26 septembre 1981

[Mgr Marcel Lefebvre] "Profondément convaincus que la source de vie se trouve dans le Christ crucifié..."

Repris du "Seignadou" de décembre 2014 - 26 septembre 1981

Profondément convaincus que la source de vie se trouve dans le Christ crucifié et donc dans le Sacrifice qu'Il nous a légué, les membres de la Fraternité découvriront avec une joie toujours plus grande que l'Épouse mystique de Notre Seigneur, née du Coeur transpercé de Jésus n'a rien eu de plus à coeur que de transmettre, avec une magnificence inspirée de l'Esprit Saint, ce précieux testament.

De là les splendeurs de la liturgie, qui chante Jésus crucifié et ressuscité. L'Eglise a su nous présenter et nous faire vivre de ces mystères d'une manière vraiment divine, qui captive les coeurs, élève les âmes. Tout a été aménagé avec un amour d'épouse fidèle et de mère miséricordieuse. Tout est sujet d'édification dans les lieux sacrés, dans les cérémonies, les ornementations, les chants, le choix des prières, du Missel, du Bréviaire, du Pontifical, du Rituel.

Comment l'âme qui vit de la foi et qui modèle sa foi sur celle de l'Eglise pourrait rechercher la désacralisation ? Les membres de la Fraternité attachés à cette spiritualité de l'Eglise inscrite dans les pierres, dans les livres liturgiques traditionnels, s'efforceront non seulement d'appliquer ces principes de vie spirituelle à eux-mêmes, mais d'en découvrir les merveilles aux fidèles.

Les conséquences de cet attachement à la Liturgie se manifesteront dans le soin vigilant de la beauté et de la propreté des lieux sacrés, des linges, des objets servant au culte. Elles se manifesteront aussi dans la beauté des cérémonies, des chants, dans la régularité et la récitation édifiante de l'Office divin.

Rien n’est petit, rien n'est mesquin au service d'un tel Seigneur et Roi. Ayons-en toujours conscience. C'est un moyen très efficace d'apostolat. Si la Liturgie est avant tout louange de la Trinité Sainte, Offrande et Sacrifice, source de vie divine, elle est aussi la plus vivante des catéchèses, la plus efficace. Heureux les fidèles qui ont des prêtres qui ont une âme éprise de la Liturgie de l'Eglise!

Nous nous inspirerons des sentiments de l'Eglise pour dispenser les choses saintes, de son respect pour Notre Seigneur et pour ce qui se rapporte à Lui, comme le fit la Vierge Marie. Respect profond, mais aussi humilité et simplicité, évitant toute originalité ou invention personnelle. Auronsnous l'audace de croire que notre attitude personnelle, nos manières de faire seraient préférables à celles de l'Eglise ?

Les actes de la Liturgie sont des actes publics et non des actes de dévotion privée. Nous devons donc les accomplir selon l'esprit et la volonté de l'Eglise et non selon nos caprices, ni ceux de réformateurs inspirés par l'esprit protestant.

Prenons garde à la précipitation et à trop de lenteur. Les deux malédifient les fidèles. Évitons une accumulation de cérémonies qui seraient contraires à l'Esprit de l'Eglise. Tenons compte de la disponibilité des fidèles dans l'établissement des horaires des cérémonies, dans leur durée en ce qui concerne les cérémonies paraliturgiques, les prédications, toujours dans le but d'édifier et non de satisfaire nos préférences.

Mais, en ces temps de laïcisation, les fidèles éprouvent le besoin de prier, de manifester leur foi dans les processions, pèlerinages, adorations nocturnes. C'est en ces circonstances que la prudence pastorale doit s'exercer pour trouver la juste mesure.

Demandons à la Vierge Marie de nous communiquer ses lumières sur les Saints Mystères auxquels elle a été si intimement présente au cours de sa vie terrestre.

+ Marcel LEFEBVRE - le 26 septembre 1981

21 septembre 1981

[Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°21)] "Les ordinations du 29 juin dernier ont porté le nombre des prêtres membres de la Fraternité à 100."

SOURCE - Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°21) - 21 septembre 1981

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Les ordinations du 29 juin dernier ont porté le nombre des prêtres membres de la Fraternité à 100. Et cette année est aussi celle du 10e anniversaire de l’ordination sacerdotale du premier séminariste formé durant deux années dans notre Séminaire : le 17 octobre 1971, en effet, M. l’Abbé Paul Aulagnier recevait l’ordination sacerdotale dans l’église de Riddes, paroisse du Séminaire d’Ecône.

Que d’événements depuis cette date et que de développements pour la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.

Si on se limite au District de France confié à M. l’Abbé Aulagnier, on compte désormais : 15 résidences de prêtres, d’où sont desservis de nombreux centres, trois écoles en plein fonctionnement, un Institut Universitaire, une Œuvre d’Exercices Spirituels, diverses publications, sans parler des Œuvres des Religieuses !

Et si l’on jetait un regard sur les autres districts, on y trouverait la même progression. Nous ne pouvons que rendre grâces à Dieu et vous exprimer notre gratitude pour l’aide efficace que vous nous avez apportée jusqu’à présent.

Mais vous vous en doutez, nous ne pouvons pas nous arrêter en chemin. Les demandes de prêtres, de Prieurés nous viennent de toutes les régions de la France. Cependant nous devons aller au plus urgent et pour l’instant nous sommes talonnés par un problème pour lequel nous vous demandons une aide sérieuse. Il s’agit de l’école des garçons de Fanjeaux qui risque la fermeture si elle demeure dans les locaux actuels. Nous sommes contraints d’entreprendre une construction dans une propriété acquise près de Montréal à 12 km de l’école des Dominicaines de Fanjeaux. Cette construction sur un seul niveau, en préfabriqué de bonne qualité, nous coûtera cinq millions de nouveaux francs.

C’est la première fois que je vous lance un appel précis car jusqu’à présent nous arrivions à réaliser les Œuvres grâce à vos dons, en procédant sans hâte. Cette fois nous nous trouvons dans l’obligation d’une réalisation en 6 mois et solvable en 8 mois, pour une somme qui dépasse nos moyens. C’est ce qui motive cet appel inaccoutumé.

Vous connaissez l’importance de multiplier les écoles vraiment catholiques aujourd’hui. Grâce aux religieuses dominicaines, il y a d’excellentes écoles de filles. Mais les écoles pour garçons sont peu nombreuses, or c’est de ces écoles que sortiront les vocations bien préparées pour nos Séminaires et les Monastères, et évidemment de futurs pères de famille bien conscients de leurs responsabilités.

Nous déposons cet appel aux pieds de Saint Joseph qui a toujours répondu favorablement à nos prières et bénira votre générosité.

Les Sœurs de la Fraternité remercient tous ceux qui ont bien voulu répondre à leur requête dans la dernière lettre.

Dans quelques jours je me rends de nouveau à Rome plus confiant en Dieu que dans les hommes, toujours persuadé que je remplis un devoir, même si mes démarches sont vouées à l’insuccès, insuccès qui accumule des charbons ardents sur la tête de ceux qui en sont la cause. Nos 50 séminaristes d’Albano seront par leur seule présence à Rome un rappel constant de la nécessité du retour à la Tradition.

Je recommande toutes ces intentions à vos prières et demande à Dieu, par Marie, de vous bénir et de bénir vos familles.

+ Marcel LEFEBVRE

le 21 Septembre 1981

Fête de Saint Matthieu