans la droite ligne de Monseigneur Lefebvre a toujours reconnu les successeurs de Pie XII comme successeurs de Pierre et fait faire aux séminaristes la promesse de prier pour le Saint-Père et de citer le nom du Pape dans le Canon de la Messe. Le sédévacantisme n’a jamais été la position de la Fraternité.

Ce point serait totalement à négliger si le Cardinal ne déclarait : « la pleine communion avec les lefebvristes pourra seulement être atteinte si la fraternité saint Pie X se soumet à l’autorité légitime du pape, reconnaît les résolutions adoptées par le Concile Vatican II comme des actes doctrinaux de renouveau et d’ouverture de l’Eglise au Monde ».

Sur ce point particulier (cf éditorial), cette prétention est d’une terrible ambiguïté, car elle pourrait sous entendre que le Cardinal entend donner aux actes du Concile une portée qu’ils ne revendiquent pas, et nous nous trouverions dans la situation de blocage qui prévaut depuis quarante ans. Il semble que le Cardinal ait déjà abandonné toute résistance sur le point de la Messe, puisqu’il affirme : « le vrai problème n’est pas la messe » pour se replier sur la défense inconditionnelle du Concile : « une des prémices auxquelles on ne peut renoncer est que la Fraternité sorte de cette attitude de condamnation du Concile Vatican II, comme ce qu’elle a fait jusqu’ici ».

Il faudrait être au fait de toutes les subtilités du gouvernement de la Curie pour mesurer la portée exacte de ces déclarations. Elles montrent par contre le chemin qui reste à parcourir, au moment où une autre personnalité du Saint Siège nous indiquait n’avoir ni le temps ni les moyens pour résoudre toutes les difficultés d’interprétation du Concile, et alors que de notre côté nous avons pris du retard dans ce travail. S’en tenir à la position de la commission doctrinale du concile (cf éditorial [du Mascaret]) permettrait enfin d’avancer.

Bertrand Le Noac’h