29 décembre 1987

[Cardinal Gagnon] Réponse au Supérieur général de la FSSXP, à l'issue de sa visite canonique

SOURCE - Cardinal Gagnon - décembre 1987

Excellence et chers amis,

Je ne puis pas laisser passer cette occasion sans d'abord offrir mes hommages et mes félicitations à M. le Supérieur général qui fête aujourd'hui ses douze ans de sacerdoce, douze ans certainement bien remplis puisqu'il vient d'exprimer toute la reconnaissance qu'il a pour qui l'a conduit à ce sacerdoce.

Je voudrais aussi, tout simplement, vous remercier tous, pour cette charité et cette chaleur avec laquelle nous avons été reçus dans toutes les maisons de la Fraternité et dans toutes les maisons où les prêtres de la Fraternité exercent leur apostolat, ces maisons, comme l'a répété l'Abbé du Barroux, qui sont dans la « mouvance » de la Fraternité...

Alors je vous remercie de tout cela et je vous dis aussi l'admiration de Mgr Perl, que je dois remercier. Nous nous connaissions peu avant ce voyage et nous nous étions rencontrés peu de fois et il a été pour moi un support et une aide extraordinaires, ainsi que M. l'abbé du Chalard, qui a toujours été à notre service...

L'abbé du Chalard et toute l'équipe de chauffeurs d'expérience qui sont habitués à conduire un peu partout dans le monde ce trésor précieux qu'est Mgr Lefebvre, nous ont très bien traités... toujours un peu plus que nous ne pensions...

Mais, pour revenir en cette fête de l'Immaculée, sur une note plus sérieuse, je veux dire que nous avons été frappés, partout, nous gardons une grande admiration pour la piété des personnes, pour l'actualité et l'importance des oeuvres, surtout en ce qui regarde la catéchèse, la formation, l'administration des sacrements. Certainement nous avons en main tout ce qu'il faut pour faire un rapport très positif.

Alors nous continuons à prier la Vierge et à prier avec la Vierge durant ce temps de l'Avent, pour que Noël soit l'occasion d'une nouvelle naissance de Jésus, dans tous les sens du mot et pour la Fraternité aussi.

Alors, merci encore !

Édouard, cardinal GAGNON
Président du Conseil Pontifical pour la Famille
Visiteur apostolique

15 décembre 1987

Adresse du Supérieur Général, l'abbé Schmidberger, à son Éminence le Card. Gagnon, Visiteur apostolique - Ecône, décembre 1987
Mis en ligne par http://fsspx.org
Éminence, Monseigneur, mes bien chers frères,

Éminence, c'est un devoir de notre part de vous remercier de tout cœur pour la visite que vous avez dû entreprendre dans les maisons de la Fraternité et les maisons amies de la Fraternité.

Nous avons beaucoup admiré votre patience, votre objectivité au cours de ces quatre semaines passées. Nous sommes certains que vous avez trouvé partout un esprit profond de foi et le désir ardent de servir la Sainte Église.

Bien sûr, avec cette fête, il y a aujourd'hui une première étape, celle de votre visite, qui est terminée. Une première étape, car il y en a une deuxième qui va suivre à Rome et qui sera peut-être plus difficile encore... Je ne sais pas.

De toute façon, vous pouvez être sûr que lorsque vous partirez demain matin, nos pensées et spécialement nos prières vous accompagneront. C'est cela que vous nous avez demandé maintes fois au cours de cette visite : des prières à la Très Sainte Vierge. Et nous le ferons de tout notre cœur et de tout notre esprit, sachant qu'il y a justement trois ans, nous avons consacré la Fraternité, ici à Ecône, en cette fête de l'Immaculée Conception, au Cœur Immaculé et douloureux de la Très Sainte Vierge, entourés de tous les Supérieurs de la Fraternité qui ont voulu signer cet acte, qui a été inséré dans l'autel où nous célébrons tous les matins le Saint Sacrifice de la Messe.

Donc toute notre confiance monte spécialement vers la Très Sainte Vierge parce que c'est elle qui doit préparer les chemins et qui doit encore convertir l'un ou l'autre cœur, comme vous l'avez dit, pour que l'on arrive à une solution satisfaisante.

De toute façon, nous avons été très touchés et très heureux par cette charité avec laquelle vous avez effectué cette visite. Et je pense que la Très sainte Vierge vous le rendra au centuple.

Je me permets, Éminence, d'ajouter un petit mot, qui est un témoignage personnel.

Si, moi je suis prêtre, c'est grâce à Mgr Lefebvre. C'est lui qui nous a attirés, l'abbé Wodsack et moi, spécialement, pour entrer à Ecône, parce que nous y avons constaté la fidélité à la Tradition de l'Église. C'est cela que nous voulions, c'est cela qui a confirmé notre vocation.

J'ajouterai que c'est Mgr Lefebvre, qui au cours de toutes ces années a confirmé notre foi, l'a encouragée et par notre ordination sacerdotale est vraiment devenu notre père en Jésus-Christ. Et nous avons vis-à-vis de lui une reconnaissance, que je dirais, presque infinie. C'est tout notre honneur et toute notre fierté et aussi notre joie la plus profonde de pouvoir collaborer avec lui, d'être de cette petite armée de ceux qui n'ont qu'un seul désir : répandre de jour en jour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ, d'être dignes aussi de dispenser la grâce de Jésus-Christ dans le monde entier dans les cœurs qui ont tellement soif et faim de vérités éternelles.

A travers toutes ces années de notre apostolat, c'est toujours Mgr Lefebvre qui nous a soutenus, qui nous a encouragés, qui était par sa fidélité, le moule de notre propre fidélité dans le sacerdoce. Et je pense qu'il est aussi le modèle de la fidélité pour beaucoup de laïcs et spécialement pour les époux et les épouses dans le mariage.

Vous comprendrez, Éminence, pourquoi nous sommes très fermement décidés à rester bien unis à notre fondateur, de vouloir continuer à tout prix l’œuvre pour laquelle le Bon Dieu - nous ne pouvons pas le voir autrement - l'a suscité pour accomplir cette très grande mission pour la Sainte Église et qui est en même temps une mission pour le Pape. Nous sommes absolument convaincus qu'un jour on reconnaîtra ouvertement que Mgr Lefebvre a rendu de très grands services non pas seulement à l'Église, mais encore - disons - au Pape, même si cela n'est pas tout à fait toujours évident... ou n'est pas toujours reconnu.

Vous avez pu constater les fruits de la Tradition dans nos différentes maisons. Vous avez pu constater l’œuvre entreprise. Alors, je me permets de formuler un désir, un souhait : faites tout votre possible, Éminence, pour que nous ayons les moyens concrets pour préserver ces fruits, pour continuer cette oeuvre, pour la développer. Ainsi, nous ne voulons rien d'autre qu'être des instruments dans les mains de la Très Sainte Vierge pour restaurer le règne de son Fils, de sa Croix, qu'Il règne donc par et à travers la Sainte Messe dans la Société.

C'est là notre désir et nous serions très heureux si vous pouviez transmettre ce désir ardent au Saint-Père.

Nous vous remercions encore une fois de tout notre cœur.

Abbé Franz SCHMIDBERGER